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L'état du dossier de reconversion du site de Carsid à Charleroi

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 268 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 23/06/2015
    • de TROTTA Graziana
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Ce n'est pas la première fois que j'interroge Monsieur le Ministre sur ce projet d'ampleur qui a été décidé sans tarder par le Gouvernement wallon sous la précédente législature à la suite de l'annonce de la fermeture du site par Duferco.

    Plus de 180 millions d'euros ont été prévus dans le cadre d'un partenariat public-privé qui comporte deux volets : un volet réhabilitation et un volet pour de nouveaux projets économiques.

    Selon les dernières informations, il y a essentiellement trois projets d'activités industrielles, projets qui ont trait à l'économie circulaire. L'un concerne un centre de traitement de terres, un autre concerne le recyclage de plastique en produit pétrolier et le troisième porte sur la fabrication de briques crues.

    Où en est précisément l'examen de ces différents projets par le fonds d'investissement créé en 2014 en partenariat entre Sambrinvest et Duferco ? Toutes les analyses et études de faisabilité sont-elles terminées ? Leur viabilité a-t-elle été démontrée ? S'agit-il de ces activités qui s'établiraient dans la zone située entre Thy Marcinelle et Industeel ?

    En mars dernier, Monsieur le Ministre me faisait part d'un projet de traitement des battitures huileuses de laminoirs. Ce projet a-t-il été abandonné ?

    Par ailleurs, quel est l'état du dossier relatif à la zone de reconversion urbaine mixte (logements, bureaux, espaces publics, parc pour PME) ?

    Enfin, certains (du côté syndical notamment) disent que la reconversion est bloquée, qu'il y a des problèmes de permis, que les engagements tant publics que privés ne sont pas tenus, et qu'il y a des problèmes avec la Région. L'administrateur délégué de Duferco-Wallonie qui gère la reconversion affirme quant à lui que le dossier avance, même si on ne voit pas grand-chose de concret jusqu'à présent. Y a-t-il effectivement des points de blocage et si oui, lesquels et pour quelle(s) raison(s) ?
  • Réponse du 08/09/2015
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Suite à la volonté exprimée ces derniers mois par la Ville de Charleroi de mener une large réflexion sur le devenir de la zone Porte Ouest, qui englobe non seulement la zone Carsid/DUFERCO mais aussi d’autres terrains voisins, la reconversion du site de Carsid ne peut donc pas se concevoir sans son intégration à un projet plus global qui comporte :

    1. La détermination de grands axes d’affectations des terrains situés sur la Porte Ouest, en tenant compte du fait qu’elle constitue une des portes d’entrée principale vers le Centre Ville. À ce stade, les premières orientations arrêtées sont les suivantes :
    * Au nord de la Sambre, la zone sera, à l’issue d’une étude paysagère et d’aménagement, profondément reconfigurée en y intégrant des fonctions économiques, de logement et de loisirs, et en tenant compte des coûts d’assainissement des affectations visées ;
    * Au sud de la Sambre, la zone sera réservée pour l’implantation d’activités industrielles ;

    2. La mise en place d’un schéma de mobilité prévoyant le passage d’une route de désenclavement de l’activité économique – cette activité incluant notamment le Technopôle de la Villette, Industeel, Thy-Marcinelle et le futur parc d’activités économiques. Le désenclavement en question nécessite une nouvelle liaison au raccordement du R3 existant mais sous-utilisé – à savoir la route nationale N569 –, et permettrait un fort apaisement du trafic lié au fret sur la Porte Ouest, concernant la liaison entre Marchienne‑Monceau et le centre-ville ;

    3. Une réflexion quant aux éléments du patrimoine industriel à conserver éventuellement.

    En ce qui concerne la reconversion de la zone nord, l’étude paysagère et d’aménagement devrait bientôt être initiée.

    Enfin, la volonté de réorganiser l’affectation des terrains situés sur l’ensemble de la zone de la Porte Ouest a bien évidemment un effet sur les potentielles implantations de projets industriels.

    La demande de permis pour l’exploitation d’un Centre de traitement de terres et la démolition de certaines infrastructures a ainsi fait l’objet d’un refus de la Ville de Charleroi. Cette décision est motivée par le fait que l’endroit initialement retenu est au cœur des préoccupations paysagères du futur réaménagement.

    L’auteur de projet analyse actuellement d’autres possibilités de localisation sur ses sites de Charleroi et La Louvière, étant entendu que le choix d’une nouvelle localisation nécessiterait évidemment une nouvelle demande de permis de classe 1 avec étude d’incidences.

    Il faut également noter que d’autres projets de ce type sont en cours de développement en Wallonie, notamment dans les communes de Liège, Saint‑Ghislain et Seneffe.

    Le projet de traitement de battitures de laminoirs est fortement lié au projet de centre de traitement de terres en raison de synergies existantes, notamment au niveau logistique. L’arrêt de l’un des deux projets remet donc en cause le modèle du second.

    S’agissant du Fonds d’investissement pour la diversification industrielle de Charleroi, constitué par Sambrinvest et Duferco, celui-ci s’est montré extrêmement actif durant le premier semestre et son travail a été récompensé dès le début du second semestre par des décisions favorables de la part du Conseil d’administration pour trois projets industriels :
    * Deux d’entre eux pourraient s’implanter sur les terrains de Carsid réservés à des activités industrielles, au sud de la Sambre. D’une part, il s’agit de la fabrication de matériaux de construction en terre crue et, d’autre part, de la transformation de plastiques en produits pétroliers ;
    * Le troisième projet devrait s’implanter sur un autre zoning de la région.

    Faisant suite à ces décisions favorables, les équipes du Fonds d’investissement œuvrent à présent à la formalisation contractuelle des accords qui devraient être réalisés au plus tard au cours du dernier trimestre 2015.