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La présence de frelons asiatiques en Belgique

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 248 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 03/06/2015
    • de PUGET André-Pierre
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    La présence de frelons asiatiques sur nos terres présente, dans l’imaginaire collectif, une menace qui a tendance à susciter la peur. Le frelon est l’objet de nombreux fantasmes, mais aussi de questions légitimes à se poser sur le danger représenté par la présence d’une telle espèce dans notre région. Il y a eu, la semaine dernière, une fausse alerte à Lavaux-Sainte-Anne. Le frelon présentait les caractéristiques suivantes : thorax noir, large bande orange sur l'abdomen et pattes jaunes. Mais, se réjouit-on, il se serait agi d’une fondatrice de frelon européen, espèce relativement commune chez nous. Il n’y a pas de quoi, néanmoins, écarter la question. Dans le cadre du programme européen d’aide à l’apiculture, une étude du laboratoire français Evolution, Génôme, Ecologie et Comportement du CNRS révèle que le vespa velutina ou frelon asiatique ou encore frelon à pattes jaunes soit repéré, de plus en plus fréquemment, dans un certain nombre de pays, comme l’Allemagne, l’Espagne, le Portugal, l’Italie et… la Belgique.

    Comment réagit-on à cette présence de frelons asiatiques dans nos contrées ?

    Nous savons que Monsieur le Ministre a chargé de surveiller le Centre wallon de recherche agronomique l’émergence de nids. Quelle sera la mission de ce centre ?

    L’origine géographique des frelons apparus en Europe serait située dans la zone comprise entre les provinces du Zhejiang et du Jiangsu qui englobe les métropoles de Shanghai et la ville de Yixing.

    Peut-il confirmer, à ce stade, que les frelons sont arrivés par conteneurs de poterie chinoise ?

    Pour information, la diversité génétique de sa population a diminué, mais l’invasion a continué en Europe, ce qui s’explique par le fait que la femelle de frelon asiatique est capable de s’accoupler avec plusieurs mâles et de renforcer les capacités d’adaptation vis-à-vis de l’environnement.

    Cette invasion de frelons asiatiques inquiète aussi les apiculteurs puisque ceux-ci sont un facteur supplémentaire de déclin des colonies.

    Que pouvons-nous faire aujourd’hui pour protéger les apiculteurs ?

    Je terminerai enfin par une note positive. Le campus provincial de Salzinnes a inauguré un rucher vendredi dernier, ce qui représente un total de 200.000 abeilles. L’objectif est didactique et « des journées rucher ouvert » seront organisées.
  • Réponse du 08/06/2015
    • de COLLIN René

    La Cellule interdépartementale sur les Espèces invasives de mon Administration a reçu plusieurs signalements de frelons asiatiques durant ce printemps, mais tous se sont révélés être de fausses alertes, tout comme à Lavaux-Saint-Anne.

    Nous devons néanmoins rester vigilants car, comme le souligne l'honorable membre, l’arrivée de cet insecte en Wallonie ne saurait tarder. C’est la raison pour laquelle mes prédécesseurs ont chargé :
    - la Cellule interdépartementale sur les espèces invasives de développer des outils de communication relatifs à cette espèce (dépliant, pages internet, etc.) ;
    - le CARI de mettre en place un réseau de vigilance avec les apiculteurs pour la détection du frelon asiatique à proximité des ruchers ;
    - le Centre wallon de Recherches agronomiques de détruire les premiers nids signalés en Wallonie et d’assurer ensuite la formation à leur destruction d’opérateurs spécialisés.

    S’il est vrai que cette espèce défraie la chronique, son impact a souvent été surestimé. En France, l’espèce se montre très peu agressive vis-à-vis de l’homme et n’a pas entraîné d’augmentation significative du nombre de piqûres d’hyménoptères.

    L’efficacité du piégeage des frelons asiatiques à proximité des ruchers se révèle assez peu efficace, mais des études sont actuellement en cours dans différents pays européens afin de perfectionner cette technique et de limiter ainsi l’impact du frelon sur les colonies d’abeilles et la production de miel. La destruction de nids peut aussi être envisagée aux alentours des ruchers de manière à réduire les prélèvements d’abeilles par le frelon.