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La qualité de l'air

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 541 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 03/06/2015
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports, des Aéroports et du Bien-être animal

    La mauvaise qualité de l'air serait à l'origine de 15 % des cancers du poumon en Belgique, selon les conclusions d'une étude présentée récemment à l'occasion d'une journée organisée à Gand par la Fondation contre le cancer. La Fondation contre le cancer organise régulièrement des journées d'études autour de la problématique des ondes GSM. « Cette journée d'étude-ci traitait de la qualité de l'air intérieur et extérieur », indique le Docteur Ivo Nagels, qui a mené ce travail pour la Fondation.
    « Un des résultats les plus frappants est que 15 % des cancers du poumon sont dus à une mauvaise qualité de l'air. Sur base annuelle, cela concerne 1 050 personnes en Belgique », ajoute le docteur.

    La Fondation constate néanmoins que la qualité de l'air est en train de s'améliorer en Belgique, à l'exception des particules fines. Une autre conclusion notable de cette étude est que, très souvent, la qualité de l'air intérieur est moins bonne que celle de l'air extérieur.

    Le Docteur Nagels conseille donc d'aérer quotidiennement son habitation. « Cela ne concerne pas seulement les gens qui fument dans leur habitation, mais aussi tous ceux qui utilisent des produits chimiques pour nettoyer, des bougies parfumées, de l'encens ou encore des pesticides. »

    Comment Monsieur le Ministre interprète-t-il ces informations ? Se voit-il dans l'obligation de réagir en tant que Ministre de l'Environnement ? Dans l'affirmative, comment réduire à court terme les émissions de particules fines ?
  • Réponse du 18/06/2015
    • de DI ANTONIO Carlo

    La pollution de l’air est également responsable de nombreux autres problèmes de santé - accidents cardio-vasculaires, problèmes respiratoires, etc -, et reste donc une des préoccupations les plus importantes en termes de risques sanitaires.

    La qualité de l’air ambiant en Wallonie s’est heureusement considérablement améliorée ces dernières années suite aux efforts importants réalisés pour diminuer les émissions dans les secteurs du transport, de l’industrie et du chauffage, sources de particules fines, d’oxydes d’azote, de composés organiques volatils ou encore de benzène. Les émissions totales en SO2 ont ainsi diminué de 86 % entre 1990 et 2012 et celles de PM10 ont diminué de 42 % entre 2000 et 2012.

    La situation s’est également considérablement améliorée en Région wallonne concernant les concentrations en particules fines, avec pour seul point noir la zone d’Engis. C’est la raison pour laquelle j’ai chargé l’Agence wallonne de l’Air et du Climat d’y mettre en place une campagne mobile de mesures des particules fines ainsi qu’un comité de concertation impliquant les autorités locales, les industriels et les riverains en vue de comprendre les sources d’émissions problématiques et ensuite de mettre en place des actions avec les industries concernées afin d’atteindre les valeurs cibles de la directive européenne.

    En ce qui concerne la qualité de l’air intérieur, de multiples sources de pollution peuvent également être recensées: moisissures, micro-organismes, gaz et fumées, plomb, biocides ou encore les composés organiques volatils, dont le formaldéhyde. Ces sources peuvent amener à divers symptômes parfois immédiats (fatigue, maux de tête, nervosité, nausées, …) ou différés (asthme, allergies, maladies cardio-vasculaires, cancers).

    Je suis particulièrement sensibilisé à cette pollution. En Europe, nous passons en effet 80 % à 90 % de notre temps à l’intérieur de bâtiments et l’air confiné y est de plus en plus considéré comme étant de qualité plus médiocre qu’à l’extérieur. Par ailleurs, outre l’existence des Services d’Analyses des Milieux Intérieurs (SAMI) au niveau provincial, force est de constater que la Wallonie a acquis un retard considérable en la matière, entre autres par l’absence de valeurs de référence.

    Suite au constat du manque de cadre légal et de répartition claire des différentes compétences liées à cette problématique, j’ai ainsi tout récemment chargé mon administration de préparer un décret-cadre en la matière. Une campagne de communication quant aux bonnes pratiques à adopter – dont l’aération régulière des locaux et la bonne ventilation - sera élaborée une fois que le cadre légal sera implémenté.