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Le stockage de l'électricité

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 415 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 26/05/2015
    • de ZRIHEN Olga
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    L'hiver dernier n'a pas manqué de laisser en mémoire le black-out énergétique qu'aurait pu vivre la Belgique. Si telle situation s'était avérée, nous aurions eu la chance de pouvoir compter sur les énergies transfrontalières et au-delà, en Europe. L'événement n'est que postposé, en sachant que la Belgique perdra cette année 1200 méga watts suite à la fermeture de centrales classiques.

    Quoi qu'il en soit, la Belgique se doit de pouvoir répondre à ses besoins énergétiques.

    Depuis longtemps, le débat national du secteur est la prolongation ou non des centrales nucléaires, mais on se détourne d'un débat de fond bien plus opportun et durable : le développement des nouvelles capacités de stockage de l'électricité.

    Mme Anne-Marie De Vreese, responsable de communication de la CREG (Commission belge de régulation de l'électricité et du gaz), faisait récemment part, dans la presse, de l'état d'urgence de la situation. Il est à noter que la CREG a remis un rapport à la ministre fédérale Madame Marghem mais à aucun moment n'ont été pris en compte les besoins de la Belgique relatifs au stockage de l'électricité, la matière étant à l'arrêt.

    À travers ses diverses recommandations, la CREG fait part des difficultés des investisseurs à intervenir en Belgique n'ayant pas de cadre législatif propre au stockage de l'électricité, recommande d'instaurer un régime tarifaire spécifique, de modifier le mécanisme de compensation des pertes sur le réseau. Mais également au niveau régional, d'exempter les unités de stockage de certificats verts et de cogénération.

    Je suis bien au fait des difficultés budgétaires de la Région wallonne ainsi que de l'impact négatif qu'auraient sur les finances de tels actes, mais les points négatifs mis en lumière par la CREG sont inquiétants.

    Dès lors, quelle est la position du Gouvernement wallon sur le sujet ?

    Ne serait-il pas opportun de réaliser un rapport relatif au stockage de l'énergie et aux différentes pistes à exploiter sur le long terme ?

    Comment la Région wallonne se prépare-t-elle au phénomène de black-out potentiellement encouru de nouveau par les citoyens durant l'hiver 2015 ?

    De quelle(s) manière(s) pourraient travailler les différentes instances parlementaires du pays pour suivre une ligne de conduite commune ?

    Existe-t-il des exemples, à l'étranger, que la Belgique pourrait utiliser comme modèles en la matière ?

  • Réponse du 17/06/2015
    • de FURLAN Paul

    Les thématiques du black-out et du stockage relèvent des compétences fédérales. Toutefois ces problématiques ont des retombées sur l’économie de la Wallonie et le bien-être de ses citoyens. Aussi le Gouvernement wallon souhaite se positionner comme un facilitateur pour ces domaines. Dans ce sens, je rappelle la décision prise en 2014 d’exonérer les centrales de pompage turbinage de l’obligation de fournir des certificats verts pour leur consommation.

    Pour se préparer à affronter un black-out potentiel, la Région wallonne a mis en place des mesures similaires à celles choisies par l’administration fédérale, telles que la diminution de la consommation de ses différents départements et la sensibilisation de ses agents et du public. En outre sur le long terme, la région a adopté un plan d’action en efficacité énergétique, le PAEE3, soutient le développement des énergies renouvelables et aide à l’organisation de la flexibilité notamment en participant au forum Gflex.

    Une étude sur les besoins en stockage serait évidemment utile et intéressante principalement afin de pouvoir prendre les décisions optimales pour pallier le phénomène d’intermittence des sources d’énergie renouvelable. Néanmoins, l’étude de la CREG propose déjà des pistes intéressantes dans les scénarios qu’elle a envisagés. Mes services analyseront en détail les impacts des éléments relevés par la CREG et, si nécessaire, les affineront en fonction de la nécessité et dans le cadre des compétences de la Région.

    J’estime cependant qu’au-delà des seules techniques relatives au pompage turbinage conventionnel comme à Coo et aux batteries, d’autres technologies devront pouvoir être évaluées. A ce titre, je me permets de mentionner, par exemple, la recherche SMARTWATER initiée en 2014 qui vise à étudier le potentiel de stockage par pompage-turbinage dans les anciens sites carriers et miniers. Cette recherche permettra, à terme, de disposer de données extrêmement fiables sur de nouvelles capacités de stockage en Wallonie.

    En outre, le Plan Marshall 4.0 mentionne spécifiquement qu’un effort particulier dans le développement de nouvelles technologies de stockage comme l’hydrogène et le « power-to-gas » sera mené. Les projets et initiatives qui découleront de cette volonté s’inspireront directement des expériences déjà menées en Allemagne, en France ou aux Pays-Bas qui sont des références. Citons, par exemple, les projets de Falkenhagen, de Prenzlau ou Wrentle en Allemagne ou le projet MYRTE en Corse qui offrent des données industrielles fiables et pertinentes qui nous permettront d’envisager des développements bien définis et cohérents avec notre parc énergétique et le développement attendu des sources renouvelables.

    Dans l’objectif de suivre une ligne de conduite commune et cohérente, il me semble opportun d’aborder la thématique du stockage au sein du CONCERE, l’organe de concertation privilégié entre autorités fédérales et régionales.