/

Le WorldSkills 2019

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 2 (2015-2016) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 28/09/2015
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Le Ministre-Président s'était déplacé en personne à Sao Paulo pour défendre la candidature de la Wallonie et de Charleroi au WorldSkills 2019.

    Avec cinq votes sur 57, le résultat est décevant et frise l'humiliation. Les candidatures de Paris et de Kazan qui se sont, dans un premier tour, partagé les voix ne devaient certainement pas être sous-estimées.

    Comment analyser et expliquer cet échec ? Quelles sont les causes de la défaite et quelles sont les responsabilités qu'il convient de dégager ?

    Quelles sont les conséquences pour la Wallonie de cette infortune ?

    Combien a coûté au contribuable wallon cette candidature ? Madame la Ministre peut-elle détailler les frais exposés tant dans la préparation de la candidature que dans l'organisation de celle-ci ?

    N'était-ce pas une erreur de présenter deux candidatures de l'Europe occidentale ? Pourquoi ne pas s'être concerté avec Paris qui avait l'avantage d'avoir précédemment déjà déposé sa candidature ?
  • Réponse du 10/11/2015 | Annexe [PDF]
    • de TILLIEUX Eliane

    Dans un concours, le principe est qu'il n'y a qu'un seul gagnant et ce n'est effectivement pas Charleroi. Ce qui est par contre à valoriser, c'est que Charleroi ait été jugée de taille, par le Board de WorldSkills, à se mesurer à des candidatures comme celles de métropoles telles Paris et Kazan qui n'ont pas été sous-estimées par l'équipe WorldSkills Charleroi.

    L'annonce de la candidature de Charleroi pour l'organisation de Worldskills 2019 a été faite au printemps 2013, à ce moment-là, la candidature de Paris n'était qu'une possibilité et celle de Kazan n'avait jamais été évoquée. Charleroi, ville en plein redressement, a ainsi montré, en déposant sa candidature, l'éventail des potentialités qui étaient les siennes.

    Tant lors de la visite de validation du Board de Worldskills International (mars 2015) qu'à l'occasion de sa présentation à Sao Paulo en août dernier, le dossier de candidature a été salué pour sa qualité par les membres de Worldskills International. Nous ne pouvons donc que nous réjouir de l'excellent travail fourni par les équipes de « Worldskills Charleroi 2019 » et « Skillsbelgium ».

    Il semble par contre indéniable que, dans ce dossier, une certaine bipolarisation entre les pays occidentaux et les autres soit apparue. En effet, les « occidentaux » présentaient deux candidatures, Paris et la nôtre, alors que les autres pays (notamment pays émergents et pays du Sud) n'en avaient qu'une, en l'occurrence la très « agressive » candidature de Kazan. Dès lors, et pour contrer celle-ci, il apparaît que les pays occidentaux, dans leur grande majorité, ont considéré que la candidature française était, sur le plan géopolitique, la plus à même de rivaliser avec Kazan.

    Néanmoins, d'ores et déjà, la dynamique initiée dans le cadre de la candidature de Charleroi, a permis de mettre encore plus au centre des préoccupations les thématiques de l'emploi et de la formation, via la promotion des métiers techniques, technologiques et manuels. Cette dynamique sera encore renforcée par le Plan Marshall 4,0.

    En résumé, on a parlé de Charleroi, de la Wallonie et de la Belgique dans le monde entier. On a replacé la Wallonie sur la carte des régions qui « bougent ».

    Ce projet a également permis d'objectiver la capacité de mobilisation des citoyens, des entreprises, des pouvoirs publics et politiques ainsi que des partenaires sociaux autour et pour des dynamiques sociétales et économiques, comme ce concours mondial des métiers.

    Pour ce qui est du détail des frais inhérents à la préparation et à l'organisation de la candidature, celui-ci est repris dans le tableau en annexe.

    Dans ce projet, l'échec serait de s'arrêter au fait que la candidature de Charleroi n'ait pas été retenue, J'y vois, quant à moi, l'opportunité d'engranger tout l'impact que la campagne autour de la candidature de Charleroi a eu en matière de sensibilisation aux métiers techniques et technologiques, ainsi qu'en matière de promotion de l'alternance en tant que filière de l'excellence.