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Le projet d'aménagement du RAVeL entre Anseremme et Waulsort et les conséquences sur le projet de réouverture de la ligne ferroviaire Dinant-Givet

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 798 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 09/09/2015
    • de HAZEE Stéphane
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    En juillet dernier, le Gouvernement a décidé d'un Plan RAVeL qui vise notamment à développer le réseau « par l'aménagement des 300 km de chaînons prioritaires manquants en Wallonie ». Globalement, le développement du RAVeL constitue une nouvelle positive, tant d'un point de vue touristique que de la promotion de la mobilité douce et de l'usage quotidien du vélo.

    Parmi les chaînons retenus, figure l'aménagement du RAVeL entre l'écluse d'Anseremme et Waulsort.

    Toutefois, l'option prise par le Gouvernement d'aménager le RAVeL sur les anciennes voies de chemin de fer est de nature à fermer définitivement la possibilité de réouverture de cette ligne ferroviaire 154 pourtant susceptible de jouer un rôle structurant pour la région.
    Cette ligne avait été examinée parmi les 35 projets prioritaires retenus par l'étude Tritel commandée par le Gouvernement en 2012, dans une optique de ligne régionale, avec des services Dinant-Givet et des correspondances à Givet vers Charleville et, de la sorte, vers le réseau français.
    « L'étude de faisabilité de la réouverture de la ligne frontalière Dinant-Givet » avait par ailleurs démontré, dès lors que l'assiette est à double voie, qu'il est possible d'aménager un cheminement cycliste tout en maintenant l'assiette ferroviaire utilisable à l'avenir pour une voie ferrée. Des exemples montrent d'ailleurs qu'il est possible de faire cohabiter les deux projets, à l'instar de la ligne 52 en Flandre entre Boom et Puurs.

    La situation socio-économique de cette zone de la Haute-Meuse mérite naturellement une attention particulière de la part de la Wallonie. L'amélioration du taux d'emploi dans la région passera notamment par une meilleure exploitation de son potentiel touristique et la prolongation du RAVeL mosan peut constituer un investissement en ce sens. Toutefois, d'autres dimensions doivent également être prises en compte et l'accessibilité de cette région constitue un autre enjeu important comme dans de très nombreuses communes rurales. À cet égard, la perspective d'une réouverture à moyen terme de la ligne Dinant-Givet constitue également une opportunité à ne pas manquer.

    Certes la relance d'un tel projet apparaît improbable à court terme dans le cadre de la politique ferroviaire du Gouvernement fédéral actuel, marquée par un désinvestissement massif des chemins de fer. Toutefois, cette coalition n'est en place que jusqu'en 2019 au plus tard et les défis climatiques qui s'accentuent rendront une autre politique, misant davantage sur le rail, plus évidente encore à l'avenir. Ce qui est par contre certain, c'est qu'un déferrage complet et l'utilisation de l'ensemble de l'assiette rendraient irréversible un abandon de cette perspective, sans compter les coûts qu'occasionnerait une hypothétique marche arrière.

    Dès lors, il apparaît indispensable de préserver la possibilité technique d'une réouverture et, partant, de prendre en compte cette option dans la conception du projet de RAVeL.

    Il faut aussi rappeler que les autorités françaises ont déjà indiqué leur disponibilité à financer une part significative de l'investissement, au-delà de la seule partie située sur le territoire français.

    Enfin, il faut aussi observer que les collaborations entre les villes de la Meuse namuroise, Namur et Dinant, avec Givet et Charleville sont également en développement. Fermer définitivement la porte au projet d'une telle réouverture de la ligne ferroviaire entre Dinant et Givet apparaîtrait particulièrement paradoxal en ce contexte.

    Monsieur le ministre confirme-t-il que le Gouvernement a pris option pour construire le RAVeL sur l'ensemble de l'assiette ferroviaire existante ?
    Ou, à l'inverse, le Gouvernement est-il prêt à étudier des alternatives à l'aménagement du RAVeL sur les voies ou sur l'ensemble de l'assiette ferroviaire, afin de ne pas hypothéquer la réouverture de la ligne 154 ?

    Le cas échéant, a-t-il pris des contacts avec les autorités fédérales d'une part, avec les autorités françaises d'autre part ?
    Dispose-t-il d'un accord d'Infrabel à cet égard ?

    Quel budget est prévu pour l'aménagement du RAVeL entre Anseremme et Waulsort ?
    Le cas échéant, un calendrier a-t-il déjà été fixé ?
  • Réponse du 28/09/2015
    • de PREVOT Maxime

    Concernant la réouverture au trafic ferroviaire de la ligne 154 Dinant-Givet, je me rallie entièrement au point de vue de l'honorable membre à savoir que la relance d’un tel projet apparaît improbable à court terme. En effet, et je l’ai déjà dénoncé à de nombreuses reprises, les effets de la grande cure d’austérité budgétaire décidée par le gouvernement fédéral sont à ce point dévastateurs qu’il faudra attendre au moins 20 ans avant de retrouver des niveaux d’investissements susceptibles d’envisager des réouvertures de lignes.

    En attendant, d’une part, l’infrastructure sur cette ligne est à l’abandon, les traverses pourrissent littéralement sur place, les rails rouillent, et INFRABEL a déjà dû démonter divers ouvrages d’art menaçant ruine. D’autre part, les cyclistes et promeneurs s’exposent aux dangers de la circulation automobile sur la nationale. Aussi ai-je décidé de transformer l’assiette de cette ligne en RAVeL ce qui permettra d’améliorer le potentiel touristique, vecteur de développement économique.

    Ce faisant, je ne fais que m’inscrire dans l’esprit même du Contrat cadre passé en 1996 entre la Région et les chemins de fer pour permettre la construction du RAVeL. En mettant à disposition de la Région ses anciennes lignes pour y réaliser le RAVeL, les chemins de fer s’assurent le maintien dans le patrimoine public des anciennes lignes au cas où les générations futures auraient de nouveau besoin de cette assiette ferroviaire.

    Des contacts sont en cours entre mon administration, la SNCB et INFRABEL pour la reprise de la ligne. Actuellement, le budget nécessaire pour l’aménagement en RAVeL de ce tronçon est estimé à 1 500 000 euros. Mon objectif est que ce RAVeL soit réalisé pour la fin de la législature.