/

Les difficultés du secteur porcin bio

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 315 (2014-2015) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 16/07/2015
    • de ARENS Josy
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Notre secteur porcin est particulièrement impacté par l’embargo russe, la Fédération de Russie constituait l’un des principaux marchés pour nos exportations. Dans un premier temps épargné, vu le caractère local de ses circuits de distribution, le secteur porcin bio est désormais touché de plein fouet par la chute des prix du secteur traditionnel. Les prix sont tirés vers le bas, alors que vu les obligations liées aux conditions de production bio, le porc bio a un coût de production plus élevé, jusque quatre fois celui du porc traditionnel. Il semble que le secteur de la distribution profite de cette situation pour proposer des prix d’achat trop bas pour assurer la survie de nos élevages, dont le nombre global a déjà été divisé par 10 en 25 ans.

    La Wallonie a fortement encouragé l’émergence de l’agriculture biologique ces dernières années. Je sais, par ailleurs, que Monsieur le Ministre n'a pas ménagé ses efforts depuis le début de l’embargo russe pour soutenir nos producteurs, aussi je ne doute pas qu'il continuera de mettre tout en œuvre afin de les soutenir.

    Vu le caractère exceptionnel de la crise connue par le secteur, l’Union européenne pourrait-elle débloquer une nouvelle aide afin de soutenir le secteur bio, dont les coûts de production plus élevés constituent un important handicap ? Des contacts ont-ils été pris au niveau européen et/ou belge ?

    Monsieur le Ministre va-t-il contacter son collègue fédéral en charge de l’Agriculture afin qu’il interpelle le secteur de la distribution au sujet de la politique d’achat qu’il pratique ?

    Une nouvelle campagne encourageant la consommation de porc bio wallon est-elle envisagée ?
  • Réponse du 19/08/2015
    • de COLLIN René

    Les éleveurs wallons sont affectés de manière indirecte par l’embargo russe, non pas en raison de l’importance de nos exportations vers la Russie, mais bien parce que cet embargo rompt l’équilibre entre l’offre et la demande sur le marché européen en général et sur le marché belge en particulier.

    La baisse des prix se fait sentir dans tout le secteur de la viande porcine, y compris dans les productions de qualité différenciée, dont la production biologique.

    Au niveau européen, une aide au stockage privé a été mise en place pour soutenir le secteur porcin en mars et avril 2015. Un peu plus de 2.000 tonnes ont ainsi été retirées du marché en Belgique, soit 3 % (parmi lesquels 105 tonnes en Wallonie). Malgré cette action sur l’offre, les prix européens, et les prix belges restent nettement inférieurs à la moyenne historique.

    Malgré cela, je constate également une hausse de la production : +1,5 % d’abattages en 2014, et une hausse prévue de 2,5 % en 2015. Au niveau belge, les abattages des premiers mois de 2015 battent des records.

    Historiquement, le marché du porc est cyclique et peu régulé par rapport aux autres secteurs. Les mesures disponibles portent avant tout sur une réduction de l’offre via des retraits de marché. Elles s’appliquent à l’ensemble du secteur quel que soit le mode de production.

    J’ai plaidé en conseil européen des ministres de l’Agriculture pour que les mesures disponibles pour la gestion de l’offre soient activées.

    Les agriculteurs qui ont la possibilité de bénéficier des surfaces pour produire leur alimentation bio peuvent bénéficier des aides surfaciques à l’agriculture biologique. Le meilleur moyen de s’immuniser contre des variations des prix des marchés est de s’inscrire dans un circuit court et de développer des relations directes avec le consommateur. Le porc bio est bien placé pour s’intégrer dans cette approche et il peut bénéficier des diverses mesures en faveur de ces circuits courts.

    La nouvelle organisation commune des marchés (OCM) unique offre, par ailleurs, de nouveaux outils, en généralisant à tous les secteurs (dont la viande porcine) la possibilité de créer des organisations de producteurs (OP) et des organisations interprofessionnelles (OIP). Je soutiendrai toutes les initiatives du secteur en cette matière.