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Les récentes déclarations de Monsieur le Ministres sur l'usure des routes et le mauvais contrôle de celle-ci

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 572 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 03/06/2015
    • de MAROY Olivier
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    L’usure d’une route s’explique par un phénomène normal de fatigue de la structure (fondations, couches de liaison, couche de roulement) à long terme et par l’usure en surface causée par le trafic et les conditions atmosphériques : le gel et la neige (+ sel), la pluie, le soleil ...

    Lorsqu’on interroge le directeur technique d’une entreprise internationale de travaux publics (Colas), sur l’usure des routes, il répond que « la couche d’enrobé bitumineux ou de béton protège la structure sousjacente de l’eau. Quand cette couche supérieure est abîmée, l’eau trouve son chemin et agit comme lubrifiant dans la fondation. Lorsqu’il gèle, elle abîme même activement la structure. Bref, lorsque ce phénomène se produit, la route se déforme toujours davantage et se dégrade plus rapidement.

    C’est donc surtout cette couche supérieure qui doit être mieux protégée. Si celle-ci est régulièrement entretenue, on assure une durée de vie plus longue, mais il faut pour cela ausculter et agir régulièrement, ce qui n’est manifestement pas le cas en Wallonie depuis un long laps de temps…

    Quand la fondation est foutue, il est indispensable de repartir à zéro. C’est donc très coûteux. Et nous savons bien que les réparations de fortune sont du court terme.

    Ce qui m’interpelle c’est qu’il existe des appareils sophistiqués qui permettent d’avoir des analyses très fines de l’état des voiries. D’après ce que l’on constate, ils ne sont guère utilisés...

    Monsieur le Ministre le dit lui-même, on a longtemps négligé l’entretien de nos autoroutes et routes régionales. À qui la faute ? Comment s’organisent concrètement ces diagnostics indispensables de nos routes, cette procédure nécessaire pour éviter les dégradations et gérer nos routes en bon père de famille ? Sont-ils suffisants à ses yeux ? Pourquoi n’utilise-t-on pas ces appareils sophistiqués permettant d’obtenir une analyse de l’état des voiries ?
  • Réponse du 23/06/2015
    • de PREVOT Maxime

    Mon administration est bien consciente qu’il est plus adéquat de remplacer une couche d’usure défectueuse pour ne pas devoir, par après, réhabiliter toute la voirie en profondeur.

    C’est pourquoi la Direction générale des Routes et des Bâtiments, et plus précisément la Direction de la Recherche et du Contrôle routier, effectue entre autres l’auscultation des voiries du réseau wallon.

    Ce service est notamment responsable des mesures de paramètres de qualité routière, telles que la rugosité, la portance, la planéité longitudinale, etc. pour la mesure desquelles elle dispose des appareils sophistiqués (« mono-fonction ») suivants :
    * Deux camions « SCRIM » qui mesurent le CFT (rugosité transversale) sur la plupart des voiries
    * Une remorque « grip tester » qui mesure le CFL (rugosité latérale) sur de petites voiries et en des points particuliers du réseau
    * Une camionnette APL qui mesure les coefficients de planéité
    * Un véhicule appelé TUS (transversoprofilographe à ultra-sons) qui mesure la déformée transversale de la voie de circulation
    * Un rétroréflectographe dynamique qui mesure la qualité de rétroréflexion des marquages routiers pendant la nuit

    Enfin, le Service public de Wallonie a acquis un nouvel appareil d’auscultation « multifonctions » qui devrait être opérationnel dès la fin de l’été 2015. Cet appareil mesure simultanément la planéité longitudinale, la planéité transversale, la macro-texture, le taux de fissuration de la chaussée, le tout positionné en coordonnées curvilignes et GPS. En outre, le véhicule « multifonctions » est équipé de deux caméras frontales qui prendront les images du réseau routier.

    Les relevés de l’ensemble des paramètres cités ci-dessus sont effectués une fois par an sur le réseau structurant et une fois tous les deux ans sur le réseau non structurant, à l’exception du relevé de la portance (paramètre qui varie peu dans le temps) dont la périodicité du relevé est de 5 ans.

    Les relevés de ces paramètres donnent lieu à la production d’indicateurs (indice de sécurité, indice de confort, indice de portance, …) qui sont un guide précieux pour la priorisation et la hiérarchisation des projets de rénovation routière.

    Par ailleurs, l’ensemble de ces données trouve place dans la Banque de Données routières, outil d’aide à la décision qui est en phase de modernisation, de manière à le rendre plus complet et plus convivial.