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La situation sociale de la Wallonie

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 701 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 09/07/2015
    • de MOUYARD Gilles
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    A la demande du Gouvernement wallon, l’IWEPS a poursuivi son travail autour des indices complémentaires au produit intérieur brut. C’est ainsi que l’IWEPS vient de publier des études portant sur :

    - l’IBCE qui mesure les conditions du bien-être en Wallonie, à l’échelle de toutes les communes;
    - l’ISS qui évalue quant à lui la situation sociale à l’échelle de la région et son évolution dans le temps.

    L’IBCE classe ainsi les 262 communes de Wallonie au-dessus ou en-dessous d’un indice moyen wallon calculé à 0,57. En tête du classement, l’on retrouve les communes qui suivent l’axe Bruxelles–Arlon et qui se concentrent principalement dans le Brabant-Wallon et à proximité du Grand-Duché de Luxembourg. En bas du classement l’on retrouve par contre l’ancien sillon industriel du Hainaut et de Liège.

    L’ISS rassemble des données disponibles sur les conditions de vie et la qualité de vie des Wallons. Et à l’inverse de l’IBCE, il couvre une longue période, allant de 2004 à 2013.

    La conclusion tirée à partir de l’étude de l’ISS est que la situation s’est dégradée en une dizaine d’années.

    L’étude a aussi permis de démontrer que l’ISS est bien complémentaire au PIB. Ainsi les points forts de décroissance ne s’alignent pas quand on compare les courbes de l’ISS et du PIB.

    L’étude a également permis de démontrer que les inégalités augmentaient également. Il ne faut pas sous-estimer cette information, car pour le FMI « les inégalités pénalisent la croissance économique ».

    L’IWEPS enjoint désormais les pouvoirs publics à se saisir du rapport. Il déclare à ce sujet «  Cette analyse fournit au Gouvernement des critères dans le subventionnement des communes. Les communes doivent, elles, analyser l’étude sans se limiter au classement ».

    Comment Monsieur le Ministre explique-t-il le fait que la situation sociale s’est dégradée en une dizaine d’années, et ce, même si l’on constate des améliorations depuis 2013 ?

    Comment explique-t-il le fait que les inégalités augmentent ? Quelles actions le Gouvernement wallon envisage-t-il de mettre en place pour améliorer la situation ?
  • Réponse du 20/07/2015
    • de PREVOT Maxime

    Comme le souligne l'honorable membre, l’étude menée par l’IWEPS fait état d’une baisse quasi continue de la situation sociale en Wallonie entre 2004 et 2011, situation qui semble s’améliorer de manière stable depuis ces trois dernières années.

    Paradoxalement, l’étude des indicateurs montre une augmentation progressive des déséquilibres et des inégalités socio-économiques.

    L’explication de cette évolution est multiple dans la mesure où le concept de situation sociale est multidimensionnel et est analysé sur base de multiples facteurs.

    L’ISS wallon, qui tend à établir le « panorama statistique » de la situation sociale en Wallonie, repose en effet sur des indicateurs clés qui représentent les multiples facettes et dimensions de la situation sociale et des déséquilibres socio-économiques. Parmi ces indicateurs, citons notamment la santé, les revenus, l’emploi, le logement et cadre de vie. Les indicateurs de déséquilibres visent quant à eux les inégalités de revenus, l’épanouissement social, culturel, le marché du travail, etc. (1).

    L’évolution de la situation sociale et des inégalités est donc fonction de l’évolution de chacune des composantes, lesquelles interagissent également entre elles et influent ainsi sur l’ISS wallon.

    En ma qualité de Ministre en charge de l’action sociale, je subventionne de multiples dispositifs réglementaires qui visent à lutter contre cette précarité croissante : services de médiations de dettes, d’insertion sociale, article 18 des plans de cohésion sociale, maisons d’accueil et de vie communautaire pour les personnes en difficultés sociales ou bien encore les relais sociaux.

    À cet égard, j’ai mis un point d’honneur à ne pas réduire ces budgets malgré le contexte budgétaire difficile.

    En outre, dans le cadre de subventions facultatives, des moyens sont également consacrés à de nombreux opérateurs associatifs ou publics qui développent des projets en vue de réduire les inégalités sociales.

    Enfin, parmi les actions envisagées pour une amélioration de la situation, je rappellerai qu’un projet de plan wallon de lutte contre la pauvreté est en cours d’élaboration par le Ministre-Président du Gouvernement wallon, Monsieur Paul MAGNETTE. Y sont associés les membres du Gouvernement, chacun dans le cadre de ses compétences.



    (1) IWEPS, « Indicateurs complémentaires au PIB –ISS-avril 2014, pp.1-3 »