/

L'évolution de la reconversion du site de Carsid à Charleroi

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 248 (2014-2015) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 04/06/2015
    • de GAHOUCHI Latifa
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Après la fermeture de l'usine Carsid à Charleroi en mars 2012, le groupe Duferco s'était engagé à réhabiliter le site industriel trois ans après. Les syndicats parlent d’une certaine inertie et aimeraient que les choses bougent un peu plus rapidement.

    Ils déclarent notamment que « Les responsables de la reconversion nous disent qu’il y a des problèmes de permis, des problèmes industriels… Je pense qu’il y a aussi des problèmes politiques avec la Région wallonne. Or, nous, on veut savoir où ça bloque, déclare Antonio Cocciolo (président de la FGTB Charleroi). On fera tout pour comprendre d’où vient le blocage. Et c’est la raison pour laquelle on attire aujourd’hui l’attention des pouvoirs publics. »

    Le responsable de la reconversion du site, Olivier Waleffe (Administrateur délégué de Duferco-Wallonie), estime lui que les choses bougent, certes discrètement, mais ça avance... Duferco aurait son propre projet de réhabilitation intégrant une station de nettoyage de boues industrielles.

    Cela ressemble à un dialogue de sourds ; le dossier est certes complexe et il y a de nombreux intervenants.  Monsieur le Ministre peut-il effectuer un suivi et un état des lieux de la situation ? Quelles sont les évolutions dans ce dossier à ce jour ? Existe-t-il des blocages ? Quelles sont encore les étapes à franchir ?

    Enfin, il n'est pas sans savoir qu’un comité s’est formé pour la sauvegarde du haut fourneau, une pétition a été déposée au Conseil communal de Charleroi fin mars 2015. Je souhaiterais avoir son avis en la matière.
  • Réponse du 22/06/2015
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Lors de la fermeture de l’activité sidérurgique sur la Porte Ouest, le Groupe DUFERCO a confirmé sa volonté de s’impliquer dans la reconversion du site et d’y développer de nouvelles activités industrielles.

    Cette volonté s’était déjà exprimée en 2008, lors de la décision de fermeture de la cokerie. C’est dans ce contexte que DUFERCO avait réalisé le projet de centrale électrique sur le terrain Nord du site.

    Suite à l’annonce de la fermeture du site sidérurgique, le Gouvernement s’est engagé à mobiliser des fonds. Ceux-ci ont pour fin de réhabiliter le site et de financer un Fonds d’investissement visant à soutenir de nouvelles activités industrielles. Une société spécifique a été constituée pour financer la réhabilitation de la zone. En ce qui concerne le Fonds d’investissement, il a été créé en 2014, en partenariat entre DUFERCO et SAMBRINVEST.

    La mise en œuvre du plan de réhabilitation a cependant été retardée par la volonté d’inscrire ce plan dans le schéma directeur de la Ville. Ce dernier a évolué au fil du temps. Le dernier schéma arrêté semble privilégier 3 zones distinctes :
    1. Une zone de reconversion urbaine mixte, comprenant logements, espaces publics, bureaux à proximité de la gare de Marchiennes, et plus à l’Est, un parc pour les PME.
    2. Une zone de 9 hectares, située au nord, entre la route nationale 90, le métro et la ligne ferroviaire 260, et au Sud, la Sambre . Cette zone, initialement identifiée pour accueillir une activité de recyclage, au vu de sa situation privilégiée en matière logistique et de son accès à la voie d’eau, serait à présent réservée pour améliorer le visuel de la N90 en tant qu’entrée sur la Ville.
    3. Une zone située entre Thy Marcinelle et Industeel, réservée à des activités industrielles.

    Par ailleurs, des réflexions sont toujours en cours quant à l’opportunité du maintien d’une partie des outils sidérurgiques au titre de Patrimoine, notamment le HF4.

    Le Comité du Patrimoine a remis son rapport concernant les équipements du Patrimoine qu’il souhaite voir conservé. Ce rapport doit être présenté incessamment au Conseil communal.

    En ce qui concerne le Fonds d’investissement, constitué en mai 2014, il poursuit l’examen de divers projets essentiellement dans le domaine de l’économie circulaire : un premier projet consiste en un centre de traitement de terres offrant toutes les filières techniques de traitement. Il devait s’implanter entre la N90 et la Sambre, ce qui ne paraît plus possible actuellement, compte tenu du nouveau schéma directeur.

    Deux autres projets sont à l’examen :
    - Le premier dans le domaine de la chimie verte, avec le recyclage de plastiques en produits pétroliers à haute valeur ajoutée,
    - le second portant sur la fabrication de briques crues.

    Les engagements du public et du privé ont donc non seulement été tenus, mais sont, de plus, déjà partiellement concrétisés. Il convient à présent d’arrêter définitivement le schéma directeur d’aménagement du territoire afin de pouvoir mettre en œuvre le plan de réhabilitation.