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La présence du virus zika en Wallonie

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 23 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 30/09/2015
    • de PUGET André-Pierre
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Le zika sème la panique comme auparavant le chikungunya. Et pour cause : le virus provoque des accès de fièvre, des douleurs musculaires, des éruptions cutanées, des complications neurologiques et peut même être mortel dans certains cas.

    Le moustique-tigre (aedes albopictus) femelle se révèle être, par sa salive, le transmetteur du virus.

    Ce moustique est actuellement signalé dans une centaine de pays répartis sur cinq continents, autant dire à peu près partout dans le monde. Les autorités françaises pensent qu’il est impossible d’endiguer sa présence dans l’Hexagone, principalement des les départements du sud où les températures sont plus adaptées.

    Il n’y aurait donc pas de quoi s’inquiéter dans l’immédiat.

    Pourtant, il semblerait que l’espèce soit de retour en Belgique. Nous avons pu découvrir par l’intermédiaire des médias qu’un moustique tigre adulte avait été recensé dans une plateforme de pneus usagés et importés à Vrasene.

    Monsieur le Ministre peut-il confirmer cette information ?

    Si elle s’avère exacte, comment pouvons-nous agir pour éviter la transformation du zika ?

    Pouvons-nous nous assurer que les personnes qui auraient pu contracter le virus en voyageant à l’étranger seront prises en charge de façon efficace par nos hôpitaux ?
  • Réponse du 14/10/2015
    • de PREVOT Maxime

    Le virus Zika est en effet un flavivirus, proche du virus de la dengue, de la fièvre jaune ou encore du virus du Nil occidental.
    Il peut être transmis par différents types de moustiques, dont les Aedes ou les anophèles.

    L’émergence d’une maladie dite tropicale en Belgique implique que plusieurs conditions soient réunies :
    - présence du virus : ce virus n’est pas endémique dans nos contrées ;
    - existence des hôtes et réservoirs adaptés : les réservoirs sont souvent des animaux chez qui le virus ne provoque pas la maladie tandis que les hôtes (dans ce cadre-ci les humains) tombent malades lorsqu’ils sont contaminés. Dans le cas du Zika, des rongeurs pourraient être incriminés comme réservoirs ;
    - présence du vecteur : ce sont des insectes hématophages qui jouent ce rôle ; le virus ne se reproduit pas au sein de l’insecte et ne l’infecte pas, il lui permet d’infecter une personne. Dans le cadre du ZIKA, ça peut être l’aedes aegypti. La présence du virus Zika chez aedes albopictus a été mise en évidence notamment au Gabon en 2007 ; à noter que le virus Zika ne peut se transmettre directement de personne à personne (un seul cas de transmission sexuelle a été décrit à ce jour).
    - présence d’un environnement favorable à la croissance et à la multiplication du vecteur ou moustique (chaleur et conditions optimales d’humidité par exemple). L’aedes aegypti ne tolère que très peu les conditions hivernales, de même que l’albopictus. Cependant, le changement climatique permet doucement l’ascension de ces espèces plutôt tropicales du sud vers le nord de l’Europe. Les autorités sanitaires en collaboration avec les services régionaux de protection de l’environnement suivent l’évolution de la situation vectorielle.

    Actuellement, dans le contexte belge, le risque concernant la santé publique par rapport au virus Zika est très faible, toutes les conditions énumérées précédemment n’étant pas rencontrées.

    Aedes Albopictus a en effet été retrouvé depuis 2013 au travers un programme de surveillance de l’Institut de médecine tropicale, financé par l’AFSCA, dans des chargements entrant en Belgique via les ports ou aéroports (notamment dans des pneus usés ou encore des bambous). Des pièges à moustiques sont installés dans des zones à risque (eaux stagnantes par exemple). Si des larves sont retrouvées, elles sont alors détruites.
    Ce genre d’action permet seulement de retarder l’installation du moustique. Si ce dernier provient des pays voisins, il sera plus difficile d’empêcher son immigration.

    Il n’existe pas de traitement spécifique ou de vaccin ciblant le virus ZIKA. Le traitement est supportif et la grande majorité des personnes infectées présentent un syndrome de type grippal spontanément résolutif.

    Les Travel clinics (centres de médecine du voyage) informent les voyageurs sur les risques encourus en fonction des régions qu’ils visitent. La prévention contre les piqures de moustique est abordée dans ce cadre-là. Tout voyageur malade au retour d’un voyage en zone endémique se doit de mentionner son récent déplacement afin de bénéficier de la meilleure prise en charge.