/

Les difficultés rencontrées par les services d'aide à domicile (SAD) en milieu rural

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 623 (2014-2015) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 23/06/2015
    • de COURARD Philippe
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    La situation actuelle des services d'aide à domicile, et particulièrement en milieu rural, connaît une dégradation progressive. C'est le cas, entre autres, de l'ASBL « Au fil des jours », qui tire clairement la sonnette d'alarme sur les difficultés qu'elle rencontre et qui deviennent de moins en moins supportables.

    Effectivement, ces services connaissent un déséquilibre notable entre les moyens financiers pour fonctionner, en ce compris les moyens humains limités, et les nécessités d'apporter des soins de qualité en faveur de personnes malades.

    De surcroît, face au problème du vieillissement de la population et de l'évolution de la culture palliative, répondre à toutes les demandes de soins n'est tout bonnement plus faisable.

    Monsieur le Ministre constate-t-il comme moi qu'un problème d'envergure est soulevé, qui plus est, lorsqu'il touche directement le bien-être humain ?

    Comment est-il possible, dans un tel contexte, de prodiguer des soins de qualité, alors qu'un manque de moyens humains est criant ? Monsieur le Ministre trouve-t-il normal que les services d'aide à domicile soient contraints de refuser de soigner des patients faute de subsides suffisants alloués ?

    Compte-t-il soutenir ce secteur ? Par l'affirmative, quelles sont les mesures concrètes qu'il envisage de mettre sur pied pour remédier rapidement à cette réalité déroutante ? Dans quelles échéances ?
  • Réponse du 03/07/2015
    • de PREVOT Maxime

    Les services d’aide aux familles et aux aînés sont effectivement confrontés à une augmentation de la demande de prise en charge à domicile. Et les contingents d’heures subventionnées ne permettent plus de répondre complètement à cette demande.

    Toutefois, jusqu’à aujourd’hui, l’ensemble de l’activité, y compris les dépassements de contingents des services a toujours été subventionné. Pour l’année 2014, les dépassements ont été particulièrement importants. J’ai dès lors demandé à mon administration de faire une analyse des données pour connaître les causes de cette situation; le seul argument du vieillissement de la population ne pouvant visiblement pas être à l’origine d’une augmentation aussi subite.

    Différentes pistes sont actuellement travaillées avec le secteur et notamment la nécessité de réfléchir à une meilleure articulation entre les métiers de l’aide à domicile tels que l’aide familiale, l’aide-ménagère sociale et la garde à domicile, et d’autre part les titres-services. Il est en effet essentiel de redéfinir les contours de l’activité technique des titres-services par rapport à l’activité à caractère sociosanitaire et préventif des métiers de l’aide à domicile. C’est là une préoccupation partagée au sein du Gouvernement wallon. Si l’on peut dégager les prestations purement ménagères de l’activité des aides familiales, cela permettra de répondre davantage aux besoins de la population. Outre la question des coûts respectifs que représentent une aide-ménagère, qu’elle soit « titre-service » ou sociale, et celui d’une aide familiale, qui demande une analyse objective, c’est également l’intérêt d’utiliser au mieux les compétences de chacun qui est en jeu.

    De manière générale, mon Cabinet travaille en étroite collaboration avec les différentes fédérations. Nous sommes bien conscients des demandes de celles-ci, et c’est avec leur collaboration que nous identifions les priorités sur lesquelles il faudra investir dès que des marges budgétaires seront disponibles.

    Le travail a également démarré autour de la mise en place d’une assurance autonomie pour les personnes en perte d’autonomie. Celle-ci se développerait sur une base assurantielle et activerait un droit de tirage sur des services d’aide pour les personnes pouvant en bénéficier. C’est une des pistes envisagées pour refinancer le secteur de l’aide à domicile.
    Pour ce qui concerne l'interpellation pour le volet plus particulier des personnes en soins palliatifs, celles-ci bénéficient de la possibilité d’une aide illimitée en termes de prestations aides familiales. De manière générale, ce sont les services eux-mêmes qui définissent les priorités d’octroi de l’aide. Malgré tout l’impact émotionnel de ces situations, il faut être réaliste et une aide 24h/24 qui devrait se prolonger est en effet peu soutenable par les services, j’en suis bien conscient.