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Les biens immobiliers de l'Institut du Patrimoine wallon (IPW)

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 2 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 30/09/2015
    • de KNAEPEN Philippe
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Propriété de l’Institut du Patrimoine Wallon depuis 2000, le théâtre Varia, situé à la rue Lambillotte à Jumet, est fermé depuis 1986.

    Presque 30 ans d’abandon qui laissent quelques traces dans ce théâtre exceptionnel, vestige de l’âge d’or du cinéma muet.

    Sa construction a été achevée en 1913. Entièrement en béton armé, son architecture est d’avant-garde pour l’époque.

    Dans les années 80, les petits cinémas de quartier disparaissent les uns après les autres.

    En 86, c’est la fin du Varia. Et puis la ruine.

    Jusqu’en 2000 où l’Institut du Patrimoine Wallon rachète le bâtiment pour 200.000 euros.

    Pas moins de 315.000 euros sont dépensés pour réparer la toiture et les bétons structurels. Des projets voient le jour… mais malheureusement, rien ne se concrétise.
    Seule la façade rénovée est classée depuis 1992.

    En 2000, lors du rachat, l’IPW espérait favoriser ainsi les investissements pour que ce bâtiment revive, mais des financements FEDER non concrétisés, un projet de bibliothèque avorté, pas d’investisseurs privés, ont été le quotidien de ces dernières années …

    Voilà donc 29 ans que le bâtiment est inoccupé et 15 ans qu’il est la propriété de l’IPW …

    Monsieur le Ministre pourrait-il me dire ce qui est prévu afin que celui-ci ne soit pas encore inutilisé les 15 prochaines années ?

    L’IPW est-elle propriétaire de nombreux bâtiments ainsi à l’abandon ? Peut-il me donner tantôt la liste des bâtiments abandonnés tantôt la liste complète des propriétés ?

    Existe-t-il un délai raisonnable après lequel on considère que l’IPW doit passer la main à d’autres opérateurs ?
  • Réponse du 16/10/2015
    • de PREVOT Maxime

    En ce qui concerne le cas particulier du Varia à Jumet, cet ancien cinéma-théâtre, dont la construction remonte à 1913, est classé depuis le 8 juillet 1992 en raison de la valeur architecturale de sa façade avant.

    Les dimensions et les spécificités du bâtiment expliquent que ses propriétaires successifs n’ont pu mener un projet de réhabilitation, notamment en raison de son mauvais état de conservation. Le Gouvernement wallon l’a inscrit sur la liste des biens menacés de l’IPW, lequel l’a acquis en vue d’un sauvetage. Il a fait l’objet, en 2005, d’une première phase de restauration portant sur la toiture, assurant ainsi une mise hors eau du bâtiment dans l’attente du développement d’un projet de réaffectation. Une seconde opération de consolidation a été menée en 2014 et celle-ci va permettre d’enlever sous peu l’échafaudage pour le remplacer par une structure de protection plus légère (un filet).

    Dans l’intérêt du monument, il convient d’envisager sa restauration globale et pas uniquement celle de sa façade classée. Toutefois, jusqu’à présent, aucun projet n’a pu être mené et il faut admettre que les spécificités d’une salle de spectacles ne facilitent pas les réaffectations autres que culturelles, surtout en tenant compte de l’état du bâtiment et du budget important que nécessitera une réaffectation.

    Quant aux propriétés de l’Institut, elles ne sont pas nombreuses et ne sont pas appelées à se multiplier. L’IPW a acquis plusieurs propriétés au fil des années et a pu trouver des solutions de réaffectation pour huit d’entre elles en cédant le bien par bail emphytéotique, par bail locatif ou encore par une cession simple. Il s’agit de :
    - la Maison espagnole à Soignies,
    - l’ancien hôtel Bourbon à Spa (logements sociaux),
    - la Brasserie Rivière à Ath (locaux administratifs pour une structure hospitalière locale),
    - l’ancien « Seigneur d’Amay » à Liège (investissement privé dans l’horeca à l’étude),
    - la ferme d’Omalius à Anthisnes (administration communale et unités de logements privés),
    - les fours-bouteilles sur le site Boch Keramis à La Louvière (musée),
    - la maison éclusière du Débihan à Thulin (salle de réception pour l’acheteur – en phase projet),
    - les ruines du château féodal de Walhain (projet touristique communal, à la phase permis).

    Il reste trois autres biens actuellement sans réaffectation :
    - les anciennes forges de Mellier à Léglise, pour lesquelles l’IPW mène des opérations ponctuelles de consolidation des ruines,
    - le Varia dont question ci-dessus,
    - l’église Sainte-Marie Madeleine à Tournai.

    Dans les deux derniers cas, l’IPW poursuit sa mission de recherche d’investisseurs publics ou privés puisque le bien n’a pas vocation à rester dans le portefeuille de l’Institut.
    Par conséquent, passer la main à d’autres opérateurs est bien l’objectif, mais tout en ayant comme règle, avant de céder, que l’investisseur s’engage à assurer la restauration du bien.