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L'emploi dans le secteur du numérique

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 236 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 29/06/2015
    • de DOCK Magali
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Le ministre-président ne cesse de répéter que le redéploiement économique de la Wallonie passera nécessairement par l’économie numérique. Cela ne doit pas rester uniquement un vœu, mais une réalité.

    Le redéploiement économique d’une Région passe également par les travailleurs et leurs compétences. Agoria Wallonie a estimé à plus de 1000 emplois vacants dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) wallon. Ce nombre d’emplois devrait encore augmenter dans les prochaines années avec l’importance grandissante de l’économie numérique.

    Dès lors, il est fondamental d’offrir des formations adéquates aux demandeurs d’emploi afin de les aider à retrouver un travail. Selon Comeos, le recrutement dans le secteur du numérique pose problème, notamment à cause du manque de candidats (41 % des cas), de la formation de base inadéquate (13 % des cas) ou encore du manque d’expérience (26 % des cas) malgré les différentes offres de formations du Forem dans le secteur des TIC.

    Dès lors, Madame la Ministre est-elle satisfaite des formations offertes par le FOREm ?

    Les demandeurs d’emploi sont-ils sensibilisés au monde des TIC et à ses perspectives ? Sont-ils encouragés à suivre ces formations et à se réorienter professionnellement?

    Combien sont-ils à avoir suivi une des formations « BureauTIC » en 2014 ?

    D’autres pistes sont-elles actuellement étudiées afin de combler le manque d’expérience des demandeurs d’emploi dans ce secteur ?

    Il est primordial de doter la Wallonie de travailleurs suffisants et compétents pour le secteur des TIC si nous voulons que le redéploiement économique de notre Région passe effectivement par le secteur du numérique.
  • Réponse du 04/08/2015
    • de TILLIEUX Eliane

    La transition numérique offre en effet des opportunités sans précédent de développement économique, d’emplois et d’émergence de nouveaux métiers. Elle pose aussi de véritables défis en matière d’enseignement, de formation de demandeurs d’emploi et de reconversion de travailleurs.
    C’est bien pour ces raisons que l’axe du numérique est une des priorités et constitue une des valeurs ajoutées du Plan Marshall 4.0 qui vient d’être adopté par le Gouvernement wallon.

    Une attention particulière a ainsi été réservée au volet de la formation professionnelle numérique dans les mesures liées au numérique en vue :

    - d’actualiser, par un travail de veille permanente, la liste des métiers du numérique, et des métiers impactés par le numérique, et d’adapter l’offre de formation en conséquence ;
    - d’optimiser l’offre de formation des Centres de compétence TIC du Forem ;
    - et de soutenir le développement des compétences en TIC des travailleurs et du public en insertion.

    Ces orientations du Plan Marshall 4.0 visent à développer encore davantage les politiques déjà amorcées. Au Forem, en l’occurrence, des dispositifs sont en place depuis de nombreuses années, permettant d’analyser les métiers émergents du numérique, d’informer et de former les demandeurs d’emploi aux TIC. Il s’agira dès lors de visibiliser et de mieux exploiter encore ce travail de veille chez tous les opérateurs de formation professionnelle et d’insertion socioprofessionnelle wallons.

    Le Forem a ainsi traité, dans le cadre du dispositif intégré de lutte contre les pénuries de main-d'œuvre qualifiée, les métiers de chef de projet informatique, développeur informatique, gestionnaire d’exploitation informatique, analyste business, web développeur, analyste informatique.

    Analyste informatique et développeur informatique sont de surcroît repris dans la liste 2014 des fonctions critiques en tant que métier en pénurie. Si une réserve de main-d’œuvre très qualifiée, mais faiblement expérimentée, commence à se constituer, outre le manque d’expérience, le niveau de connaissance en langues est encore trop souvent jugé insuffisant tant en anglais, pour les aspects techniques, qu’en néerlandais, pour les aspects de communication. En outre, la demande des employeurs pour toujours plus de polyvalence, le niveau de responsabilité des postes à pourvoir et le cumul de nombreux critères d’accès rendent les processus de recrutement complexes.

    Selon Agoria, les métiers de l’informatique souffrent d’une pénurie structurelle. Le déficit d’image du secteur pour les jeunes, mais également pour les femmes, semble avoir un certain impact sur le nombre de candidats à l’exercice de ces métiers.

    Pour faire face à cette situation, plusieurs actions ont été mises en place par le Forem, dont les 8 principales suivantes :

    1. Afin de mieux orienter les jeunes vers ce choix d'études supérieures, le Forem a contribué au projet de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour le développement d’un outil d’information et d’orientation sur les métiers à destination des jeunes de l’enseignement, intitulé « Mon école mon métier ». 25 fiches métiers ont été finalisées, 25 autres sont en cours de réalisation.

    2. Afin de mieux informer les demandeurs d’emploi, une tournée de sensibilisation sur les métiers de l’informatique a été menée à destination des conseillers du Forem. 18 séances ont été organisées, dans toute la Wallonie ; 721 personnes y ont participé.

    3. Les métiers de l’informatique sont présentés lors des séances d’information collectives organisées par les Carrefours Emploi Formation Orientation ainsi que sur le site internet du Forem dans le volet consacré aux métiers en demande.

    4. Les référentiels des métiers de l’informatique ont été mis à jour et des outils pédagogiques ont été créés à destination des conseillers et des demandeurs d’emploi.

    5. Le Forem s'appuie sur les Centres de compétence TIC (Technofutur TIC, Technifutur, Techno.bel et TechnocITé) pour proposer une offre de formation modulaire et évolutive.

    6. Le Forem œuvre également à améliorer l'adéquation entre les besoins du marché en talents et profils spécifiques et la recherche d’emploi, notamment via des screenings de compétences et la réorientation de certains profils de demandeurs d’emploi vers le secteur du numérique, sachant que 2500 informaticiens sont actuellement à la recherche d’un emploi.

    7. Le Forem anticipe les besoins de la transition numérique en travaillant sur une cartographie des compétences TIC.

    8. Enfin, le Forem contribue à différents dispositifs d'inclusion (PMTIC, EPN, actions orientées NEETS, Genre&tic, ...) et va amplifier encore, en s’appuyant sur son réseau de partenaires, via la Garantie Jeunesse, par exemple, son offre de formation professionnelle en lien avec le numérique, destinée aux publics des demandeurs d’emploi, des jeunes et des travailleurs.