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La dénutrition dans les hôpitaux

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 692 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 06/07/2015
    • de DE BUE Valérie
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Les chiffres sont alarmants: environ 40 % des patients, toutes tranches d'âge confondues, souffrent de dénutrition au moment de leur hospitalisation. Mais le chiffre plus important encore est que 10 % acquièrent une dénutrition pendant leur hospitalisation soit parce que la maladie a progressé durant leur séjour, soit parce que l'hôpital ne prend pas assez bien en charge le suivi nutritionnel des patients.

    Il faut simplement suivre ces personnes affaiblies, car, selon les experts, cerner une personne en problème de nutrition n'est pas compliqué. Un questionnaire mis au point par les Danois permet d'estimer la situation nutritionnelle de la personne en deux minutes.

    Il y a là un enjeu au niveau de la santé, mais aussi pour notre société. Les 40 % de personnes qui souffrent de dénutrition pendant leur hospitalisation voient leur séjour prolongé en moyenne de 15 à 20 %. Ce qui a des répercussions sur le budget de la sécurité sociale.

    Quels sont les moyens de sensibilisation mis en oeuvre en Région wallonne? Existe-t-il des contrôles par rapport à ces problèmes ?
  • Réponse du 16/07/2015
    • de PREVOT Maxime

    Il convient dans un premier temps d’interpréter les chiffres mentionnés.

    La dénutrition est ici définie comme une perte de poids supérieure à 5 % par rapport au poids habituel dans le mois qui précède le séjour à l’hôpital ou de 10 % dans les 3 mois qui précèdent l’admission. Parmi une population dont la moyenne d’âge est élevée, la plupart des accidents ou maladies qui justifient l’admission s’accompagnent d’une perte de poids.
    Par ailleurs, la durée moyenne d’hospitalisation est aujourd’hui devenue incompatible avec la durée d’une revalidation nutritionnelle.

    De surcroît, la densité d’examens ou d’actes thérapeutiques pratiqués lors d’un séjour hospitalier va parfois à l’encontre d’une inversion de la situation nutritionnelle du patient.
    La majorité de nos hôpitaux appliquent des méthodes de dépistage systématique de la dénutrition.

    L’échelle la plus connue et la plus robuste est le « mini nutritionnel assessment » (MNA), qui prend 5 minutes. De même, l’identification des fractions d’albumine, qui présente l’intérêt de ne pas reposer sur le déclaratif, reste largement pratiquée dans nos hôpitaux.

    Au niveau fédéral, la lutte contre la dénutrition dans les hôpitaux s’est généralisée en 2006. Le projet « Désignation d'un responsable nutritionnel et mise en place d'une équipe nutritionnelle dans le cadre du Plan national Nutrition et Santé pour la Belgique » a démarré en octobre 2007. Dans un contexte multidisciplinaire, les patients présentant un risque nutritionnel sont détectés et se voient offrir le traitement nutritionnel le plus adéquat sur le plan thérapeutique. Après sa phase pilote, en 2013 le projet s’est traduit par des modifications des budgets hospitaliers pour pérenniser ces équipes nutritionnelles.

    Les hôpitaux belges participent également au Nutrition Day (ND) depuis 2009. – Celui-ci a mis un focus supplémentaire en 2012 pour tous les patients atteints de cancer.

    Les enseignements du projet fédéral initié en 2007 n’ont pas mentionné l’utilité d’une politique hospitalière contraignante du type normatif. L’activité est financée et les bonnes pratiques sont formulées et intégrées dans le Guidelines de l'Espen (European Society for Clinical Nutrition and Metabolism). Un audit hospitalier est offert à chaque unité de soins participante. Chacun reçoit un feedback et est comparé avec toutes les autres unités de même spécialité.

    La participation à cet audit permet d'améliorer l'apprentissage au sein des unités et de prendre connaissance des changements dans les pratiques locales.