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La qualité des eaux de baignade

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 546 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 03/06/2015
    • de GERADON Déborah
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports, des Aéroports et du Bien-être animal

    Le rapport de l'Agence européenne de l'environnement s'avère positif et estime que 97,3 % des eaux de baignade de Wallonie sont de bonne qualité, voire excellente. Il s'agit donc d'une nette amélioration par rapport aux chiffres de 2011 qui relatait que 86 % des zones étudiées étaient de bonne qualité.

    La Directrice d'Inter-environnement Wallonie relativise ces bons résultats et dénonce que certains sites n'ont pas été pris en compte dans l'analyse étant donné qu'ils sont fermés depuis plusieurs années.

    Selon cette responsable, la priorité devrait être accordée à ces zones sinistrées.

    En effet, les eaux de baignade constituent une excellente opportunité touristique et il est donc nécessaire d'oeuvrer à leur entretien.

    Monsieur le Ministre peut-il me préciser si la Région wallonne a mis en place des politiques visant à développer le tourisme autour de ces sites ?

    Des moyens ont-ils été alloués à la qualité des eaux de baignade ?
  • Réponse du 18/06/2015
    • de DI ANTONIO Carlo

    D’importants moyens ont été alloués à l’amélioration de la qualité des eaux de baignade wallonnes depuis 2002 afin de supprimer ou limiter les sources de pollution affectant la qualité bactériologique des zones.

    Les actions menées concernent d’une part le traitement des eaux usées et d’autre part l’agriculture.

    Au niveau de l’épuration des eaux usées, 66 millions d’euros ont été consacrés à des travaux d’assainissement en zone de baignade, sans compter les travaux d’égouttage. Pas moins de 18 stations d’épuration ont été construites et d’autres ouvrages ont été rénovés en vue d’y adjoindre un traitement complémentaire de désinfection des eaux.

    L’ensemble des infrastructures touristiques reprises en régime d’assainissement autonome sont également équipées d’un système d’épuration individuelle et, si nécessaire d’un traitement complémentaire de désinfection.

    En ce qui concerne le secteur agricole, les mesures prises portent sur l’obligation de clôturer les pâtures situées en amont des zones de baignade.

    Globalement, la qualité des zones s’est améliorée, le nombre d’échantillons non conformes prélevés a significativement baissé. Les éventuels échantillons non conformes présentent par ailleurs des concentrations moins élevées en germes. La majorité des épisodes de non-conformité relevés sur les zones sont liés à des épisodes climatiques défavorables, à savoir des précipitations et une température basse. Par beau temps la qualité des zones est généralement bonne, à excellente.
    Des efforts sont encore menés pour améliorer les sites non conformes. Depuis 2011, chaque zone de baignade a fait l’objet de profils de baignade qui permettent de mieux localiser les pollutions le long des rivières. En 2015, une actualisation de ceux-ci sera réalisée avec une détermination de l’origine des pollutions (humaine ou animale).
    Par ailleurs, le Gouvernement wallon a approuvé le 13 mai 2015 un complément aux programmes d’investissements de la SPGE pour les années 2015 et 2016. Sur un budget total de 53 millions d’euros, 9 millions d’euros seront consacrés à des actions prioritaires pour la mise en conformité de zones de baignade. Ces investissements seront ciblés en fonction des résultats des profils de baignade. Cela se traduit également dans les projets des deuxièmes Plans de gestion qui sont actuellement soumis à l’enquête publique.

    Mais, les investissements doivent se faire avec discernement. Sur base d’un rapport que l’Administration viens de nous communiquer, nous allons proposer le retrait définitif de l’une ou l’autre zone dont la mise en conformité est trop onéreuse par rapport à l’incertitude de l’efficacité des mesures, zones, qui de surcroît, présentent des lacunes en terme d’équipement, une accessibilité difficile ou encore une dangerosité du site.

    Pour conclure, il est important de préciser que la Directive 2006/7/CE prévoit qu’une fois qu’une interdiction permanente de baignade est mise en place, un site de baignade n’est plus considéré comme une zone de baignade officielle et se trouve donc exclu du programme de surveillance ; raison pour laquelle 97,3 % des eaux de baignade wallonnes sont de bonnes qualités dans le rapport de l’Agence européenne pour l’environnement.

    54 % de zones wallonnes sont situées sur des rivières. Or les zones en rivière sont plus sujettes à des épisodes de pollution, en particulier par temps de pluie, que les zones localisées sur des lacs ou plans d’eau.

    À titre de comparaison, plus de 80 % de zones de baignade intérieures européennes sont situées sur des lacs. La Flandre, le Grand-Duché de Luxembourg et les Départements français limitrophes ne disposent que de zones de baignade situées sur des plans d’eau, aucun site n’est situé sur un cours d’eau. Le Grand-Duché de Luxembourg a notamment abandonné toutes les zones situées sur des cours d’eau.

    En disposant des zones de bonne voire d’excellente qualité située sur des rivières, la Wallonie se distingue donc positivement par rapport à ses voisins.