/

Les exclus du chômage

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 455 (2014-2015) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 23/06/2015
    • de STOFFELS Edmund
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    L'afflux des exclus du chômage a été moins important que prévu en janvier (mois d'entrée en vigueur de nouvelles règles d'exclusion du chômage). 12.800 personnes ont été exclues en Wallonie. Parmi elles, 3.361 personnes ont frappé à la porte du CPAS pour obtenir un revenu d'insertion.

    En analysant les chiffres, on s'aperçoit que seuls 27,8 % des exclus de janvier ont demandé une aide au CPAS et 72,2 % des exclus sont dans la nature. Il est impossible de savoir aujourd'hui quelle est la part réelle de ces fantômes sociaux, qui est réellement en détresse ou, au contraire, n'a pas de nécessité de faire appel à l'aide des CPAS.

    Ne serait-il pas utile d'étudier la situation de ceux qui - exclus du chômage- ne demandent pas aux CPAS de les aider ?

    S'agit-il :
    - de personnes qui ont trouvé du travail;
    - de personnes qui hésitent à solliciter le RIS;
    - de cohabitants, d'isolés, ou de chefs de famille, avec ou sans enfants à charge;
    - de ménages qui se retrouvent dans une situation de surendettement ?
  • Réponse du 04/09/2015
    • de FURLAN Paul

    Je remercie l'honorable membre pour l’intérêt constant qu’il témoigne à la thématique de l’exclusion de certains bénéficiaires des allocations du chômage. J’en veux pour preuve les questions parlementaires tant écrites qu’orales qu’il m’adresse très régulièrement sur le sujet depuis le début de l’année.

    Je suis satisfait du constat qu’il dresse selon lequel l’afflux du chômage a été moins important que prévu. Je n’ai jamais cessé moi-même de mettre en garde les personnes qui accordaient une confiance exagérée en des données statistiques lacunaires et non officielles.

    La Fédération des CPAS vient de mettre en ligne une étude finalisée en juin 2015 portant le titre suivant : « les sanctions ONEM et les fins de droits aux allocations d’insertion ». Réalisée par Monsieur Ricardo CHERENTI, elle est disponible sur le site de la Fédération suivant :
    http://www.uvcw.be/espaces/cpas/174.cfm

    En tant que Ministre wallon exerçant la tutelle sur les CPAS, je ne peux qu’être particulièrement sensible à l’augmentation inquiétante des exclus du bénéfice des allocations du chômage. Cela montre le poids considérable que peut avoir au niveau local une décision politique prise au niveau fédéral.

    Je me sens d’autant plus concerné par l’impact des exclusions du chômage sur nos CPAS que je suis le bourgmestre de ma commune et qu’à ce titre, je rencontre quotidiennement des personnes fragilisées confrontées à cette dure réalité.

    Je communique les informations les plus actuelles du moment : 12.266 personnes ont été exclues du chômage en Wallonie en janvier 2015 auxquelles viennent s’ajouter 745 autres en février. Sur ces 13.011 personnes, 5.903 ont frappé à la porte de leur CPAS respectif, soit 45,30 %. Loin de moi l’idée d’affirmer que le chiffre de 27,80 % est faux : remis dans le contexte où il a été obtenu, il était certainement exact. Le fait est que ce contexte n’ arrête pas d’évoluer au fil des jours : les statistiques ne cessent de s’affiner et de plus en plus de gens, personnes physiques ou ménages, prennent la mesure seulement maintenant de ce qui leur arrive. Il est dès lors très probable que certaines familles confrontées à d’importantes baisses de revenus vont voir leur budget déséquilibré brutalement et iront, dans un intervalle de temps variable, solliciter des aides financières auprès des CPAS.

    Je tiens à réfuter l’idée selon laquelle beaucoup d’exclus seraient devenus des fantômes sociaux, car de nombreuses raisons peuvent expliquer pourquoi ils n’ont pas (encore) poussé la porte de leur CPAS respectif ; cela peut s’expliquer notamment par le fait qu’ils font partie d’un ménage. Il reste néanmoins des personnes qui ne font pas appel aux CPAS alors qu’elles en auraient le droit. Cela reste une inconnue dans une certaine mesure, car contrairement à ce qui se passe en République française, aucun cadastre n’est tenu en la matière en Wallonie. Cependant, il ne faut pas méconnaître la culture et le mode de fonctionnement de nos CPAS qui se sont montrés de plus en plus proactifs au fil des ans en tissant des réseaux sociaux, tant officiels qu’officieux, qui constituent aujourd’hui le maillage d’un filet à même de prémunir les plus fragiles de nos concitoyens.

    Je terminerai, en réaffirmant combien le sort des chômeurs privés d’allocations comme celui des CPAS chargés de les accueillir sont au cœur de mes préoccupations et de celles du Gouvernement wallon tout entier.