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Le harcèlement envers les jeunes femmes

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 636 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 23/06/2015
    • de LAMBELIN Anne
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Une nouvelle étude, publiée par la Cornell University, basée dans l'État de New-York, démontre qu'en Belgique, 75 % des jeunes filles de 17 ans ont déjà été harcelées. Les résultats montrent, d'une part, que 55 % de ces jeunes filles ont déjà été harcelées avant 15 ans et, d'autre part, une progression avec 69 % de femmes harcelées au cours des 12 derniers mois.

    Ces informations peuvent être complétées par les récentes données, du centre téléphonique « écoute-enfants », énonçant que 42 % des appels concernent la violence subie par les filles mineures au sein du couple. Cela nous démontre une nouvelle fois que le quotidien des jeunes filles de moins de 18 ans est loin d'être simple face à ce phénomène.

    Il y a quelques mois, certains de mes collègues ont déjà interrogé Monsieur le Ministre sur la problématique du harcèlement en rue. Il avait alors rappelé le budget consacré à cette thématique et la mise en place d'un plan intrafrancophone de lutte contre les violences du genre.

    Si le harcèlement est une forme de violence en soi, nous ne pouvons pourtant pas la comparer à la violence conjugale. Il est évident que la fin du harcèlement est fortement liée à l'éducation, qui est une prérogative de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

    Cependant, la lutte contre le sexisme étant une des compétences de Monsieur le Ministre, je m'interroge sur l'état de la situation en Région wallonne. Dispose-t-il d'éléments étayant les chiffres précités ? Une politique spécifique focalisée sur les jeunes ados et jeunes femmes est-elle envisagée dans les futurs plans d'action ?
  • Réponse du 10/07/2015
    • de PREVOT Maxime

    En tant que Ministre de l’Égalité des Chances et des droits des femmes, je suis attentif à la lutte contre toutes les formes de discriminations, notamment celles faites à l’égard des femmes.

    J'invite à consulter la loi fédérale entrée en vigueur le 3 août 2014 visant à lutter contre le sexisme dans l’espace public et à pénaliser tout geste ou comportement qui méprise gravement et publiquement une personne en raison de son sexe. On peut se réjouir que la Belgique a fait figure de pionnière en étant le premier pays à adopter ce type de législation. Cette loi est entrée en vigueur récemment. Il est possible qu’une analyse fédérale soit établie sur la question et j'invite, le cas échéant, à interpeler le Fédéral à ce sujet.

    Je tiens également à rappeler que la Wallonie dispose du décret du 6 novembre 2008 relatif à la lutte contre certaines formes de discriminations. Si le décret ne vise pas uniquement les femmes, il définit clairement le harcèlement et le harcèlement sexuel comme une forme de discrimination.

    L’organisme chargé du traitement des signalements dans le cadre de ce décret est l’Institut pour l’Égalité des Femmes et des Hommes. Afin de faciliter le signalement des cas de discrimination, chaque personne qui s’estime victime de discrimination peut signaler celle-ci dans un des 11 « Espace Wallonie » de la Région wallonne.

    Par ailleurs, comme le sait l'honorable membre, la Wallonie participe activement au plan d’action national (PAN) de lutte contre la violence basée sur le genre 2015-2019, initié par l’IEFH, qui devrait être approuvé avant la fin de l’année.

    Je me suis également impliqué dans le plan intrafrancophone de lutte contre les violences (2014-2019) qui, tout comme le prochain PAN au niveau fédéral, est basé sur la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul). Diverses actions relatives au harcèlement sont prévues dans ce cadre, notamment en matière d’animations relatives à la vie relationnelle, affective et sexuelle dans les écoles. Autre exemple : à l’avenir, les parcours d’accueil feront aussi référence à cette loi, à côté d’une information générale sur les dispositions en matière de lutte contre les violences, ainsi que le rappel des lois d’interdiction des mutilations génitales féminines et des mariages forcés. Ce plan intrafrancophone vient de passer, ce 2 juillet, au Gouvernement wallon.

    Enfin, en réponse à la question, je ne dispose malheureusement pas d’éléments étayant les chiffres que précite l'honorable membre pour la Wallonie. La lutte contre le sexisme est traitée de manière globale au sein de mon département dans le cadre de la politique de lutte contre les discriminations et la lutte contre les violences envers les femmes. Cela dit, ma politique vise les femmes en général, en ce compris les jeunes femmes, mais pour ce qui concerne les jeunes adolescentes, cela relève plus spécifiquement des compétences de la Fédération Wallonie-Bruxelles.