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Les plans Marshall 1.0, 2.vert et 4.0

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 347 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 21/09/2015
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    La Wallonie a encore besoin de 20 ans pour se reconstruire.

    Depuis plus de dix ans, si on ne tient pas compte des précédents « Contrat d’avenir » et « Contrat d’avenir renouvelé », les différents gouvernements qui se succèdent à la tête de la Région wallonne ont axé la politique de relance économique de la Wallonie sur un plan baptisé Marshall.

    Le premier Plan Mashall s’accompagnait d’une enveloppe de 1,8 milliard d'euros. Le Plan Marshall 2.vert était doté d’un financement de 2,9 milliards d'euros et le Plan Marshall 4.0 mobilise 2,5 milliards d'euros sur l’ensemble de la législature.

    Est-ce suffisant ?

    L'impact sur le PIB serait limité.

    D'après l'IWEPS : « Le budget du Plan Marshall 2.vert n’a représenté que 4,7 % du budget total de la Wallonie ».

    Doit-on dès lors augmenter les moyens ?

    « Oui, estime Giuseppe Pagano, Docteur en sciences économiques à l’université de Mons. Si l’objectif initial du premier Plan Marshall était de faire progresser le PIB wallon, les montants sont trop faibles pour avoir un véritable impact sur le PIB. Le budget Marshall représente entre 0,5 et 0,8 % du PIB wallon par an ».

    Le contexte budgétaire actuel permettrait-il d’augmenter les moyens ? Et de peser plus sur le PIB wallon ?

    D'après l'UWE : « Le problème n’est pas lié au budget. Il y a un souci d’efficacité en Wallonie ».

    L’UWE prend à titre d’exemple le FOREm, dont les effectifs ont augmenté, sauf que les patrons recherchent toujours des personnes formées aux profils recherchés par les employeurs.

    « Derrière ces appréciations, le constat est sévère ! Certains indicateurs vont mieux, comme les exportations, mais si on prend les trois indicateurs principaux (PIB par habitant, taux d’emploi et taux de chômage) on ne voit pas de progression sur les 10 dernières années », dixit l'UWE.

    Giuseppe Pagano : « Depuis 2005, la Wallonie est parvenue à stabiliser sa part de PIB au niveau national, mais l’écart n’a pas été réduit ».

    La critique vise donc, d’une part, les moyens qualifiés d’insuffisants et, d’autre part, le manque d’efficacité des Plan Marshall successifs.

    Puis-je demander à Monsieur le Ministre de réagir par rapport aux critiques émises ?

    Comment augmenter l’efficacité des politiques liées au Plan Marshall 4.0, aux pôles de compétitivité ? En d’autres termes, comment œuvrer pour que les entreprises traduisent les efforts et les moyens en projets et résultats ?
  • Réponse du 12/11/2015
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Depuis 2004 et le premier « Plan Marshall », la relance économique est au cœur de la préoccupation des Gouvernements.

    La volonté est d’ailleurs de garder les éléments les plus structurants du Plan Marshall 2.vert, ainsi que du travail mené dans le cadre du Plan Marshall et de donner des impulsions nouvelles, notamment via le plan Numérique.

    Le plan est axé sur des mesures prioritaires pour le redéploiement économique, susceptibles de structurer une politique industrielle fondée sur l’innovation et soutenant la création d’emploi.

    Durant la législature, ce seront près de 2,9 milliards d’euros qui seront consacrés au Plan Marshall 4.0. En outre, des projets du Plan Marshall 2.vert continueront à se concrétiser, toujours durant cette législature, à concurrence de 841 millions.

    Face à cette politique ambitieuse pour la Région, il est légitime de poser la question du ratio existant entre moyens mis en œuvre et résultats obtenus.

    En effet, les indicateurs macroéconomiques tels que le PIB et le taux de chômage sont des éléments que les décideurs doivent prendre en compte et qui dépassent, en termes d’analyse, la durée d’une législature. Ces indicateurs, compte tenu de leur définition et de leur mode de calcul, nous informent sur l’état de l’économie en général. Ils permettent de déterminer les grands domaines dans lesquels un pays ou une région pourrait prendre des dispositions afin d’améliorer les conditions favorables à un développement économique important.

    Cependant, dans une économie globalisée et largement ouverte sur l’extérieur, il ne peut être question d’une causalité simple entre une politique économique spécifique, localisée géographiquement et temporellement, et l’évolution d’indicateurs macroéconomiques.

    En outre, cette complexité est renforcée par deux facteurs :
    1. Le ratio des montants concernés par les politiques économiques wallonnes reste, malgré le montant important de celles-ci, relativement faible par rapport au PIB.

    Cela s’explique évidemment par les nombreuses autres politiques importantes mises en œuvre, comme l’emploi, la santé, la mobilité, ou encore les infrastructures.

    En effet, le Plan ne représente pas l’ensemble de la politique du Gouvernement ni même l’ensemble des mesures contribuant au soutien de l’activité économique et de l’emploi. Toutefois, il constitue le cœur d’une dynamique de redéploiement socio-économique destinée notamment, dans la recherche d’un large consensus, à fédérer les interlocuteurs sociaux.

    2. L’imputabilité d’une politique publique économique spécifique à l’évolution d’indicateurs macroéconomiques ne peut se faire sans prendre en considération d’autres programmes d’action politiques qui peuvent se décider à d’autres niveaux de pouvoir, comme le niveau fédéral.

    Par ailleurs, il est tout à fait possible de mesurer les effets spécifiques de programmes d’action économiques, comme les pôles de compétitivité par exemple. Ce type d’évaluation doit porter non seulement sur des éléments quantitatifs, mais également sur des dimensions qualitatives. Ces évaluations sont en mises en œuvre en Wallonie et doivent être poursuivies à l’avenir.