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La santé des chênes dans les forêts wallonnes

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 11 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 30/09/2015
    • de PUGET André-Pierre
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Infrastructures sportives, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Nous avons la chance d’avoir un Observatoire wallon de la santé des forêts.

    La dernière information qui en émane a de quoi nous inquiéter : 1.500 hectares de chênes sont en dépérissement en Wallonie.

    Selon les informations dont la presse s’est fait l’écho, « ils perdent leurs feuilles en masse, leurs branches ont tendance à se dessécher puis tomber », soit autant de symptômes de leur mauvaise santé.

    Marc Herman, Inspecteur général ff au Service public de Wallonie, tire aujourd’hui la sonnette d’alarme. Et pour cause. Le chêne représente encore 20 % de la surface forestière wallonne.

    Quelles sont les mesures mises en œuvre pour redonner vie aux chênes ?
  • Réponse du 05/10/2015
    • de COLLIN René

    Le dépérissement de chênes en Wallonie n’est pas un phénomène nouveau. Déjà dans les années 80 et 90, la Wallonie avait dû faire face à un rapide déclin de nos chênes indigènes. Nous sommes aujourd’hui confrontés à une nouvelle vague de détérioration de la vitalité de cet arbre, et ce depuis 2014.

    Les chênaies représentent 83 000 hectares en Wallonie. Aujourd’hui, selon un inventaire de l’Observatoire Wallon de la Santé des Forêts, ce sont 2 % de cette superficie qui montrent des signes de déclin, soit environ 1 500 hectares. L’intensité du dépérissement est très frappante dans certaines régions. L’essence touchée est principalement le chêne pédonculé, essence exigeante en eau et qui a été plantée jadis sur des sols lui convenant peu.

    Au travers de l’Observatoire Wallon de la Santé des Forêts, j’ai demandé à mon administration un suivi spécifique du problème depuis 2014. Des mesures et des indicateurs de santé des arbres sont évalués tant sur base de données biotiques que abiotiques par l’Observatoire. Par ailleurs, l’Université Catholique de Louvain, dans le cadre de l’Accord Cadre de Recherches forestières, a été chargée d’approfondir la recherche scientifique débutée par mon administration.

    Des premiers résultats, il ressort que le phénomène de dépérissement est complexe, car multifactoriel. Il résulte d’une succession d’évènements tels que des sécheresses printanières récurrentes ces dernières années, des attaques de chenilles défoliatrices et le développement d’un champignon foliaire. Ces insectes et champignons sont des espèces indigènes, et donc naturellement présentes dans l’écosystème forestier, mais dont les populations peuvent fluctuer dans le temps. Ils affaiblissent alors les arbres déjà soumis à des conditions stressantes dues au climat et/ou au sol. C’est ainsi que des peuplements forestiers qui se trouvent en situation de stress hydriques répétés dans le temps présentent des signes de dépérissement.

    En attendant des éclaircissements sur les solutions possibles, mon Cabinet recommande aux forestiers de respecter l’adéquation des essences forestières et les stations sur lesquelles elles sont favorisées, et ce en regard des outils disponibles (fichier écologique des essences et guide de boisement), conformément au Code forestier.