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Le gaspillage alimentaire

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 604 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 23/06/2015
    • de GERADON Déborah
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports, des Aéroports et du Bien-être animal

    Alors que nous avons eu un échange constructif en commission ce lundi sur l'autonomie alimentaire, alors que COMEOS nous assène à longueur de communiqués que la grande distribution joue le jeu de l'aide alimentaire, nous apprenions que Colruyt détruit entre 200 et 300 kg de viande toutes les semaines... En outre, les employés seraient soumis à une grosse pression de la part de la direction qui menacerait de licencier ceux qui donneraient de la viande.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il d'éléments permettant de corroborer ces informations ? Le cas échéant, n'est-ce pas en totale contradiction avec sa volonté de mettre en place une stratégie d'autonomie alimentaire ?

    D'une manière générale, si ces éléments se confirment, ils démontrent la nécessité d'avoir une politique plus stricte en la matière. Qu'en pense Monsieur le Ministre ?
  • Réponse du 09/07/2015
    • de DI ANTONIO Carlo

    La note au Gouvernement relative aux pertes et gaspillages alimentaires présentée ce 9 juillet au Gouvernement veillera entre autres à opérationnaliser le décret du 13 mars 2014 relatif au permis d'environnement en vue de favoriser la distribution des invendus alimentaires consommables aux associations d'aide alimentaire. Le secteur associatif appelé à gérer les dons doit faire face à un certain nombre de difficultés : contraintes logistiques, gestion des stocks, moyens humains insuffisants et sécurité alimentaire.

    Pour ces raisons, Colruyt n'intègre pas la viande fraîche dans le système mis sur pied avec les banques alimentaires depuis les magasins, car celles-ci ne parviennent pas à distribuer à temps les marchandises destinées aux plus démunis. Compte tenu de la prolifération accélérée des bactéries après la date de péremption, le groupe ne souhaite prendre aucun risque à l'égard du consommateur. Ce genre de don alimentaire est toutefois possible depuis le centre de distribution de Colruyt, la chaîne du froid étant garantie par un transport réfrigéré.

    D’après les informations recueillies auprès de Colruyt, les invendus de boucherie sont évacués et traités intégralement en graisses et protéines animales. Le flux résiduel est constitué d'os, de déchets de découpe et de graisses.

    Si le don alimentaire est la solution la plus vertueuse d’un point de vue environnemental et sociétal pour éviter qu’un aliment ne soit détruit, il existe d’autres solutions de valorisation lorsque le don n’est pas possible. La transformation, l’utilisation pour l’alimentation animale, la méthanisation et enfin l’incinération avec récupération d’énergie restent préférables à la destruction. Il convient d’éviter qu’une politique plus stricte en matière de don d’invendus alimentaires compromette la sécurité alimentaire.

    Par conséquent, le futur programme de lutte contre les pertes et gaspillages alimentaires ne se limitera pas au don alimentaire, mais encouragera toujours les entreprises à tendre vers cette solution.