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Le crowdfunding pour le secteur des biotechnologies

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 261 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 23/06/2015
    • de MOUYARD Gilles
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Monsieur le Ministre n'est pas sans savoir que dans le secteur des biotechnologies, le segment des thérapies cellulaires se porte bien et monte en puissance. La Belgique, et notre région plus particulièrement concentre des sociétés qui sont porteuses d’innovations dans ce domaine.

    Cependant, l’ensemble du secteur fait le même constat, le développement de nouveaux traitements devient de plus en plus onéreux. En effet les technologies qui sont utilisées dans le développement des thérapies cellulaires sont chères. Pour faire face à de tels coûts les sociétés qui sont actives dans ce domaine sont donc dans l’obligation de lever des capitaux. Mais actuellement 60% des fonds qui sont levés proviennent des USA, avec comme conséquence une évasion des profits vers les Etats-Unis.

    Le secteur réfléchit donc à d’autres sources de financement, pour répondre aux besoins en capitaux non couverts par les fonds ou par les banques qui se situent, pour les biotechs, entre 100 et 150 millions d’euros. Dans un premier temps, le secteur avait envisagé une extension du tax shelter aux biotechnologies. Mais le marché ne serait pas suffisamment grand pour pourvoir couvrir les deux secteurs. L’option tax shelter a donc été abandonnée.

    Le secteur préconise donc une autre solution qui pourrait être envisageable. Il s’agirait de lancer un appel public à l’épargne privée via un système de « public crowdfunding ».

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de la situation? Quelles solutions envisage-t-il pour soutenir d’avantage ce secteur ? Que pense-t-il de l’idée de lancer un appel public à l’épargne privée via un système de « public crowdfunding » ? Serait-il prêt à soutenir cette solution ? Si oui, de quelle manière ? De quelle manière Biowin pourrait-il apporter son aide au secteur des biotechnologies dans la recherche de nouvelles sources de financement ?

  • Réponse du 13/07/2015
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Comme le souligne l'honorable membre, nous ne pouvons que nous réjouir de la vitalité et de la montée en puissance du segment des thérapies cellulaires dans le secteur des biotechnologies. La Belgique, et notre Région en particulier, concentre des sociétés porteuses d’innovations dans ce domaine.

    Il suffit d’évoquer les 600 millions d’euros de capitaux levés par les entreprises biotechnologiques belges depuis le début de cette année.

    Comparé à d’autres secteurs d’activité, le financement des entreprises actives dans la thérapie cellulaire requiert des montants importants, eu égard aux technologies utilisées et aux délais nécessaires avant la mise sur le marché.

    La Région wallonne, via ses différents outils économiques comme la SRIW et les Invests, soutient déjà les entreprises du secteur. À titre d’exemple, il existe notamment Novadip Biosciences, Bone Therapeutics, Iteos Therapeutics, Euroscreen, Promethera Biosciences, Celyad – anciennement Cardio 3 Biosciences – ou encore Synoline.

    Le mécanisme de financement par crowdfunding évoqué ne semble pas particulièrement approprié au secteur biotechnologique, et ce pour 2 raisons principales :
    - l’ampleur des montants nécessaires est telle que le crowdfunding, par ses limites légales, ne permettrait pas, ou très difficilement, de lever les fonds suffisants au développement des entreprises en question ;
    - le secteur est par nature assez risqué, et l’épargnant lambda ne dispose pas, dans la majorité des cas, des compétences ni de l’expertise nécessaire pour analyser les dossiers de manière adéquate.

    Pour le Ministre de l’Économie, le soutien au secteur doit donc passer plutôt par l’amplification des moyens humains et pécuniaires des outils financiers de la Région wallonne.

    Ceux-ci jouent aujourd’hui leur rôle de financement d’amorçage pour les entreprises prometteuses, avant que des investisseurs privés et professionnels ne rajoutent les moyens manquants afin de permettre aux entreprises de se développer à leurs niveaux de maturités.

    Le Plan Marshall 4.0 contient d’ailleurs différentes mesures permettant aux outils de renforcer encore leur capacité d’action à cet égard.