/

La lutte contre le changement climatique pour améliorer la santé publique

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 781 (2014-2015) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 03/09/2015
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Publié en juin dernier, le rapport de la Commission Lancet sur la santé publique et le changement climatique a mis en lumière les risques que celui-ci pose sur la santé humaine, tout en soulignant que combattre le changement climatique pourrait être la meilleure opportunité en matière de santé publique.

    Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance du rapport Lancet ?

    Quelles en sont sa lecture, sa critique et quelles sont les conclusions, leçons et recommandations qu'il en retire ?

    Quelles sont les traductions politiques du rapport qu'il adapte et applique à la politique wallonne de la santé ?

    Quelles sont les initiatives prises pour stimuler la mise en pratique du rapport sur la politique wallonne de la santé ? Quels sont les bénéfices escomptés ?

    Comment travaille-t-il le dossier en compagnie de son collègue Di Antonio et éventuellement d'autres collègues du Gouvernement ? Une structure commune a-t-elle été mise sur pied ? Laquelle ? Comment fonctionne-t-elle ?
  • Réponse du 24/09/2015
    • de PREVOT Maxime

    Le rapport de la Commission 2015 du Lancet « Santé et changement climatique » a mis en évidence que la lutte contre le changement climatique pourrait constituer la plus grande opportunité du 21e siècle en matière de santé mondiale. Comme l’analyse est intégrée à l’échelon mondial, elle implique forcément un grand contraste entre les différents pays. Il faut donc rappeler que les conclusions de cette étude doivent être rapportées à l’échelle du contexte socio-économique spécifique de notre région.

    Toutefois, on peut constater que, de manière générale, les effets directs du changement climatique (inondations, sécheresses, etc.) peuvent menacer indirectement la santé des populations. Ces menaces sont liées aux changements survenant, entre autres, dans la qualité de l’air, l’approvisionnement alimentaire et la répartition des vecteurs de maladie.

    J’attire l'attention sur un point primordial : la majorité des mesures proposées dans le rapport de la Commission du Lancet ne sont généralement pas de la seule compétence d’un Ministre de la Santé. Cependant, certaines mesures peuvent avoir également un effet sur la santé. Les bénéfices concernant la santé s’inscrivent donc dans le cadre de la mise en œuvre de synergies politiques transversales.

    Dans le cadre du NEHAP, la politique wallonne de la santé prend part aux décisions et réponses internationales de la Belgique pour les matières relatives à la santé et à l’environnement. Mon administration est actuellement impliquée dans le plan « Forte chaleur et pics d’ozone » et sur la problématique dite des « moustiques exotiques », deux dossiers en lien avec le changement climatique. Dans ce cadre, elle participe à la surveillance de la mortalité et à celle des maladies transmissibles. L’estimation de la réduction des coûts en matière de santé en découle indirectement bien que cet objectif ne soit pas spécifié explicitement.

    L’Agence Wallonne de l’Air et du Climat (AWAC) s’est également investie dans le Plan Air Climat Énergie (PACE) auquel mon Administration apporte sa contribution et son expertise lorsque celle-ci est souhaitée.

    De même, l’administration régionale de la santé pilote un groupe de travail avec le Département du Développement durable du Secrétariat général, avec la collaboration du SPF Santé publique, en vue de développer la stratégie OMS de Health in all Policies (HIAP). Cette stratégie vise à développer la dimension de la santé et sa prise en compte dans toutes les politiques, en particulier au niveau local. Un protocole d’accord a d’ailleurs été conclu à ce sujet au sein de la Conférence interministérielle de la Santé. Ainsi, mon administration a eu l’occasion d’exposer la stratégie et sa mise en œuvre aux représentants des pouvoirs locaux engagés dans le cadre des projets-pilotes de déploiement des plans stratégiques locaux qui le souhaitaient.

    À partir du 1er janvier 2016, l’OIP wallon en charge de la Santé, de la Protection sociale, du Handicap et des Familles verra le jour. C’est le premier jalon d’une politique de santé qui intègrera les compétences communautaires de la promotion de la santé et de la prévention. Ce nouveau cadre permettra de faire évoluer les politiques.

    Pour aborder ces problématiques « environnement-santé », le Gouvernement wallon a mis en place la Cellule permanente environnement-santé (CPES), une unité plate-forme permettant l’intégration en Wallonie du domaine de l’environnement, sous la responsabilité de mon collègue Carlo Di ANTONIO, et du domaine de la santé, dont j’ai la responsabilité. La CPES est ainsi une unité transversale de coopération entre la Direction générale opérationnelle de l'Agriculture, des Ressources Naturelles et de l'Environnement (DGO3) et la Direction générale opérationnelle des Pouvoirs locaux, de l'Action sociale et de la Santé (DGO5). De manière plus générale, la CPES collabore au sein du SPW avec plusieurs autres Directions générales opérationnelles (DGO4, DGO6, etc.) ; elle a également des relations en dehors du SPW, avec l’AWAC, la SPAQUE et l’ISSeP.

    Ce mode de fonctionnement de la CPES n’est pas figé et est en cours d’évolution en fonction de son expérience, de nouvelles problématiques émergentes et des conséquences liées à la création de la future Agence wallonne de la Santé, de la Protection sociale, du Handicap et des Familles.