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La qualité des eaux de baignade

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 569 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 10/06/2015
    • de MOUYARD Gilles
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports, des Aéroports et du Bien-être animal

    Monsieur le Ministre n'est pas sans savoir que la Wallonie a désigné officiellement 37 zones de baignade et qu’elle organise le contrôle de la qualité bactériologique de ces zones durant la saison estivale.

    Ma dernière intervention sur le sujet remonte au 28 mai 2013, suite à la publication par l’Agence européenne pour l’environnement d’un rapport dans lequel la Belgique était épinglée. En effet 13 % (15 sites) de nos eaux de baignade étaient jugées non conformes. Et c’était en Wallonie que l’on retrouvait tous les sites où la baignade était déconseillée, plombant de la sorte les résultats nationaux.

    Bien que l’Agence européenne pour l’environnement saluait les efforts entrepris, cette dernière regrettait les points noirs qui demeuraient en Wallonie. Avec ce taux de 13 % d’eaux de baignade non conformes, la Belgique était dernière du classement européen.

    Face à cette situation, le prédécesseur de Monsieur le Ministre, M. Philippe Henry, me répondait que le volet baignade du programme d'investissement de la SPGE était de 49 millions d'euros dans la période s'étendant entre 2000 et 2009, avec un complément de 13 millions d'euros pour le programme 2010-2014, que, les réalisations devraient suivre leur cours et que des investissements étaient prévus en zone d'amont de baignade jusque fin 2017.

    Aujourd’hui, selon le dernier rapport de conformité bactériologique, nous apprenons que ce ne sont pas moins de 14 zones de baignade sur 37 qui sont de qualité insuffisante. Soit plus d’une sur trois.

    Sur les 37 zones concernées, nous en compterons donc 25 et non 23 où la baignade sera autorisée cet été 2015. Car chose étonnante: on retrouve parmi celles-ci deux cas où la qualité de l’eau demeure insuffisante, à savoir deux passages de la Semois, à Chiny et sous le pont de la Poulie à Bouillon, mais où la baignade sera autorisée.

    Deux ans après le rapport de l’Agence européenne pour l’environnement, l’on se retrouve toujours en Wallonie avec 14 zones de baignade sur 37 qui sont de qualité insuffisante.

    Face à cette situation peut-on réellement parler d’une amélioration de la situation en Wallonie ?

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de la situation? Quelle est son analyse du dernier rapport de conformité bactériologique régional ?

    En confrontant, l’analyse de 2013 de l’Agence européenne pour l’environnement avec le dernier rapport de conformité bactériologique régional, peut-on réellement parler d’une amélioration de la situation en Wallonie ?

    Que compte faire Monsieur le Ministre face à cette situation pour améliorer les eaux de baignade en Wallonie ? Qu’en est-il du suivi des investissements ?
  • Réponse du 25/06/2015
    • de DI ANTONIO Carlo

    La Directive 2006/7/CE prévoit qu’une fois qu’une interdiction permanente de baignade est mise en place, un site de baignade n’est plus considéré comme une zone de baignade officielle et se trouve donc exclu du programme de surveillance ; raison pour laquelle 97,3 % des eaux de baignade wallonnes sont de bonne qualité dans le dernier rapport de l’Agence européenne pour l’environnement.

    Il n’en reste pas moins vrai qu’au terme de la saison 2014, et comme en 2013, 62 %, soit 23 des 37 zones de désignées par la Wallonie sont conformes à la baignade.

    Même si le nombre de celles-ci reste inchangé, la qualité des zones s’est améliorée, le nombre d’échantillons non conformes prélevés a significativement baissé. Les éventuels échantillons non conformes présentent par ailleurs des concentrations moins élevées en germes. Ainsi, le nombre de zones de baignade d’excellente qualité est passé de 12 en 2013 à 15 en 2014, et ce malgré l’été très pluvieux que nous avons connu en 2014.

    Sur les 14 sites non conformes, 12 d’entre eux sont interdits en permanence à la baignade.

    Ces zones non conformes sont localisées en rivière où la qualité bactériologique est largement dépendante des conditions climatiques. Elle se dégrade lors des événements pluvieux suite, notamment au ruissellement de terres agricoles et de pâturages ou au débordement des déversoirs d’orage.

    A contrario, les zones de baignade présentent généralement une bonne, voire une excellente qualité, par temps sec. Le risque bactériologique pour les baigneurs par beau temps est donc très limité, même en rivière.

    D’importants moyens ont été alloués à l’amélioration de la qualité des eaux de baignade wallonnes depuis 2002 afin de supprimer ou limiter les sources de pollution affectant la qualité bactériologique des zones.

    Les actions menées concernent d’une part le traitement des eaux usées et d’autre part l’agriculture.

    Au niveau de l’épuration des eaux usées, 66 millions d’euros ont été consacrés à des travaux d’assainissement en zone de baignade, sans compter les travaux d’égouttage. Par ailleurs, le Gouvernement wallon a approuvé le 13 mai 2015 un complément aux programmes d’investissements de la SPGE pour les années 2015 et 2016. Sur un budget total de 53 millions d’euros, 9 millions d’euros seront consacrés à des actions prioritaires pour la mise en conformité de zones de baignade. Ces investissements seront ciblés en fonction des résultats des profils de baignade. Cela se traduit également dans les projets des deuxièmes Plans de gestion qui sont actuellement soumis à l’enquête publique.

    Enfin, il est important de signaler que 54 % de zones wallonnes sont situées sur des rivières. À titre de comparaison, plus de 80 % de zones de baignade intérieures européennes sont situées sur des lacs. La Flandre, le Grand-Duché de Luxembourg et les Départements français limitrophes ne disposent que de zones de baignade situées sur des plans d’eau, aucun site n’est situé sur un cours d’eau. Le Grand-Duché de Luxembourg a notamment abandonné toutes les zones situées sur des cours d’eau.

    En disposant des zones de bonne voire d’excellente qualité située sur des rivières, la Wallonie se distingue donc positivement par rapport à ses voisins.