/

L'existence d'un plan canicule pour les SDF

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 760 (2014-2015) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 03/08/2015
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    S'il est facile de prendre conscience des dures réalités auxquelles doivent faire face les SDF en hiver, il semble cependant que ceux-ci tombent dans l'oubli dès l'été venu. Pourtant, le décès d'un SDF début juillet nous rappelle les difficultés rencontrées par ces personnes quelle que soit la saison.

    Avec les vagues de chaleur comme celles que notre Région vient de connaître, s'ajoutent aux difficultés quotidiennes des risques tout aussi meurtriers que la déshydratation, la dysenterie ou l'insolation.

    Il semblerait toutefois que de nombreux plans communaux, du même type que le plan canicule ou grandes chaleurs existent. Cependant, existe-t-il un plan applicable à l'ensemble des communes au niveau wallon ou est-ce actuellement laissé à la discrétion des pouvoirs communaux ? Dans l'affirmative, quels sont les éléments qui le définissent et quel est son périmètre d'action, est-il efficace ? Quelle(s) leçon(s) pouvons-nous tirer de la disparition récente de ce SDF, pour que pareil cas ne se reproduise plus en Wallonie ?

    Enfin, si un tel plan était inexistant au niveau wallon, ne serait-il pas envisageable d'en faire un équivalent au plan « grand froid » ? Car, quelle que soit la saison, les difficultés rencontrées par les SDF sont quotidiennes et, dans l'absolu relativement équivalentes.
  • Réponse du 18/08/2015
    • de PREVOT Maxime

    Depuis 2008, la Wallonie met en pratique un « Plan vague de chaleur et pic d’ozone » lors de chaque période comprise entre le 15 mai et le 30 septembre.

    Durant l’été, le niveau de veille saisonnière du Plan « Vague de chaleur et pics d’ozone » est enclenché dans le cadre de la collaboration entre l’autorité fédérale et les entités fédérées, la (CELINE) et météorologique (IRM).

    Le plan vague de chaleur et pic d’ozone est divisé en trois phases d’alerte croissante.

    - Le premier niveau, « vigilance », démarre automatiquement le 15 mai. Il consiste notamment à rappeler à la population les mesures élémentaires de prudence lorsque la chaleur et l’ozone se conjuguent, par exemple en matière d’hydratation. Un appel à la solidarité envers les personnes isolées est lancé.

    - Le second niveau, « avertissement » est découpé en deux phases. Dès que certaines conditions météorologiques et de concentration d’ozone sont observées, la vigilance est renforcée dans les équipes de soins des institutions de soins et de repos, les services d’urgence, etc. Les médias généralistes sont également contactés.

    - Enfin, la phase « alerte » est lancée lorsque des conditions extrêmes d’ozone sont rencontrées. Dans ce cas, outre les mesures évoquées ci-dessus,  des décisions exceptionnelles peuvent être édictées en collaboration avec les autorités fédérales. Les communes peuvent être associées à ce plan.

    En Wallonie, pour organiser l’aide aux personnes en situation de grande précarité et sans abri pendant les périodes de forte chaleur, des Plans « Canicule » sont organisés par les Relais sociaux. C’est à 2010 que remonte la première mention de ce type d’initiative coordonnée par les relais sociaux.

    Le choix de privilégier les relais sociaux s’explique par leur rôle de mise en réseau visant la coordination des actions menées par les associations et les acteurs publics locaux.

    Je précise d’emblée que, contrairement au plan Grand froid, la mise en œuvre de ce type de dispositif n’est pas obligatoire (et ne figure donc pas dans le Code wallon de l’action sociale et de la santé) et ne reçoit pas de subvention spécifique, mais cela n’empêche pas que des dispositions adaptées soient prises. Les fortes chaleurs sont, convenons-en, plus exceptionnelles que la rigueur hivernale.
    Très clairement, un budget wallon spécifique n’y est donc pas dédié, mais les mesures prises par les acteurs regroupés dans les Relais sociaux le sont dans le cadre de la subvention globale qui leur est octroyée par la Région.

    Dans le cadre de leurs plans « Canicule », les relais sociaux travaillent en étroite collaboration avec les relais santé, bien entendu, grâce à la participation de l’ensemble du réseau de partenaires qui les constitue.
    Il va de soi que chaque relais social organise son plan selon les modalités qu’il définit, les spécificités du terrain et son réseau de partenaires (associatif, CPAS, Croix Rouge, hôpitaux, …).

    J’attire l’attention de l’honorable membre sur le fait que la direction de la santé environnementale de la DGO5 communique vers les relais sociaux quand il y a menace (ex : forte chaleur et pic d’ozone) en énonçant des recommandations spécifiques à l’attention des intervenants auprès des personnes sans domicile fixe.

    Les mesures prises en cas de canicule et de pic d’ozone s’articulent généralement autour des axes suivants :

    - la détection du public sans abri et la diffusion d’une information spécifique à leur attention, notamment lors de maraudes ;
    - l’accès à l’eau potable ;
    - l’accès à un abri frais ;
    - la mise à disposition de douches ;
    - et les soins.

    Un processus en plusieurs phases est généralement défini comme cadre d’intervention. Par exemple, le dispositif mis en place par le Relais social de La Louvière prévoit les trois phases suivantes:

    - une phase préventive (préparation du stock d’eau, de dépliants, etc.);
    - une phase d’activation (lorsque la température dépasse 26 degrés ressentis, distribution de l’eau, brochures informatives, etc.) ;
    - et une phase d’alerte (lorsqu’une alerte IRM est annoncée : intensification des distributions, présence en rue renforcée par des maraudes bihebdomadaires).

    En conclusion, le nécessaire est mis en œuvre pour prévenir tout risque d’hyperthermie, déshydratation ou hypothermie parmi les personnes les plus démunies de notre société.