/

La situation de la Grèce

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 131 (2014-2015) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 09/07/2015
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à MAGNETTE Paul, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    Depuis 2009, la Grèce a connu huit plans d'austérité, quatre gouvernements et deux plans d'aide.

    Aujourd'hui, la situation reste problématique, avec un défaut de paiement et une baisse de la cotation de ce pays par les agences internationales. Ces organismes satellites, les agences de notation, mais aussi les cabinets d'audit par exemple, ont une responsabilité criante que ce soit à propos de la situation grecque ou de la crise en général.

    Pour nous, l'Eurogroupe ne peut continuer à imposer comme seule piste de discussion à la Grèce le maintien des politiques d'austérité. Il faut laisser la Grèce mener des réformes sociales, qui soutiennent sa population. Nous ne pouvons que constater l'échec des mesures d'austérité imposées à la Grèce, un constat partagé par de grands économistes comme le prix Nobel Paul Krugman ou Thomas Piketty.

    C'est l'Europe dans son ensemble qui doit changer de cap. Au-delà de cette réflexion plus générale, j'aurai trois questions plus précises.

    D'abord, Monsieur le Ministre partage-t-il le constat d'échec des politiques d'austérité menées en Grèce et en Europe depuis plusieurs années?

    Ensuite, n'oublierait-on pas un peu trop vite que la Grèce est entrée dans la zone euro parce que des consultances internationales de très haut niveau ont aidé ce pays à démontrer qu'il était prêt à y entrer alors qu'il ne l'était absolument pas. Ne serait-il pas maintenant temps d'inviter ces sociétés à assumer leurs pleines responsabilités?

    Enfin,Monsieur le Ministre peut-il dresser un état des relations entre la Wallonie et la Grèce? On sait qu'en 2012 par exemple, la Grèce avait été mise à l'honneur lors des fêtes de Wallonie.
  • Réponse du 06/08/2015
    • de MAGNETTE Paul

    Les événements de ces dernières semaines démontrent, si besoin en était encore, l’urgence qu’il y a à développer, à côté de l’Union économique et monétaire, non seulement une Europe sociale, mais également une Europe politique.

    Les discussions européennes ne peuvent plus se limiter à une conciliation des égoïsmes nationaux, oubliant les idéaux de solidarité et de prospérité poursuivis par les pères fondateurs du projet européen.

    Après les négociations avec la Grèce, il conviendra donc pour l’Union européenne de redéfinir son projet, sans quoi les politiques d’austérité ne pourront qu’alimenter les extrémismes.

    Les différents « plans d’aide à la Grèce » ont imposé des mesures d’austérité draconiennes au peuple grec. On peut regretter qu’ils n’aient pas également impliqué les acteurs qui ont contribué à la crise actuelle : les agences de notations, mais aussi le système bancaire et les sociétés de consultance.

    Il importera, à l’avenir, de mieux définir leur rôle et de les responsabiliser.

    Enfin, concernant les relations bilatérales entre la Grèce et la Wallonie – qui avait très tôt choisi de manifester sa solidarité envers le peuple grec en en faisant l’invité officiel de ses fêtes – il convient de préciser qu’elles sont limitées, la Grèce se concentrant en la matière plus spécifiquement sur la coopération universitaire et culturelle qui relève davantage de la Communauté française.