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L'utilisation du charbon de bois en agriculture

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 322 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 17/07/2015
    • de RYCKMANS Hélène
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Le charbon de bois est connu depuis longtemps pour assurer la protection des semis et la purification de l'eau.

    On connaît son rôle pour les sols acides en milieux tropicaux, mais des études récentes menées à l'université de Tübingen en Allemagne et évoquées par « les infos de RND » indiquent le potentiel du charbon de bois pour le maintien, voire même la restauration des sols sous nos climats. Il permettrait en effet de réduire, d'une part, les quantités d'engrais azotés en permettant une meilleure assimilation par les plantes, mais également les émissions de protoxyde d'azote (un gaz à effet de serre).

    Je voulais savoir si de telles recherches sont également menées en Région wallonne ? Des valorisations du charbon de bois en agriculture sont-elles organisées, à l'échelle expérimentale ou plus largement ?

    Qu'en pense Monsieur le Ministre ? Quels seraient les moyens à réunir pour explorer cette piste plus avant ?
  • Réponse du 27/07/2015
    • de COLLIN René

    Le charbon de bois obtenu par pyrolyse du bois est en effet une des sources potentielles d’enrichissement du sol en carbone, et à long terme pourrait avoir des effets bénéfiques sur la fertilité des sols.

    Un groupe de travail de la faculté de l’UCL étudie le sujet. Ce dernier souligne que le retour au sol de charbon de bois apporterait plus de stabilité à l’humus et cette solution pourrait constituer une pratique innovante pour augmenter et maintenir sur le long terme les stocks de carbone dans les sols.

    L’impact à long terme sur la fertilité n’est cependant pas encore précisé. En effet, comme tout amendement organique, le charbon de bois évolue dans le sol et les effets à long terme sont très peu documentés, voire inexistants en condition réelle.

    L’équipe de chercheurs essaye d’évaluer les effets à long terme d’un amendement de ce type sur les qualités physiques, chimiques, biologiques et agronomiques des sols dans une grande variété de situations concrètes à partir d'anciens sites de fabrication de charbon de bois, les aires de faulde, où cette forme de carbone persiste en Wallonie depuis au moins 150-200 ans.

    Je souhaite souligner que la pyrolyse est une technique énergivore et qu’il serait utile aussi d’en faire le bilan énergétique complet. De plus, mal conduite, elle peut être également source de production de dioxine.

    Nous disposons en Wallonie d’autres sources de matières organiques qui peuvent être utilisées pour la fertilisation de nos terres agricoles et valorisées par des techniques culturales adaptées.

    Enfin, les voies de valorisation de la production forestière sont nombreuses et il n’est pas sûr que cette diversification assure une rentabilité supérieure à ses promoteurs.