à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région
Nombreux sont ceux qui décrivent la réussite de l'agriculture allemande, souvent comparée à celle de la France plus en difficulté, par la prise, en heure et en temps, de décisions certes douloureuses, mais qui se révélèrent efficaces : une plus forte concentration des exploitations, un accroissement des rendements et la quête de nouveaux marchés à l'exportation.
La Wallonie a-t-elle suivi une voie identique ?
Sur les 20 dernières années, Monsieur le Ministre peut-il renseigner et expliciter l'évolution des facteurs suivants : - la concentration des exploitations; - l'accroissement des rendements; - les marchés à l'exportation ?
Existe-t-il des différences sous-régionales substantielles ? Lesquelles et pourquoi ?
Réponse du 10/09/2015
de COLLIN René
Toute une série de données statistiques sur l’agriculture wallonne et son évolution se trouve dans le rapport annuel sur « L’évolution de l’économie agricole et horticole de la Wallonie ». Ce rapport est transmis chaque année également au Parlement wallon. Le 26e rapport portant le millésime 2013-2014 a été diffusé il y a quelques semaines et est disponible sur le portail de l’agriculture wallonne à l’adresse www.agriculture.wallonie.be.
Je ne peux qu'inviter à le consulter.
Entre 1990 et 2013, soit en un peu plus de 20 ans : * Le nombre d’exploitations wallonnes est passé de 29 178 à 12 832 unités soit une décroissance moyenne annuelle de 3,4 %. Ce phénomène est plus accentué en région de production laitière et est moins marqué en Condroz et en zone de culture. Une réduction de même ampleur est observée en Flandre ; * La superficie moyenne par exploitation est passée de 25,8 hectares à 55,6 hectares ; * Le nombre de détenteurs de bovins s’est réduit de 60,4 % passant de 23 000 à 9 076 alors que le cheptel bovin moyen par exploitation a doublé.
Incontestablement, l’instauration des quotas laitiers en 1984 et l’importante réforme de la Politique agricole commune (PAC) de 1992 ont été à la base de cette importante restructuration du cheptel bovin : * Augmentation rapide des rendements laitiers, forte diminution du nombre de vaches laitières et du nombre de producteurs, augmentation du nombre moyen de vaches laitières par exploitation détentrice ; * Réorientation d’une partie du troupeau vers l’élevage viandeux et vers les vaches allaitantes, augmentation du nombre de détenteurs.