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Le plan "autisme" dans la Déclaration de politique régionale

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 624 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 23/06/2015
    • de COURARD Philippe
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Nous sommes à l’heure actuelle dans une phase de transition, puisque depuis la sixième réforme de l’État, la compétence relative à l’autisme a été transférée aux entités fédérées. Monsieur le Ministre, quelles sont les échéances prévues pour que l’intégration de ces transferts soit effective, et tendre vers une véritable politique en la matière ?

    Face aux parents inquiets de ces nouveaux aménagements et de la lenteur du processus, je me dois de leur apporter des réponses claires.

    En Fédération Wallonie-Bruxelles, ce sont 45.000 familles qui sont touchées par l’autisme. L’offre de services est quant à elle insuffisante au regard de la prévalence de la maladie. Monsieur le Ministre est-il en mesure de me communiquer le nombre d’infrastructures en Région wallonne qui prennent en charge les personnes souffrant de celle maladie?

    Sur ce dernier point précisément, une prise en charge adaptée semble également faire défaut, tant quantitativement que qualitativement. Beaucoup de familles se retrouvent désœuvrées face à cette situation. Dès lors, quelles seront les nouveautés en termes de méthodes professionnelles, d’infrastructures et de subsides ? Les parents concernés, pourront-ils espérer un avenir meilleur pour leurs enfants et des coûts liés aux traitements sensiblement amoindris ?

    Enfin, sous la dernière législature, l’AWIPH avait mis en place un groupe de travail dont l’objectif était de porter une réflexion sur l’autisme. Où en est-on par rapport à cela ? Quels sont les éventuels résultats qui ressortent de cette étude ?
  • Réponse du 10/07/2015
    • de PREVOT Maxime

    La question de l’autisme concerne la société dans son ensemble et dans toutes ses facettes. Elle ne relève pas exclusivement de la compétence régionale tant elle touche des secteurs différents (santé mentale, handicap, enseignement, …). Pour conforter cette affirmation, l’étude du KCE recommande une action transversale et la plus large possible concernant la problématique de l’autisme.

    Au sein de l’AWIPH, il existe 67 services d’accueil et d’hébergement qui sont agréés pour la catégorie 160 autismes. Ceci ne veut cependant pas dire qu’on ne trouve pas de personnes autistes dans les autres services. Beaucoup de ces personnes ont, historiquement, été reconnues dans d’autres catégories de handicap et sont accueillies dans des services qui ne sont dès lors pas forcément agréés pour cette catégorie. Il est donc difficile de tirer des conclusions de ce constat.

    Par ailleurs, l'honorable membre n’ignore pas qu’avec le transfert de compétences, la Région a hérité de la gestion des conventions INAMI ; celles-ci recouvrent les « Centres de Réadaptation Ambulatoire » (CRA) dont un certain nombre assurent le suivi d’autistes et les « Centres de rééducation fonctionnelle psychosociale ». Il existe une quinzaine de ces derniers centres en Wallonie, selon un régime de centre de jour ou d’internat ; la plupart assurent un suivi thérapeutique et éducatif d’enfants et d’adolescents présentant des troubles psychiques graves. Parmi ceux-ci, des patients autistes présentent souvent des troubles majeurs du comportement.

    Je rappelle que même si de grandes balises ont été fixées (balises qui seront amenées à évoluer en fonction des rencontres et des concertations menées), mes services travaillent encore actuellement à la construction du plan autisme, et ce, en collaboration avec les différents acteurs concernés (autorités, administrations, associations de familles). Au vu de la complexité du dossier et du travail à mener, ce n’est qu’en 2016 que ce Plan Autisme devrait trouver un début de concrétisation.

    D’autre part, il faudra tenir compte de la nouvelle politique de soins en santé mentale pour les enfants et les adolescents, qui a été présentée officiellement le 28 mai dernier, actant une collaboration étroite entre les autorités fédérales et régionales pour aboutir à répondre, au cas par cas, aux besoins des enfants et adolescents nécessitant une prise en charge spécifique. Celle-ci aura de facto une influence sur la prise en charge d’un certain nombre de personnes autistes.

    L'honorable membre conviendra donc que prendre, dès aujourd’hui, des options en matière d’infrastructure et de subsides sans avoir une vision globale des actions à mener ne paraît pas être en cohérence avec l’objectif visé qui est d’élaborer des réponses adéquates et personnalisées aux personnes autistes et à leur entourage.

    Pour ce qui est des méthodes, je soulignerai que l’étude du KCE reconnaît qu’il n’existe aucune méthode qui soit véritablement validée sur le plan scientifique ; certaines approches mettant davantage l’accent sur la dimension comportementale, d’autres valorisant une approche plus globale et psychodynamique.

    Toutes les méthodes connaissent des succès. Chaque méthode, chaque approche rencontrent des échecs. Mon objectif n’est pas de me perdre en considérations sur les approches scientifiques, mais bien de chercher à répondre adéquatement aux besoins de terrains des familles.

    Il reste donc essentiel de proposer des approches plurielles ou complémentaires pour tenir compte des réalités de terrain, de la compétence et de l’expérience des professionnels ainsi que de la complexité de la pathologie tout autant que de la liberté de choix des personnes atteintes d’autisme ou de leurs familles.

    Enfin, en ce qui concerne le groupe autisme mis en place à l’initiative de certains membres du Conseil d’avis pour l’accueil et l’hébergement de l’AWIPH, l’idée était bien la formulation de recommandations très pratiques et le plus possible applicables sur le terrain. La méthodologie choisie a été d’entendre des professionnels de terrain, de différentes tendances, ayant une expertise en matière de prise en charge de l’autisme avant de formuler, sur base des entretiens réalisés, une série de recommandations. Le groupe de travail aura terminé la rédaction de ces recommandations pour le mois de septembre.