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La recrudescence de fouines en Wallonie

  • Session : 2014-2015
  • Année : 2015
  • N° : 395 (2014-2015) 1

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  • Question écrite du 22/09/2015
    • de COURARD Philippe
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Si les informations en ma possession sont exactes, il semble que le nombre de fouines présentes en Wallonie est de plus en plus important depuis 5-6 ans. Je trouve que le site de « Environnement.wallonie.be » est particulièrement bien réalisé et qu'on y trouve une foule d'informations très utiles concernant ce mammifère.

    Cependant, il semble que la population de ces mustélidés soit tellement importante à certains endroits de notre territoire que des mesures d'éloignement ne sont plus suffisantes et qu'il serait peut-être plus opportun qu'un contrôle de la population soit mis en place.

    Monsieur le Ministre peut-il me confirmer que la population de fouines en Wallonie, et plus particulièrement en Province de Luxembourg, ne cesse de croître ? A-t-on une idée précise du nombre d'individus que cela représente ? Selon lui, faut-il prendre des mesures pour réguler cette population ? Quelles mesures compte-t-il prendre à ce propos ?
  • Réponse du 06/10/2015 | Annexe [PDF]
    • de COLLIN René

    Tout d’abord, je souhaite préciser qu’il ne faut pas confondre deux espèces de mustélidés très proches l’une de l’autre, à savoir la fouine et la martre des pins. Celles-ci, qui ne font pas partie des espèces animales protégées en Wallonie, sont classées dans la catégorie « autre gibier » tel que visée à l’article 1 bis de la loi du 28 février 1882 sur la chasse.

    Contrairement à la fouine qui vit très volontiers à proximité des hommes et dont les populations semblent globalement en recrudescence surtout en milieu urbain, la martre des pins est moins commune et est un animal plutôt forestier. La bavette sous la gorge de la martre est jaunâtre, arrondie vers le bas et ne couvre pas le haut des pattes antérieures alors que, chez la fouine, cette tache est franchement blanche, couvrant la gorge, le haut des pattes antérieures et le poitrail. La martre des pins ne peut être ni chassée ni détruite.

    A contrario, la fouine, qui ne peut pas être chassée, peut faire l’objet de mesures de destruction toute l’année, de jour comme de nuit, en vue de prévenir des dommages importants aux élevages ou dans l’intérêt de la faune, en application des dispositions y relatives contenues dans l’arrêté du Gouvernement wallon du 18 octobre 2002 permettant la destruction de certaines espèces gibiers.

    Les prélèvements de fouines dans le cadre de la destruction sont stables, ce qui est un indicateur de bon état de conservation de cette espèce. Je ne dispose pas d’autres données de recensement, le recensement des individus vivants s’avérant totalement impossible eu égard aux mœurs de cette espèce très furtive.

    La destruction de la fouine dans l’intérêt de la faune est effectuée par le titulaire du droit de chasse exerçant effectivement ce droit sur les terres où la destruction est envisagée, ou ses gardes assermentés.

    La destruction en vue de prévenir des dommages importants aux élevages est effectuée par l’occupant ou son délégué.

    La destruction peut aussi être autorisée dans l’intérêt de la santé et de la sécurité publiques.

    La destruction peut se faire au moyen :
    - d’armes à feu : une autorisation de destruction n’est pas nécessaire en cas d’utilisation d’armes à feu uniquement. La disposition des lieux doit toutefois en permettre l’usage en toute sécurité, seulement par des détenteurs d’un permis de chasse valide ou par des gardes assermentés, et cela, entre une heure avant le lever officiel du soleil et une heure après son coucher officiel ;
    - de “boîtes à fauves” et autres pièges ayant pour objet de capturer l’animal par contention dans un espace clos, sans le maintenir directement par une partie du corps et sans le blesser. Les boîtes doivent être pourvues d’une ouverture circulaire d’au moins 3 cm de diamètre pour permettre aux éventuelles belettes et hermines capturées de s’échapper ;
    - l’utilisation d’appâts non empoisonnés et non vivants pour faciliter la capture ou la régulation est permise. Rappelons que l’emploi du poison est strictement interdit de par sa dangerosité et sa non-sélectivité. De plus, la décomposition dans un endroit clos (grenier…) du cadavre de l’animal empoisonné dégagerait des odeurs nauséabondes dans toute l’habitation.

    Dans tous les cas, sauf pour l’utilisation seule des armes à feu, des demandes d’autorisation de destruction sont obligatoires. Elles seront adressées au Directeur du Département de la Nature et des Forêts territorialement compétent.

    Quand il s’agit de protéger des biens ou des élevages, elles seront introduites par l’occupant. La destruction, effectuée par l’occupant ou son délégué ne peut se faire qu’à l’intérieur ou à proximité immédiate des bâtiments ou des installations d’élevage.

    Il existe à cet effet deux formulaires de demande d’autorisation de destruction. Ils concernent :
    1) les propriétaires d’élevages de volailles ;
    2) les propriétaires du bâtiment à défendre pour des raisons de santé et de sécurité publiques.
    Ils peuvent être obtenus auprès des services du DNF ou téléchargés sur le site de la DGARNE
    http://environnement.wallonie.be/forms/doc/124.doc (élevage);
    http://environnement.wallonie.be/forms/doc/151.doc
    (santé et sécurité publiques).

    J'informe que mes services ont édité une brochure intitulée : « La fouine, que faire en cas de cohabitation difficile ? ». En annexe une version de cette brochure d’information.

    Cette brochure énonce des moyens qui peuvent être mis en œuvre pour éloigner les fouines, telle la possibilité d’utiliser des répulsifs olfactifs ou électroniques (vantés par les garagistes) aux résultats contradictoires et souvent limités dans le temps !