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Les emplois générés par le développement des biotechnologies

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 217 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 05/06/2015
    • de BROGNIEZ Laetitia
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Il y a quelques semaines, Monsieur le Ministre Marcourt répondait à ma question sur le développement des technologies environnementales que le plan Marshall 4.0 continuerait à soutenir l’innovation et la croissance de nos entreprises. Je laisse au Gouvernement à ce stade le bénéfice du doute.

    Le développement de ces biotechnologies est accompagné par WBC incubator (Wallonie Biotech Coaching Incubator) dont la mission est d’aider dans la structuration et la maturation des projets scientifiques et technologiques.

    Le processus de création d’une biotech est assez long entre le stade de la recherche, du développement et ensuite celui de la commercialisation. Arrivées à maturation, de plus en plus de biotechs wallonnes pourraient arriver sur le marché avec à la clé de nombreux emplois.

    Le 21 mai dernier, WBC-incubator présentait son bilan 2014. Il en ressort une importante croissance du secteur, mais également un constat : « Il n’y a pas assez de personnes formées pour combler les emplois générés par cette industrialisation ».

    Une étude a-t-elle déjà permis de mettre en évidence les profils ainsi que les types d’emplois issus de l’industrialisation des biotechnologies ?

    Madame la Ministre est-elle en contact avec la Ministre de l’Éducation afin de sensibiliser les jeunes vers ces métiers ? Des pistes sont-elles avancées pour attirer l’attention sur les filières scientifiques ?

    Si nous ne pallions pas à ce manque de main-d’œuvre, n’y a-t-il pas un risque de voir ces biotechnologies quitter le territoire wallon pour la rechercher ailleurs ?
  • Réponse du 01/07/2015
    • de TILLIEUX Eliane

    L’état des lieux prospectif sur les métiers d’avenir effectué par le FOREm, en septembre 2013, relevait que le développement des biotechnologies modifiait l’organisation des activités du secteur de l’industrie pharmaceutique, notamment, et entraînait l’émergence de nouveaux métiers.

    Ainsi, les résultats de l’enquête du FOREm relative aux Métiers d’Avenir (2013) mettent ainsi en évidence une série de métiers dont les contenus évoluent, ou dont le potentiel d’emploi est en croissance et enfin des nouveaux métiers en émergence. Il s’agit, à titre d’exemple, des métiers de technicien(-ne) en biotechnologie, laborantin(e)/technicien(-ne) de laboratoire, cadre technique du contrôle qualité, responsable de la biosécurité, bio-informaticien, responsable de recherche, biostatisticien, …

    Il apparaît donc évident que la technologie progresse, que les entreprises innovent, donc que les métiers changent. En conséquence, le monde de la formation doit suivre ce mouvement voire l’anticiper. Les compétences aujourd’hui requises pour l’exercice de tel ou tel métier évoluent et se diversifient parallèlement à l’évolution économique, technologique et environnementale, ce qui nécessite d’adapter l’offre de formation pour répondre aux besoins d’un secteur.

    Parmi les 6 Pôles de compétitivité que compte la Wallonie, BioWin et Wagralim sont actifs dans les biotechnologies tandis que Greenwin traite principalement de la chimie verte. Dans ce cadre, entre 2006 et 2010, les trois principaux opérateurs de formation, en activité à cette époque, ont collaboré à un important projet de formation visant à lutter contre la pénurie de bacheliers scientifiques. Les trois mêmes opérateurs participent toujours activement au projet « Formation spécifique » de Biowin qui vise l'organisation d'une série de formations de courte durée à destination des travailleurs du secteur, des étudiants des Hautes Écoles et des Universités ainsi que des demandeurs d'emploi.

    À l’heure actuelle, si le besoin de main-d’œuvre de la part des entreprises du secteur des biotechnologies est bien présent, la demande concerne principalement des travailleurs de niveau « bacheliers » disposant de compétences spécifiques. L’enseignement supérieur ne peut toutefois répondre qu’en partie à ce besoin notamment en raison du manque d’intérêt des jeunes pour les études scientifiques. En outre, le secteur étant en constante évolution, il est nécessaire d’adapter en permanence les compétences techniques et transversales attendues par les entreprises, par exemple au niveau de la connaissance des normes en vigueur dans le secteur.

    Dans ce contexte, la formation professionnelle a un rôle important à jouer dans la mise en adéquation des compétences de la main-d’œuvre disponible avec les besoins des entreprises dans un secteur primordial pour l’économie régionale.

    Afin de mieux faire face à cette problématique, dans un domaine crucial pour le redéploiement socio-économique de la Wallonie, le secteur de la Chimie / Biotechnologie, 2 universités, 2 pôles de compétitivité réfléchissent aujourd’hui avec le FOREm à une nouvelle structuration de l’offre de formation dans les métiers évoqués ci-dessus, dans la perspective d’une mise en œuvre dès le début de l’année prochaine.