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Les repas à prix social

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 766 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 07/08/2015
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Le Gouvernement flamand semble, à l'initiative de la ministre de la lutte contre la pauvreté, avoir lancé un projet qui permet aux enfants de moins de 12 ans de bénéficier d'un repas complet au prix de un euro, moyennant l'acceptation de la famille d'intégrer une structure d'accompagnement et de suivi social.

    Monsieur le Ministre a-t-il eu connaissance de l'initiative et en connaît-il les modalités précises ? Quelles sont-elles ?

    Quel est son avis quant à l'intérêt du projet ?

    Une initiative identique pourrait-elle être suivie et menée en Wallonie ?








  • Réponse du 03/09/2015
    • de PREVOT Maxime

    Afin de mieux répondre à sa demande, je préciserai quelque peu la situation évoquée par l'honorable membre : c’est le 29 juillet dernier que la Ministre flamande chargée de la lutte contre la pauvreté a lancé un appel aux associations et administrations locales en Flandre pour qu’elles fassent des propositions s’inscrivant dans le projet de « Repas sains à prix réduit liés à un soutien intégral des familles les plus démunies ». Elle veut donc généraliser en Flandre le principe du repas chaud à 1,00 euro et se mettre ainsi en conformité avec le Plan d’action flamand pour la lutte contre la pauvreté (VAPA) 2015-2019.

    La volonté de la Ministre flamande d’aboutir rapidement dans ce dossier se comprend d’autant mieux qu’on sait qu’elle était la présidente du CPAS d’Anvers en 2013 et que c’est à ce titre qu’elle a généralisé le principe du repas à 1,00 euro dans cette ville. Devenue Ministre, elle souhaite assez logiquement étendre la mesure à l’ensemble de la Flandre.
    Il ne s’agit pas seulement de proposer un bon repas peu onéreux aux plus démunis, mais aussi et surtout de leur dispenser un soutien et un accompagnement familial ainsi que toute mesure structurelle susceptible d’améliorer leur situation tant matérielle que morale.

    Les associations (souvent de type ASBL) et les administrations communales ont jusqu’au 30 septembre pour rentrer des projets. Elles seront au minimum tenu de fournir des repas à 1,00 euro aux enfants défavorisés de moins de 12 ans et d’appliquer un tarif social aux autres personnes. Le gouvernement flamand subsidiera les repas tandis que les associations et administrations locales mettront en place les infrastructures nécessaires.

    L’initiative prise par mon homologue flamande est certainement très louable. Néanmoins, la condition d’intégrer une structure d’accompagnement et de suivi social est de nature à susciter le débat.
    L'honorable membre n’ignore sans doute pas qu’en juin 2013, Maggie De Block a lancé un plan fédéral de lutte contre la pauvreté infantile où tous les niveaux de pouvoirs, y compris la Wallonie, interviennent dans 140 mesures diverses axées sur 3 axes stratégiques : 1. accès aux ressources adéquates
    2. accès aux services de qualité et opportunités
    3. participation des enfants
    Ce plan est consécutif à la signature du traité de Lisbonne où l’Union européenne s’est engagée à lutter contre l’exclusion sociale et la discrimination afin de favoriser la solidarité entre les générations et de protéger les droits des enfants.

    En ce qui concerne une initiative identique en Wallonie, sachez que la lutte contre la pauvreté relève des compétences du Ministre-Président lequel prépare par ailleurs un plan de lutte contre la Pauvreté.

    Dans le cadre de mes compétences, les leviers d’actions sont plus axés sur l’aide aux personnes adultes ce qui n’empêche pas d’agir indirectement au niveau de la pauvreté infantile.
    Pensons, par exemple, aux Restos du Cœur qui fonctionnement déjà avec des financements wallons. Certains opérateurs disposent en outre d’agrément comme service de médiation de dettes comme service d’Insertion sociale ou comme maison d’accueil. À travers leurs actions à l’égard des adultes, ils peuvent également apporter un suivi social non négligeable pour les enfants.

    Une autre de mes priorités tient dans l’organisation des épiceries sociales, qui permettent aux plus démunis d’acheter à moindre coût un certain nombre de denrées de première nécessité. Il est dans mes intentions de développer l’intervention wallonne dans ce secteur à la fois en termes d’organisation et de financement.