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Les scieries situées sur le territoire wallon

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 352 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 22/09/2015
    • de PUGET André-Pierre
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Durant l'été, nous avons appris que les scieries spécialisées dans les arbres feuillus ne présentent pas une santé florissante puisque le volume scié par les scieries wallonnes a baissé de 30 % lors des cinq dernières années. Nombre d’entre elles ont même dû fermer leurs portes, car elles manquent de matière première.

    Selon Claude Camps, administrateur de la scierie Vica-Bois, interrogé par la RTBF, « les grumes de chêne, c’est-à-dire les troncs d’arbre élagués, passent sous le nez des scieries wallonnes. Les scieries françaises et surtout asiatiques font des offres de prix hors d’atteinte».

    En réalité, après une baisse des prix au cours des vingt dernières années, on observe une stabilisation depuis 2010 en raison de la demande en provenance d’entreprises chinoises qui en font des meubles et du parquet pour, ensuite,… les réexporter vers la Wallonie notamment.

    La SNCB a, quant à elle, décider de remplacer les billes de chemin de fer qui étaient en bois par du béton.

    Toujours selon M. Camps, « certains pays européens, comme la Roumanie, refusent désormais l’exportation de leurs grumes, pour protéger leurs scieries ».

    Quelles sont les mesures que Monsieur le Ministre compte prendre pour sauver nos scieries ?
  • Réponse du 27/11/2015
    • de MARCOURT Jean-Claude

    La Wallonie dispose de trois matières premières : le bois, la pierre et l’eau. Parmi elles, deux seules sont renouvelables : le bois et l’eau. L’activité économique liée au bois est importante puisque celle-ci génère 19.000 emplois directs et un chiffre d’affaires annuel d’environ 5 milliards d’euros.

    Les grumes de feuillus sont toutefois exportées hors d’Europe en containers via le port d’Anvers, notamment vers la Chine, l’Inde et le Vietnam.

    La réglementation européenne sur le libre échange empêche toute mesure de restriction de vente. Les marchands wallons sont dès lors libres de vendre, à qui ils le souhaitent. Pour certaines essences, comme le hêtre par exemple, la meilleure valorisation financière pour les exploitants est l’exportation. Dans le cas contraire, ces bois seraient brûlés ou, au mieux, transformés en papier à des prix moins favorables pour eux. Des perspectives plus avantageuses pourraient apparaître en ce qui concerne le hêtre. En effet, un important projet de valorisation du hêtre est en cours de financement. Ce projet permettra d’intégrer le hêtre dans des projets de construction.

    Les mesures prises par certains pays africains pour empêcher l’exportation de bois non scié ne sont pas concevables chez nous. De même, la mise en place d’une taxe à l’exportation sur les bois bruts, comme l’a instauré la Russie, est contraire à la réglementation européenne.

    En dehors de contraintes qui pourraient être mises en place pour l’exportation, le Ministre de l’Économie encourage plutôt, par le biais de différentes démarches auprès de l’Office Economique Wallon du Bois, le redéploiement d’un réseau de transformation sur le territoire afin de redonner du pouvoir d’achat aux scieries et leur permettre d’accéder à la matière première. Le projet concernant le hêtre en est un bel exemple, d’autant qu’il va s’accompagner de l’intégration d’une scierie de feuillus. L’intégration verticale est donc aussi possible dans le secteur du bois.

    Plusieurs autres pistes de solutions sont mises en œuvre par l’Office pour favoriser la transformation du bois en Wallonie :
    * Des actions en matière d’approvisionnement des entreprises en transformation, dont les ventes de gré à gré ;
    * Des actions en matière de modernisation des outils de transformation afin de les rendre plus compétitifs ;
    * Des actions en matière commerciale et promotionnelle telles que :
    - des études de marché sur de nouveaux débouchés pour les feuillus,
    - des actions de prospection internationale via l’AWEx,
    - la création d’une marque collective pour les produits bois wallons favorisant les circuits courts.

    Il s’agit également de mettre au point de nouveaux produits au départ d’essences locales comme le bois de terrasse. De nouveaux procédés ont ainsi été développés pour garantir une durabilité au moins équivalente aux bois exotiques qui sont plus généralement utilisés pour la réalisation de terrasses extérieures.

    La stratégie d’aide au secteur a été développée par l’office en 2012. Celui-ci mise sur le secteur de la construction en tant que moteur pour la filière. Des projets d’innovation sont d’ailleurs soumis par des entreprises du secteur pour la mise au point de nouveaux types de découpe et d’utilisation optimale de la matière.

    Des objectifs précis sont difficilement définissables puisque des impératifs de compétitivité s’imposent aux industriels.