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Le coût de l'énergie verte en Wallonie

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 404 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 20/05/2015
    • de STOFFELS Edmund
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    Dernièrement, une étude très intéressante sur « Le coût de l'énergie verte en Wallonie » publiée par Axel Gautier, professeur à l'Université de Liège (HEC) et Nicolas Boccard, professeur à l'Université de Gérone, est pour le moins interpellante !

    En résumé : en 2003, la Wallonie a mis en place un système de certificats verts échangeables pour soutenir la génération d'énergie électrique "verte". Cette étude estime que ce mécanisme de soutien a coûté 1,871 milliard euros pour la période 2003-2012, soit un soutien de 107 euros/MWh produit, avec de fortes différences entre filières de production, le photovoltaïque recevant jusqu'à 588 euros/MWh. Les comparaisons internationales indiquent que le mécanisme wallon est particulièrement généreux. Elle montre également que les économies induites de carbone sont extrêmement coûteuses avec un prix implicite pour la tonne de CO2 évité de 425 euros. »

    Ainsi, il est mis en exergue :

    - que 1,87 milliard de subsides publics wallons ont été consacrés entre 2003 et 2012, auxquels s'ajoutent les 4,51 milliards prévus pour la décennie suivante. Au total, le soutien à l'électricité verte coûtera 6,38 milliards aux Wallons sur 20 ans. Et l'éolien offshore, les incitants fiscaux et les investissements dans le réseau ne sont ici pas pris en compte;
    - qu'en 2012, le photovoltaïque produisait 13 % de l'énergie renouvelable, mais recevait 48 % des subsides.

    Sous la précédente législature, j'avais plaidé pour un mix énergétique équilibré et une évaluation du soutien au renouvelable.
    Je souhaiterais entendre Monsieur le Ministre sur cette étude. Que pense-t-il des constats effectués ? Partage-t-il ceux-ci ? Quelles conclusions en tire-t-il ? Quel impact pourrait avoir cette étude sur la politique énergétique wallonne ?
  • Réponse du 04/06/2015
    • de FURLAN Paul

    Premièrement, il est bon de souligner que, l’étude « Le coût de l’énergie verte en Wallonie » a été portée à ma connaissance via la presse de ce mardi 12 mai 2015.

    Selon une première analyse, celle-ci reprend et se base exclusivement sur les données de la CWaPE.

    Ces dernières sont publiées annuellement et le coût de l’énergie verte en Wallonie entre 2003 et 2012 était donc facilement calculable. En 2012, la CWaPE avait d’ailleurs déjà précisé qu’«Au niveau des certificats verts, c’est de nouveau la filière solaire photovoltaïque qui présente la plus forte croissance et qui prend désormais la tête avec une part de marché qui frôle les 50 % (…).» et que la production d’électricité verte du solaire photovoltaïque atteignait les 10 %.

    Ensuite, afin de déterminer le coût de soutien aux énergies renouvelables pour la prochaine décennie, l’étude se base sur les perspectives d’évolution du stock de certificats verts (octroi SOLWATT 10 ans) de la CWaPE qui suit un scénario à politique inchangée, à savoir l’atteinte des 8.000 GWh d’énergie renouvelable à l’horizon 2020.

    Cependant, l’objectif défini par le précédent Gouvernement wallon a été reporté à l’horizon 2026, mais sans prendre en compte la production venant de l’offshore.

    Le mix énergétique récemment fixé en première lecture par le GW est celui qui aura le moins d’impact sur la facture du consommateur final.

    D’autre part, l’investissement le plus rentable d’après l’étude COZEB est, premièrement, l’isolation de sa maison pour les particuliers. En second lieu, pour le système de chauffage, il est également intéressant de mettre en œuvre des technologies qui sont matures (par exemple des chaudières gaz à condensation). Et en la matière, les primes sont maintenues.

    Quant à la proposition de soutenir les entretiens des chaudières via une prime, cela semble injustifié étant donné qu’il existe une obligation légale d’entretenir les chaudières en Wallonie.

    Pour conclure, les constats de cette étude confirment ce que l’on ne savait déjà. Passer d’un système énergétique presque exclusivement fondé sur les carburants fossiles à un système orienté renouvelable a des coûts de développement, de construction et de maintenance plus importants.

    De plus, il est à rappeler que l’Europe nous impose, d’ici 2020, 13 % d’énergie renouvelable dans la consommation finale d’énergie. Il est donc nécessaire de poursuivre notre action sur les sources d’énergies renouvelables tout veillant à choisir un mix énergétique qui aura le moins d’impact sur la facture du consommateur final, ce que le Gouvernement a fait.