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Le taux de calcaire dans l'eau en Wallonie

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 584 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 16/06/2015
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports, des Aéroports et du Bien-être animal

    Selon un sondage de la Société wallonne des eaux, 3 % seulement de ses clients se plaignent d’une eau trop calcaire. Chez Aquawal, le pourcentage monte pourtant à …75 %. En Wallonie, l’eau de distribution est également dure. Mais il y a de fortes différences d’un endroit à l’autre. La teneur en calcaire varie fortement entre quartiers ou villages pourtant très proches. Un captage est différent dans une zone où la nature du sol présente de grandes différences géologiques. Il peut y avoir des différences liées aux techniques d’épuration de l’eau. Le taux de calcaire présent peut aussi varier au cours du temps.

    « Nous n’avons pas de traitement spécifique au calcaire, il n’y a ni obligation, ni seuil », explique la SWDE.

    Monsieur le Ministre confirme-t-il les propos de la SWDE ? Comment les justifier ?

    Le calcaire dans l’eau ne pose-t-il pas un défi pour la santé, pour les appareils domestiques ?

    Ne doit-on pas fixer des seuils plutôt que de se contenter de réagir aux réclamations ?
  • Réponse du 25/06/2015
    • de DI ANTONIO Carlo

    Les normes en matière de qualité de l’eau distribuée par réseau sont fixées par la Région wallonne sur base des Directives européennes. Celles-ci sont elles-mêmes directement issues des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

    Ainsi, il faut en effet savoir que le calcaire se compose en fait de calcium et de magnésium, deux sels minéraux indispensables à l’organisme humain. Certaines études ont d’ailleurs suggéré que les populations dont l’eau du robinet était plus dure avaient une prévalence plus faible des maladies cardiovasculaires (OMS 2011).

    La dureté dispose bien d’une norme en tant que paramètre indicateur, à savoir, pour le calcium une teneur maximale de 270 mg/l, et pour le magnésium une teneur maximale de 50 mg/l, ce qui correspond à 88 °F. Cette valeur n’est dans les faits jamais atteinte en Wallonie.

    Il est loisible pour les personnes qui sont dérangées par la teneur en calcaire de leur eau de distribution de placer un adoucisseur sur la partie privative de leur installation en veillant dans la mesure du possible à le placer sur le seul circuit d’eau chaude.

    La dureté de l’eau est liée au contexte géologique dans lequel l’eau est prélevée. Ces aquifères ont la propriété fort intéressante de mettre à disposition une eau naturellement potable et qui ne nécessite aucun traitement préalable si ce n’est une faible chloration avant d’être distribuée, ce qui est un atout à la fois économique et écologique. L’ensemble du territoire wallon n’est d’ailleurs pas concerné par une eau dure puisqu’environ 30 % de l’eau distribuée est considérée comme douce.

    Quant aux chiffres apparemment différents entre les deux enquêtes dont vous faites mention, ils ne répondent pas aux mêmes questions. Les 3 % invoqués par la SWDE font référence à la part de la population qui considère leur qualité de l’eau comme étant mauvaise, essentiellement du fait du calcaire. Les 75 % mentionnés dans les documents d’AQUAWAL correspondent à la part de la population desservie par de l’eau dure qui cite le calcaire comme désagrément dans une liste où ce paramètre est proposé.

    Enfin, il est à noter que la SWDE procède dans certains cas au traitement de l’eau pour réduire sa dureté. Par exemple, les eaux captées dans le massif calcaire carbonifère de la région de Tournai sont traitées par décarbonatation à la station de traitement de la Transhennuyère (Gaurain-Ramecroix) ; les eaux de la zone de distribution d’Oupeye Vivegnis sont traitées également par décarbonatation sur résines. Ces traitements ne sont réservés qu’à des cas spécifiques en raison de leur coût et du traitement nécessaire des rejets.