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Le Plan Alzheimer

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 15 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 30/09/2015
    • de TROTTA Graziana
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Il y aurait en Belgique quelque 170.000 personnes connues souffrant de la maladie d'Alzheimer et, selon l'UCL, 37 nouveaux cas seraient diagnostiqués par jour. Sachant que la fréquence de la maladie augmente nettement avec l'âge et considérant le vieillissement de la population, les chiffres devraient encore augmenter considérablement à l'avenir, raison pour laquelle il est urgent de renforcer les politiques en la matière.

    En décembre 2008, le Parlement wallon a adopté une résolution relative à la maladie d'Alzheimer, et le Gouvernement wallon précédent a adopté un programme d'actions relatif à Alzheimer et les maladies apparentées.

    On pouvait lire dans la presse du 21 septembre dernier que Monsieur le Ministre prépare un plan portant, entre autres, sur la maladie d'Alzheimer, et plus largement sur l'accompagnement des personnes âgées et la dépendance.

    Monsieur le Ministre confirme-t-il que ce plan ne sera pas spécifique à Alzheimer ? Peut-il apporter des précisions concernant l'état d'avancement de ce plan, le projet de calendrier d'adoption et de mise en œuvre ou encore les moyens financiers qui lui seraient consacrés ?

    Concernant le contenu du plan, Monsieur le Ministre a déjà évoqué plusieurs éléments au premier semestre de cette année, en précisant qu'ils devraient trouver une concrétisation dans l'année qui vient.

    Il est ainsi prévu une campagne de sensibilisation et de formation des médecins généralistes et des professionnels de première ligne dans le but de diagnostiquer la maladie plus rapidement. Cette action ne peut-elle pas être d'ores et déjà mise en œuvre ?

    Monsieur le Ministre a-t-il reçu les associations de patients et de familles touchés par la maladie d'Alzheimer ainsi que les services de soutien, d'accompagnement et de soins, et dans l'affirmative que ressort-il de cette concertation ?

    Peut-il également m'indiquer si un état des lieux de l'offre de soins et de prise en charge de la maladie a été réalisé ou est en cours de réalisation ?

    Quelles sont plus précisément les pistes envisagées et les mesures qui seront incluses dans le futur plan dont question ?
  • Réponse du 16/10/2015
    • de PREVOT Maxime

    La maladie d’Alzheimer, et à travers elle toutes les maladies qui y sont associées, fait beaucoup parler d’elle. Je ne compte plus les interpellations parlementaires sur le sujet. Je vais me permettre de renvoyer l'honorable membre aux 3 questions orales ses collègues, auxquelles j’ai répondues en Commission ce 29 septembre.

    « Si elle est au centre des préoccupations d’experts, de dirigeants politiques, c’est au quotidien, de très nombreuses personnes qui sont touchées par cette maladie, parfois à un âge très précoce. Celle-ci a d’énormes incidences sur les personnes elles-mêmes, mais aussi sur leur entourage proche.

    De nombreuses initiatives émergent régulièrement, d’autres sont bien installées. Des associations, soutenues par la Région, développent des projets spécifiques d’accompagnement des personnes touchées par la maladie, ainsi que leur entourage. Les actions concernent aussi bien la sensibilisation, le soutien par des lieux de paroles. Parfois aussi, un soutien à domicile est souhaité. Les personnes concernées peuvent alors compter sur les centres de coordination, les services d’aide aux familles, les baluchonneuses… pour ne prendre que quelques exemples.

    Des séjours dans un cadre institutionnel sont hélas parfois nécessaires, que ce soit quelques journées par semaine, un répit de quelques semaines ou un séjour prolongé.

    Pour rappel, en 2010, le Gouvernement wallon a approuvé un « Programme wallon d’Action Alzheimer et maladies apparentées ». Dans la suite de ce programme a été créée une Cellule Alzheimer à l’administration, avec l’engagement d’un expert au sein du SPW. Cette personne a reçu d’emblée les missions d’analyse de l’existant et de propositions d’actions prioritaires. L’administration nous a transmis un premier retour.

    Vous l’avez lu ou entendu, ma volonté est de ne pas multiplier des plans spécifiques, mais d’inclure un axe “Alzheimer et maladies apparentées” dans une approche plus générale sur l’accompagnement du vieillissement et de la dépendance…. Mais ne croyons pas que, parce qu’il n’y a pas de plan spécifique, rien ne se fait ! Plus que jamais, on a besoin de transversalité et pas de faire des silos avec un plan spécifique vertical par maladie, là, où justement, les approches du Fédéral jusqu’aux Régions se veulent les plus horizontales possibles.

    D’autre part, le Fédéral, j’en parlais, en collaboration avec les entités fédérées, élabore lui-même un plan maladies chroniques et prévoit la mise en place de projets pilotes visant, entre autres, une meilleure coordination des services de soins pour les patients atteints de maladies chroniques. Les personnes atteintes de troubles cognitifs majeurs pouvant dès lors être intégrées à ce dispositif, mon cabinet et l’administration suivent de près ce projet.

    Il faut se rendre à l’évidence que, pour l’accompagnement de personnes souffrant de maladies chroniques, des aînés et de la dépendance, ou spécifiquement l’accompagnement des personnes touchées par la maladie d’Alzheimer, les besoins et priorités d’action sont le plus souvent très semblables. Chaque pathologie, chaque individu a cependant besoin d’une attention spécifique, d’un accompagnement particulier de la part des intervenants.

    Plus précisément pour la maladie d’Alzheimer, de nombreuses associations bénéficient du soutien de la RW depuis plusieurs années. Je peux ainsi vous citer pour exemple :
    * La Ligue Alzheimer qui organise des cycles de conférences, les Alzheimer cafés, la cellule info démence, un n° gratuit,… 
    * Balluchon Alzheimer, grâce à qui des personnes spécifiquement formées s’installent quelques jours au domicile, afin que l’aidant puisse souffler un peu.
    * Le Bien Vieillir : une association qui fait du soutien individualisé, de la formation, développe des outils de sensibilisation…
    * La Plate-forme Alzheimer de la Province du Luxembourg qui coordonne les acteurs et actions sur la Province.
    * Le SPAF, Service provincial d’aide familial qui a un service de garde à domicile spécifiquement formé à la maladie.
    * Alzheimer Belgique… et j’en passe.
    D’autres associations plus généralistes sont également très actives. Je pense à l’ASBL Aidants Proches que nous connaissons tous, les services d’aide aux familles et aux aînés, les centres de coordination, qui vont d’ailleurs être renforcés pour l’arrivée de l’assurance autonomie.
    … »



    Pour plus de précision, les associations que je viens de citer ont été rencontrées, parfois plusieurs fois, au sein de mon Cabinet. C’est à partir des besoins du terrain que nous souhaitons en effet développer nos actions. Chacune souhaite, et c’est légitime, être soutenue financièrement pour développer ses actions.

    À l’heure actuelle, une de nos préoccupations est de favoriser l’échange de parole, la supervision des travailleurs de 1re ligne au domicile et en Maison de repos (Aides familiales, aides-soignantes, infirmières, …). Ce sont en effet des acteurs en contact quotidien avec les personnes souffrant de démence.