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L'emploi et l'apprentissage des langues

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 250 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 09/07/2015
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    En dix ans, le nombre de Wallons et de Bruxellois qui travaillent en Flandre a fortement augmenté : + 42 % entre 2005 et 2014.

    Au total, 49.553 Wallons travaillent désormais en Flandre.

    N'est-ce pas le meilleur argument pour plaider en faveur de l'apprentissage des langues qui sont, outre l'anglais, le néerlandais et l'allemand ?

    La volonté y est, mais quid du résultat ? II me semble que, malgré les efforts, on peut mieux faire. Pourquoi ne pas être encore un peu plus convainquant concernant l'apprentissage des deux langues citées ?
  • Réponse du 05/08/2015
    • de TILLIEUX Eliane

    Le Plan Mashall 2.vert fixait notamment comme priorités, dans le cadre de la mesure «Plan langues », d'encourager l'apprentissage des trois langues nationales ainsi que de l'anglais, en développant des actions à destination plusieurs publics différents: demandeurs d'emploi, jeunes du qualifiant et rhétoriciens, jeunes de l'enseignement supérieur et travailleurs.

    Le Plan MarshaIl 4.0, qui a été lancé par le Gouvernement il y a quelques semaines, se donne comme principal axe d'actions, pour la période 2015-2019, de poursuivre et de rendre encore plus efficaces les dispositifs existants en matière de langues, en fonction des besoins des publics ciblés.
    Dans notre société, en particulier en Belgique, la détention de connaissances et de pratiques en langues étrangères constitue un atout indéniable pour l'insertion professionnelle. Ainsi, en 2014, 15,2% des offres d'emploi diffusées en Wallonie sont liées à une condition de connaissance d'une langue étrangère, tandis que 4,6% appellent la connaissance de deux langues (plus le diplôme requis est important, plus les exigences en maîtrise des langues le seront. Ainsi, 37 % des opportunités d'emploi disponibles pour les diplômés de l'enseignement supérieur demandent l'usage d'au moins une langue étrangère).

    1) La formation en langues

    Actuellement, le FOREm propose une offre de formation en langues, ciblant notamment:

    - l'apprentissage des langues en lien avec les métiers. Il s'agit de modules de langues spécifiques, dispensés dans le cursus général des stagiaires en formation « métier» (par exemple métiers du bureau, mécaniciens éoliennes, chauffeurs poids lourds, logisticiens, etc.);
    - l'apprentissage, dans le cadre de modules de langue générale (du niveau A0 (débutant) au niveau B1-B2 (avancé), tels que ceux relatifs à la présentation à l'employeur, l'accueil en front-desk, l'entreprise virtuelle;
    - les immersions en écoles de langues (en Flandre, aux Pays-Bas, en Angleterre, en Irlande, à Malte, en Autriche ou en Allemagne), proposées aux demandeurs d'emploi ou les bourses proposées aux élèves « seconde année de rhétorique», et les stages d'immersion linguistique en entreprises (en Flandre, en Communauté germanophone, à Malte et en Irlande, ou dans les pays émergents dits «BRIC» - Brésil, Russie, Inde, Chine). Le Plan Marshall 4.0 propose de maintenir ces différentes formules de bourses et stages, tout en les rationalisant et en optimisant leur impact. On privilégiera notamment les formules d'immersion en milieu professionnel, qui permettent de mettre en pratique les acquis linguistiques valorisables dans le parcours de formation et/ou d'insertion socioprofessionnelle.

    Tout candidat à une formation langues ou à une bourse d'immersion ou de stage est confronté à un test « ELAO » du Forem. Ses compétences orales sont quant à elles évaluées via un entretien, afin de dégager les besoins linguistiques de ce candidat, en lien avec son projet d'insertion professionnelle.

    Par ailleurs, la plateforme d'auto-apprentissage « Wallangues », partie intégrante du Plan langues du plan Marshall 4.0, permet à tous les Wallonnes et Wallons de s'inscrire gratuitement via internet, à un programme d'e-Iearning en anglais, néerlandais, allemand et français, respectueux des rythmes d'apprentissage de chacun.

    A la fin du mois de juin 2015, 342.000 personnes, aux profils très divers, étaient inscrites, avec un profil activé, sur la plateforme Wallangues. Le nombre de personnes inscrites est en évolution constante depuis le démarrage du site en novembre 2011, ce qui est extrêmement encourageant. En ce qui concerne la répartition des langues choisies par les apprenants, l'anglais arrive en tête (52,7% des heures suivies), suivi par le néerlandais (33,7% des heures), puis par le français (8%) et l'allemand en moindre proportion (5,6%).

    Si la plateforme a atteint, en termes quantitatifs, un taux élevé d'utilisateurs, le Plan Marshall 4.0 met l'accent sur le développement de l'approche qualitative, en vue d'améliorer l'impact de Wallangues sur l'apprentissage des langues et la progression des apprenants ainsi que sur leur régularité.

    2) La promotion de l'apprentissage des langues auprès des employeurs

    Le Plan Marshall 4.0 vise également à augmenter le niveau de compétences en langues étrangères des travailleurs via le « chèque langue ».
    En 2014, 72.606 chèques formation ont été remboursés dans le domaine des langues dont 38.602 heures via le chèque classique et 34.004 via le chèque-formation langues, soutenu par le Plan Marshall. Sur ces 72.606 heures de formation suivies, 42.043 heures l'ont été en anglais (soit 58 % des heures de formation en langues), 21.454 heures en néerlandais (29,5 %) et 3.926 heures en allemand (soit 5,4 %).

    Ces heures représentent donc près de 93 % des formations pour les 3 langues principales, promues par le Plan Marshall. Les 7 % sont principalement partagés entre l'espagnol, le français et l'italien.

    ") Le soutien à la mobilité interrégionale, transfrontalière et internationale

    Concernant plus spécifiquement l'insertion professionnelle de nos demandeurs d'emploi, jeunes et moins jeunes, au sein d'entreprises situées en Flandre ou en Communauté germanophone, voire dans les régions frontalières ou à l'étranger, des actions spécifiques sont menées par le FOREm.

    En ce qui concerne la mobilité interrégionale de nos travailleurs wallons vers la Flandre, l'analyse des données «Dimona» de 2014 montre que 13.498 insertions ont été dénombrées, relatives à l'insertion de plus de 12.400 demandeurs d'emploi wallons dans une entreprise flamande ou dans une entreprise ayant un siège d'exploitation situé en Flandre, et ce, suite à l'intervention des conseillers en mobilité interrégionale.

    De la même façon, depuis plusieurs années, le FOREm a mis en place une collaboration intensive avec l'ADG, le service public de l'emploi de la Communauté germanophone, pour favoriser la mise au travail de demandeurs d'emploi wallons en Région germanophone. Le partenariat prévoit notamment la prise en charge, la diffusion et le suivi des offres d'emploi encodées par les employeurs de la région germanophone sur le site internet du FOREm, la collaboration avec l'ensemble des agences d'Intérim relevant territorialement de l'ADG, la «gestion active» d'offres d'emploi de tout employeur de la région germanophone, suite à un contact direct d'un conseiller employeurs du FOREm ou de l'ADG, ainsi que des échanges hebdomadaires concernant les offres d'emploi de l'ADG.

    En 2014, dans le cadre de cette convention de partenariat, le FOREm a enregistré 1.083 offres émanant d'entreprises de la communauté germanophone, dont 841 ont été traitées par la DR de Verviers afin de faciliter l'intermédiation offres candidatures.

    Enfin, je souhaiterais saluer la qualité du travail réalisé par nos conseillers en mobilité internationale, spécifiquement dédiés à la promotion de l'emploi en Europe ou dans les régions frontalières. Ils s'appuient sur le réseau EURES pour l'organisation de séances d'information relatives à une destination européenne (voire internationale) pour laquelle un vif intérêt en matière de recrutement est détecté. Ils mènent également des entretiens individuels ou initient des séances de jobdating avec des employeurs. Plusieurs journées emploi ont notamment été organisées, en février, pour les métiers du tourisme, en mars pour des profils RH. Ces journées permettent à des Wallon(ne)s de rencontrer une entreprise pendant une journée et de passer des interviews pour des postes ouverts à l'étranger.

    L'apprentissage des langues constitue un véritable levier pour l'emploi et participe pleinement à l'objectif de développement d'une société de la connaissance, via une offre de formation continue adaptée aux besoins du marché du travail. Ma volonté, ainsi que celle du Gouvernement wallon, est bien d'encourager et de renforcer l'efficience et la visibilité de ces mesures, afin de permettre aux demandeurs d'emploi et aux travailleurs d'accéder durablement au marché de l'emploi et de progresser dans leur parcours professionnel.