/

La politique wallonne en matière de lutte contre le diabète

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 611 (2014-2015) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 15/06/2015
    • de TROTTA Graziana
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Avec le transfert de compétences inhérentes à la sixième réforme de l’État, la Wallonie peut soutenir les soins de santé de première ligne depuis le 1er janvier 2015. Même s'il faudra encore patienter jusqu'au 1er janvier 2016 pour les Réseaux multidisciplinaires locaux (RML) et les Services intégrés de soins à domicile, le domaine d'action de la région pour mieux lutter contre le diabète est étendu, compte tenu du fait également que la prévention et la promotion de la santé relèvent aussi de sa compétence.

    J'ai déjà eu l'occasion d'interroger Monsieur le Ministre sur cette maladie qui, selon certaines estimations, pourrait concerner un Belge sur dix dans vingt ans (actuellement environ un Belge sur vingt) compte tenu de la croissance attendue du diabète de type 2, lié en partie au mode de vie.

    En effet, je m'inquiétais en novembre 2014 de l'avenir des Maisons du diabète, qui proposent une information et un accompagnement des personnes diabétiques, mais ne bénéficient pas d'un financement structurel.

    La concertation avec le secteur des Maisons du diabète annoncée par Monsieur le Ministre a-t-elle eu lieu et, si oui, quel en est plus précisément son contenu ?

    Sachant que le cabinet de Monsieur le Ministre s'est réuni avec l'Association belge du diabète, peut-il m'indiquer quelles sont les attentes de cette dernière pour ce qui concerne le domaine de compétences de la Wallonie ? Quelles nouvelles actions de prévention, de dépistage, et de prise en charge du diabète sont examinées actuellement par son cabinet ?

    Quelles sont les pistes envisagées pour améliorer la coordination des soins destinés aux patients souffrant de maladies chroniques, dont font partie les personnes diabétiques ?
  • Réponse du 06/07/2015
    • de PREVOT Maxime

    La sixième réforme de l’État et les accords de la Sainte-Emilie confèrent effectivement plus de compétences à la Région wallonne, qui est désormais responsable de la prévention et de l’organisation de la première ligne de soins.

    En matière de diabète notamment, nous avons donc aujourd’hui l’opportunité et le devoir d’organiser la prévention et la prise en charge des malades de manière efficiente.

    Les maisons du diabète auxquelles fait référence l'honorable membre ont été soutenues dans le cadre des réseaux locaux multidisciplinaires (RML). Ces derniers étant des projets pilotes financés par l’INAMI jusqu’au 31/12/2015 dans le cadre des trajets de soins pour le diabète de type 2 et l’insuffisance rénale. Ils arriveront, le 1er janvier 2016, dans le giron de la Wallonie.

    Mon Cabinet a en effet rencontré, fin janvier 2014, les acteurs concernés (cercles de médecins généralistes, Maisons du diabète, Association belge du Diabète, etc.). Ils ont ainsi pu présenter les projets développés actuellement, les propositions pour l’avenir et les collaborations possibles.

    Ma volonté est d’assurer la continuité des politiques menées tout en envisageant une meilleure évolution de la première ligne de soins dans un objectif de gestion efficiente de la santé publique. A cet effet, j’ai donc l’intention de prolonger les activités des RML en 2016 et je défendrai, dans le cadre de l’épure budgétaire initiale 2016, l’inscription des budgets nécessaires permettant une prolongation des conventions jusque fin 2016.

    Toutefois, le paysage des soins de première ligne tel que nous le connaissons va être passablement remanié dans le futur. En effet, notre système de soins de santé doit mieux s’adapter aux patients chroniques, et évoluer davantage vers une prise en charge intégrée centrée sur la personne plutôt que centrée sur chaque pathologie.

    Lors de la Conférence interministérielle du 30 mars 2015 relative aux soins intégrés en faveur des malades chroniques, la déclaration conjointe approuvée par le Fédéral et les entités fédérées prévoit la mise en place de projets pilotes en 2016 visant, entre autres, une approche multidisciplinaire et une meilleure coordination des services de soins pour les malades chroniques.

    En matière de prévention, je souhaite également mener une politique de décloisonnement en privilégiant la promotion d’une alimentation saine et d’une activité physique régulière.

    En agissant sur ces deux facteurs, nous luttons à la fois contre le diabète, mais aussi sur d’autres maladies chroniques comme l’obésité, les maladies cardio-vasculaires et certains cancers. Vu le contexte de moyens budgétaires limités, c’est en effet beaucoup plus efficace de pouvoir contrôler un facteur de risque qui aura des impacts sur plusieurs maladies.

    Par ailleurs, plusieurs projets ayant l’objectif de promouvoir des attitudes saines sont actuellement soutenus.

    Ces projets, auparavant subventionnés par la Communauté française, ont été transférés depuis le 1er juillet 2014 à la Région wallonne et ciblent des publics variés : professionnels de la santé dont les médecins, publics précarisés, jeunes au sein de l’école et équipes éducatives.

    De plus, durant cette législature, je souhaite implémenter un « plan nutrition santé bien-être » qui permettra la promotion des habitudes alimentaires saines.