/

L'impact environnemental des voitures de société

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 586 (2014-2015) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 23/06/2015
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports, des Aéroports et du Bien-être animal

    Quel impact en matière de mobilité et d’environnement des voitures de société ?

    Les voitures de société représentent une part de 7 % du parc et de 12 % du trafic.

    Tels les dires des patrons : au niveau environnemental, les véhicules de société sont récents et sont dès lors dans leur globalité, moins émetteurs que plusieurs catégories de véhicules plus anciens (normes Euro 0, 1 et 2) malgré leur kilométrage et leur puissance moyennement plus élevés.

    Monsieur le Ministre confirme-t-il les dires de l’UWE ?

    Dans quelle mesure le parc de véhicules de société représente un potentiel de mobilité plus respectueuse de l’environnement ?

    En termes d’émissions de CO2 ?

    En termes d’émissions de particules fines ?

    En termes de consommation de carburant ?

    Rappelons tout de même que la consommation et les émissions augmentent chaque année dans le secteur du transport.

    Peut-on donner un coup de pouce dans ce secteur ?
  • Réponse du 07/07/2015
    • de DI ANTONIO Carlo

    On entend par « voitures de société » les voitures immatriculées au nom de personnes morales, qu’elles soient achetées ou en leasing.

    Selon les données du SPF Mobilité, fin 2014, le parc wallon comptait 114 739 voitures de société sur un total de 1 707 830 voitures, ce qui correspond à 7 %, et semble donc être cohérent avec la valeur évoquée dans la question. Il faut toutefois savoir que pour la Belgique, les voitures de société représentent 15 % du parc. Cette différence s’explique par le fait que les voitures de la sous-catégorie leasing sont très peu nombreuses dans notre Région, car les chiffres se basent sur l’immatriculation et que les sociétés de leasing sont essentiellement localisées en Flandre et à Bruxelles. Un biais important est donc induit et il est manifeste que la valeur de 7 % sous-estime donc la réalité.

    Il s’avère par ailleurs difficile de confirmer ou infirmer que ces voitures représentent 12 % pour le trafic. Il est néanmoins manifeste que les voitures de société font annuellement plus de kilomètres que les voitures privées.

    En effet, selon une étude réalisée par KPMG pour le compte de la FEBIAC, le kilométrage moyen annuel des voitures de société était, en 2011, de 25 268 km contre une moyenne de 15 996 km pour le parc automobile belge tous véhicules confondus. Par ailleurs, l’étude PROMOCO a établi que des personnes au profil identique, c'est-à-dire de même sexe, habitant à la même distance de leur lieu de travail et devant réaliser avec la même fréquence des déplacements professionnels, auront tendance à parcourir en moyenne 9 200 km supplémentaires si elles disposent d’une voiture de société.

    Les résultats moyens en matière de CO2 et PM10 des voitures privées wallonnes et des voitures de société pour l’ensemble de la Belgique sont les suivants :

    Parc CO2 [g/km] PM 10 [mg/km] Age [années]

    Privées – RW 141 11.2 6.7
    Société – Belge 137 4.3 3.0

    On constate donc que le niveau d’émission moyen de CO2 des voitures de société n’est que très légèrement inférieur à celui des voitures privées, malgré leur âge inférieur. C’est surtout en termes de particules fines que la différence se marque, résultant d’un taux de pénétration des filtres à particules bien plus élevé dans les véhicules de société.

    En conclusion, il serait donc avant tout souhaitable d’inciter les utilisateurs de ces véhicules de société à réduire le nombre de kilomètres parcourus.

    Par ailleurs, en vue de favoriser des modes de transport moins polluants, je plaide pour une évolution allant vers l’octroi d’un « budget mobilité » en lieu et place d’un avantage exclusivement lié à la voiture. On pourrait de la sorte créer un incitant à utiliser les modes de transport alternatifs dans le cadre des déplacements liés au travail.