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Surendettement des jeunes.

  • Session : 2004-2005
  • Année : 2004
  • N° : 38 (2004-2005) 1

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  • Question écrite du 13/12/2004
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à VIENNE Christiane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Nous sommes dans une société de surconsommation et les plus jeunes font l'objet de toutes les attentions de nombreuses marques. Ainsi, par exemple, les opérateurs de téléphonie mobile ont un discours clairement orienté vers les adolescents et les jeunes adultes. Alors que beaucoup d'entre eux ne disposent que d'un petit budget, il n'est pas rare qu'ils se trouvent dans l'impossibilité d'acquitter leurs factures à la fin du mois.

    Bien souvent, il s'agit là du signal d'une difficulté à gérer soi-même son propre budget. Si, pour la plupart, les jeunes sont attentifs à ce premier signal d'alarme, la Banque nationale de Belgique n'en dénombre pas moins de 20.600 qui seraient considérés comme de mauvais payeurs dans notre pays.

    Le surendettement peut agir comme un véritable cercle vicieux. En effet, fichés comme mauvais payeurs, ces jeunes ne pourront, par exemple, pas accéder au crédit pour acheter une maison. Ils seront donc tentés de se retourner vers certaines sociétés de crédit dit « facile » aux taux d'intérêt exhorbitants ce qui constitue là une porte ouverte à un nouveau surendettement.

    Madame la Ministre dispose-t-elle de données concernant le surendettement des jeunes de 18 à 25 ans et de 25 à 30 ans en Région wallonne ? Quelles sont les raisons les plus souvent invoquées en vue de justifier ces difficultés financières ? Quelles sont les actions menées en vue de lutter contre le surendettement des plus jeunes en Région wallonne ? Des contacts ont-ils éventuellement été pris avec les autorités fédérales et le secteur privé à ce sujet ?

    Le surendettement peut donc, dans de nombreux cas, être le signe d'une incapacité à tenir un budget. Les CPAS de la Région wallonne ont-ils constaté une augmentation de demandes de guidance financière parmi les jeunes ? Ces plans de guidance financière permettent-ils, dans tous les cas, de stabiliser la situation pécuniaire du jeune ?

    Enfin, Madame la Ministre peut-elle me dire quels sont les rapports entretenus par les CPAS, dans le cadre des guidances financières, avec les créanciers du jeune et les autres services de médiation de dettes ?




  • Réponse du 17/01/2005
    • de VIENNE Christiane

    En réponse à la question de l'honorable Membre, j' ai l'honneur de lui communiquer ce qui suit.

    Il ressort que, d'après les données recueillies par l'Observatoire du crédit et de l'endettement, le pourcentage des jeunes de 18 à 25 ans parmi la population qui a recours aux services de médiation de dettes agréés est d'environ 6 %.

    Il convient toutefois de se garder de conclusions hâtives puisque l'étude d'octobre 2001 de l'Observatoire du crédit et de l'endettement à propos du crédit et des jeunes dressait plusieurs constats dont il ressort que les jeunes ne semblent pas être plus sujets au surendettement que l'ensemble de la population adulte.

    Si l'on s'en réfère aux travaux de l'Observatoire :

    « Le public jeune n'existe pas en tant qu'entité unique, il s'agit, davantage, d'une mosaïque de publics différents.

    Cette catégorie ne semble ni plus ni moins vulnérable que la population en général.

    La question n'est donc pas tellement de prévenir les jeunes en tant que jeunes mais de les aider à se préparer à une vie d'adulte.

    Parmi les jeunes, ce sont surtout les jeunes travailleurs et les jeunes demandeurs d'emploi qui sont les plus exposés, surtout s'ils sont issus d'un ménage qui ne peut leur apporter un soutien économique.

    Un autre constat est que les jeunes qui connaissent des problèmes financiers sont surtout ceux qui vivent seuls et que plus le niveau de formation est élevé, moins le jeune est susceptible de rencontrer des difficultés.

    Lorsqu'ils rencontrent des problèmes, c'est aussi, mais pas seulement, en raison de l'impréparation à assumer une indépendance financière. ».

    Pour ce qui concerne l'éducation à la consommation, on peut relever que certaines écoles de consommateurs s'adressent plus spécifiquement aux jeunes.

    Il s'agit souvent d'écoles constituées au départ d'associations oeuvrant dans le domaine de l'insertion socioprofessionnelle ou de la formation.

    Par ailleurs, des enseignants prennent aussi des initiatives pour organiser, avec le concours de l'Observatoire et des centres de référence, des animations sur le thème du surendettement.

    Les centres de références proposent également des animations pour l'enseignement primaire et secondaire.

    Enfin, dans le cadre d'un projet soutenu par le Fonds social européen, l'Observatoire sensibilise les entreprises au phénomène du surendettement des jeunes travailleurs percevant un premier salaire.

    Quant à la guidance budgétaire, aucun CPAS n'a fait état auprès de mon administration d'une modification significative des tranches d'âge des personnes qui y ont recours.

    Il n'y a donc, pour l'heure, aucun enseignement spécifique à tirer des guidances budgétaires si ce n'est que le recours à celles-ci ne peut s'envisager que temporairement et dans une optique

    éducative.

    De façon générale, la guidance budgétaire ne doit, en effet, pas aboutir à déresponsabiliser définitivement la personne qui en bénéficie, l'objectif devant être, au-delà de la résolution d'un problème ponctuel, d'aider au développement d'une citoyenneté responsable.