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Les initiatives thérapeutiques pour personnes handicapées

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 687 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 06/07/2015
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    L'ASBL Toma Stena relate dans la presse les bienfaits de Nora, un robot qui accompagne les patients que cette ASBL accueille en ses locaux. Ce robot attire les sympathies des pensionnaires et permet des évolutions significatives dans le traitement qui les concerne.

    Le seul hiatus est le coût de Nora qui avoisine les 20.000 euros. Sur base des résultats bénéfiques que procure Nora, la Région wallonne ne pourrait-elle pas intervenir pour rendre attractif ce produit nonobstant l'initiative d'ING d'en proposer un via un système de leasing, ce qui le rendrait déjà un peu plus accessible ?

    Si l'on peut souligner l'initiative, il convient néanmoins de se poser plusieurs questions. Pour commencer, quel regard éthique pouvons-nous poser sur ce type d'initiative ? Un robot, même s’il semble faciliter le contact, n'est en rien humain. À terme, il y a risque de se poser une réelle question de sociabilisation et même de société. Ensuite, il existe d'autres termes d'alternative à une approche technologique. Je pense par exemple aux différentes approches de zoothérapie qui, par leur côté vivant, offrent cette plus-value de sociabilisation.

    Ne conviendrait-il pas aussi, dès à présent, de se poser des questions sur la course à la technologie pour seul remède à tout, car, si d'aucuns semblent voir dans ces robots la solution à bien des maux, il ne faut pas perdre de vue que des robots perfectionnés peuvent remplacer des êtres humains et donc, exclure du marché du travail nombre de travailleurs dont la fonction doit attirer sans retenue notre attention la plus soutenue.

    Quelles sont par ailleurs les différentes initiatives visant à favoriser une approche plus humaine et vivante dans l'accompagnement de personnes en situation de handicap, comme cela est évoqué dans l'article ? À titre d'exemple, on sait qu'il existe, en France, des projets de soutien aux personnes handicapées qui font appel aux chiens de race Leonberg et qui, au-delà de la simple assistance technique et matérielle, apportent aux personnes un véritable supplément d'humanité.
  • Réponse du 20/07/2015
    • de PREVOT Maxime

    La question telle qu’elle est posée est trop vaste pour pouvoir donner une réponse claire et unique.
    La personne « handicapée » est une appellation générique qui recouvre une multitude de « handicaps » différents, chacun nécessitant un accompagnement, une réponse plus ou moins spécifique.
    La référence au robot Zora ou Nao est intéressante, car elle illustre le développement impressionnant des progrès technologiques. Ces avancées nous forcent, en permanence, à une interrogation éthique quant à leurs utilisations.

    Selon le type de handicap (moteur, physique, mental, …) le recours à l’usage d’un robot peut se justifier différemment et peut avoir des finalités très distinctes. Cela peut aller de la prothèse motrice à la suppléance relationnelle.

    Les personnes présentant des troubles autistiques (c’est-à-dire l’essentiel de la population du service Toma Stena) ont des difficultés à établir des interactions sociales et interprètent mal les comportements humains. Les expressions et micro-expressions du visage humain sont autant d’écueils à leur compréhension. L’aspect lisse et figé du robot ainsi que le ton neutre et vide d’émotion qu’il emploie rassure et calme ce public. Nous n’avons pas encore aujourd’hui suffisamment de recul pour esquisser le contour de ses limites, mais il est indéniable que cette approche qui tente à se développer (Angleterre, États-Unis, France, Pays-Bas) présente des avantages. Elle ne constitue cependant pas l’unique solution.
    L’utilisation du robot peut être une aide à l’apprentissage, mais ne pourra en aucun cas remplacer le contact humain nécessaire à la socialisation.

    Comme l’évoque l'honorable membre, d’autres approches alternatives existent, elles sont utilisées à petite ou à grande échelle et pas seulement dans le secteur du handicap, mais aussi dans celui des maisons de repos, …

    La diversité des propositions thérapeutiques est grande et il n’est pas de la responsabilité d’un ministre de se prononcer sur la pertinence scientifique de telle ou telle approche ou technique thérapeutique. Chaque situation est unique, il est donc important de permettre des approches plurielles.