/

La situation des SDF à l’approche de l’hiver

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 25 (2015-2016) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 30/09/2015
    • de PUGET André-Pierre
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    En nous promenant dans les rues, nous avons l’impression, que le nombre de SDF tend à augmenter considérablement.

    C’est la raison pour laquelle je poserai une première question à Monsieur le Ministre : a-t-on une idée du nombre de sans domicile fixe en Wallonie ?

    La vie dans la rue expose l’individu à l’insécurité, aux maladies, aux tentations de la drogue et de l’alcool. Dans certains cas, l’extrême précarisation des sans domicile fixe mène à des issues fatales.

    Les derniers cas ont été particulièrement interpellants :

    - le 20 mars 2015, un SDF était retrouvé mort à Namur. L’homme avait été refusé dans l’abri de nuit situé dans la capitale wallonne car il avait dépassé son quota de quarante-cinq nuitées sur l’année ;
    - le 22 juillet 2015, un sans domicile fixe a été retrouvé mort d’une overdose à Charleroi ;
    - le 11 août 2015, un sans-abri est retrouvé mort à Neder-over-Heembeek, sous un pont, où il s’était construit un abri.

    De toutes les saisons, les SDF doivent lutter pour leur survie dans un environnement anxiogène. Ils sont confrontés à de nombreuses maladies, dont celles atteignant les voies respiratoires et digestives, le foie ou la peau sont les plus fréquentes. Dernièrement, des cas de gale norvégienne ont été signalés chez des sans-abris à Liège. Par ailleurs, la rue expose à des traumatismes particulièrement graves : manque de sommeil, exposition aux conditions climatiques, problèmes d’hygiène, manque d’intimité …

    Quelles sont donc les mesures déjà mises en œuvre pour l’hiver prochain ?
  • Réponse du 14/10/2015
    • de PREVOT Maxime

    Les relais sociaux et leurs partenaires collectent des données sur le public en grande précarité et le fonctionnement des services qui lui viennent en aide. Ces données sont transmises à l’IWEPS qui les analyse. Les données collectées ne permettent cependant pas d’éviter les doublons. Les données sont collectées de manière différente suivant le type de service : comptage des personnes en abri de nuit, échantillonnage en accueil de jour (vu l’affluence), ... Une estimation du nombre de sans domicile fixe reste donc difficile à donner ; sachant néanmoins qu’annuellement, les 8 abris de nuit ainsi que leur extension hivernale totalisent un peu moins de 50.000 nuitées ce qui correspond à ± 135 personnes en moyenne journalière.

    Les conditions de survie décrites sont malheureusement le lot quotidien des personnes sans abri. C’est pourquoi, les relais santé ont été constitués, avec pour missions, au travers des premiers soins dispensés aux personnes en situation d'exclusion, de faciliter la prise en charge par la première ou la deuxième ligne de soins, l’activation du réseau de soins au niveau local et la collaboration avec celui-ci.

    En ce qui concerne l’approche de l’hiver, le Gouvernement wallon octroie une subvention à chaque Relai social afin de mettre en œuvre un Plan grand froid.

    En date du 23 mai 2013, le Gouvernement a pérennisé les plans grand froid dans le cadre des missions des Relais sociaux. Ils doivent organiser un dispositif spécifique pour la prise en charge des personnes sans-abri durant la période hivernale.

    Le Gouvernement détermine annuellement et au plus tard le 30 juin, le plan d’action des relais sociaux urbains dans le cadre les plans grand froid. Ce plan d’actions reprend au minimum les axes suivants :
    1° la coordination du plan grand froid au départ des relais sociaux ;
    2° la durée du plan qui devra au minimum s’étendre du 1er novembre au 31 mars ;
    3° l’organisation d’un accueil continu et vingt-quatre heures sur vingt-quatre des sans-abri ;
    4° l’inconditionnalité de l’accueil durant la durée du plan ;
    5° la mise à disposition des commodités de base pour les sans-abris ;
    6° les modalités de l’évaluation.

    Dans les limites des crédits budgétaires, une subvention est donc allouée à tout relais social urbain reconnu organisant un plan grand froid conforme au plan d’actions déterminé par le Gouvernement, fixé au maximum à :
    1) 90.000 euros pour les relais sociaux urbains situés dans un arrondissement administratif comptant une ville d’au moins 150.000 habitants ;
    2) 67.500 euros pour les relais sociaux urbains situés dans un arrondissement administratif comptant une ville comprenant entre 100.001 habitants et 149.999 habitants ;
    3) 45.000 euros pour les relais sociaux urbains situés dans un arrondissement administratif comptant une ville de moins de 100.001 habitants.

    Chaque relais social doit respecter un cahier de charges minimum, avec pour objectifs principaux la mise en place d’un dispositif renforcé pour la période hivernale et les réponses aux besoins urgents de toute personne en détresse sociale aiguë. Les relais sociaux introduisent leur cahier des charges pour le 1er octobre 2015.