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Le paiement électronique en Région wallonne

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 287 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 09/07/2015
    • de LAMBELIN Anne
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Dans le courant de l'année dernière, d'importants changements ont eu lieu en matière de paiement électronique. Les anciennes méthodes de paiement ont, en effet, presque disparu (ex: Proton), tandis que d'autres sont venues les remplacer. Il est vrai que cette manière d’acheter, avec une monnaie « dématérialisée », permet de faciliter les transactions au sein de notre économie.

    Si certains craignent que la généralisation de la monnaie dématérialisée ne conduise à des abus, les chiffres démontrent que ce moyen de payement connaît une augmentation exponentielle. Ainsi, selon le gestionnaire de réseau Worldline, en 2014, plus d’un milliard six cents millions de transactions électroniques ont été effectuées pour des paiements en Belgique, soit une hausse de 7,22 % par rapport à 2013.

    Les transactions dites : « Bancontact » ont augmenté de 5,4 %; « Visa » / « Mastercard » ont augmenté de 12,4 % et « d’e-commerce » d’environ 30 %.

    La Belgique n’est pas la seule à connaître cette augmentation. Par exemple, au Danemark, 75 % des achats ont été faits par voie électronique en 2014. Rappelons qu'en 1990, ce chiffre n'était que de 20 %.

    Si cette méthode de payement augmente, elle met malheureusement à mal de nombreux petits acteurs comme les épiciers, bouchers, marchands,… qui, à cause des coûts élevés dus à leur installation, ne peuvent se munir d’un terminal bancaire. Dans les cas où les paiements électroniques sont autorisés, ils sont souvent accompagnés d'une taxe de plusieurs dizaines de centimes d’euros auprès des indépendants. Si aucun chiffre officiel n’existe au niveau wallon, il va de soi que de nombreux petits commerçants y sont perdants.

    Si ces chiffres reflètent une réalité fédérale, quel est l’état de la Wallonie ? L’innovation en matière de payements numériques est-elle en marche au sein de notre Région ? Un système innovant et avantageux pour les petits commerces est-il à l’ordre du jour ou pourrait-il être prochainement envisagé ?
  • Réponse du 17/11/2015
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Le paiement électronique est la fusion complète de l’environnement numérique avec l’environnement physique. Plusieurs systèmes de paiements électroniques sont déjà actuellement disponibles en Wallonie. Outre les grands noms du paiement électronique qui ont étendu leur offre aux paiements mobiles, comme Paypal par exemple, il existe également une offre de solutions spécifiquement adaptées à la réalité du marché belge.

    À titre d’exemple l’application mobile Bancontact est déjà utilisée par plus d’un demi-million de Belges. Elle se présente soit de manière autonome, soit intégrée à d’autres applications mobiles comme Smartpay de Delhaize Group. À ce sujet, 15 magasins seront d’ailleurs équipés fin 2015 pour accepter ce type de paiement.

    Il existe également le portefeuille électronique mobile Sixdots. Ce portefeuille se positionne comme le standard ouvert en matière de paiement mobile en Belgique, quel que soit l’opérateur mobile ou la banque du client. Cette solution de paiement nécessite la liaison à une carte bancaire pour être fonctionnelle. De plus, ce porte-monnaie électronique dépasse de loin le seul cadre du paiement mobile, puisqu’il intègre également les fonctionnalités des coupons de réductions et des programmes de fidélité.

    Le système de paiement SEQR, d’origine suédoise et déjà disponible dans plus de 500 000 magasins dans 26 pays est quant à lui adopté par l’ensemble des magasins physiques du Groupe Colruyt, mais également sur son offre en ligne Collishop.

    Certains points de vente spécifiques dans le domaine de la restauration rapide l’ont également adopté, ainsi qu’un réseau de pharmacies.

    L’évolution des technologies va également contribuer au cours des prochaines années à une accélération des paiements électroniques. Si aujourd’hui, la plupart des solutions disponibles en Belgique reposent sur une application mobile et le scan d’un code-barre 2D, il est déjà possible depuis plusieurs années de payer sans contact via des technologies comme le NFC, le Bluetooth Low Energy ou encore les ultrasons. Ces technologies sont de plus en plus souvent couplées à des systèmes biométriques. Notons enfin que l’arrivée de cartes de crédit sans contact équipées d’une puce NFC va simplifier encore le paiement en utilisant l’instrument le plus familier des consommateurs à savoir une carte de paiement. 

    La question du paiement électronique est emblématique du décalage qui existe trop souvent aujourd’hui entre des technologies disponibles et des usages qui se cherchent encore. De ce point de vue, la clé du succès réside dans la capacité d’animation autour de celui-ci. C’est-à-dire, la capacité à donner des arguments valables au client pour qu’il troque son argent liquide contre un moyen de paiement électronique. Ceci induira également une massification des usages devant mener à terme à une diminution des coûts d’installation et d’utilisation pour les commerçants.

    Enfin, dans le cadre des assises organisées pour l’élaboration du Plan numérique wallon, le groupe de travail « e-entreprise » s’est notamment penché sur le développement du commerce électronique en Wallonie et sur les enjeux connexes. Aucune proposition ou besoin particulier n’a été exprimé à propos du développement d’autres systèmes de paiements électroniques spécifiques.