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La tularémie

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 20 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 30/09/2015
    • de POULIN Christine
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    La tularémie est une maladie qui se transmet soit par contact direct avec des animaux sauvages contaminés (le plus souvent des lièvres), soit par piqûre de tique, ou à partir d'un environnement contaminé par des déjections animales (urines de rongeurs), en particulier en zone rurale. Les principales voies d'entrée de la bactérie sont l'inoculation ou l'inhalation.

    La maladie se manifeste après 2 à 4 semaines d'incubation par de la fièvre, une augmentation de la taille des ganglions lymphatiques et, parfois, un ulcère cutané. Plus rarement, une conjonctivite ou une pneumonie peuvent survenir. En Europe, en raison de la circulation de souches bactériennes peu virulentes, la tularémie est une maladie de très bon pronostic avec un traitement antibiotique approprié.

    Face à l'augmentation du nombre de cas humains de tularémie observée en France depuis plusieurs mois, la Direction générale de la santé (DGS), l'Institut de veille sanitaire (InVS), l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) et l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) souhaitent informer les populations à risque, en particulier les chasseurs, et rappeler les principales mesures de prévention. Au 4 septembre 2015, l'InVS a déjà répertorié 71 cas de tularémie contre 57 en 2014, et une moyenne annuelle de 45 cas déclarés depuis 2003.

    Les cas de tularémie identifiés en 2014 et 2015 présentent des caractéristiques similaires à ceux des années précédentes, sans signe de gravité particulier. Les régions les plus touchées sont le grand Ouest (18 cas en Pays de la Loire, 9 cas respectivement en Bretagne, Centre et Poitou-Charentes) et la zone Picardie (20 cas)/Champagne-Ardenne (9 cas).

    Qu'en est-il en Wallonie ? Des cas de tularémie ont-ils été constatés ? Le cas échéant, des mesures de prévention envers les publics cibles sont-elles mises en oeuvre ?
  • Réponse du 16/10/2015
    • de PREVOT Maxime

    Entre mars 2012 et avril 2015, 4 cas de tularémie ulcéroglandulaire ont été rapportés par le CHU Dinant-Godinne contre 3 cas déclarés ces 60 dernières années (de 1950 à 2011).

    La tularémie a une large répartition géographique en Europe et il y a des preuves qui suggèrent l'émergence locale de la maladie dans plusieurs pays européens. En 2012, 1.002 cas de tularémie chez l'homme ont été signalés dans 26 pays de l'UE, avec une augmentation de 37 % par rapport à 2011. La Suède (n = 590) et la Finlande (n = 233) comptent la majorité des cas. Depuis 2013, les Pays-Bas ont signalé 4 cas humains de la tularémie (dont 2 vivaient dans des provinces frontalières avec la Belgique) et 5 cas d’infections chez des lièvres. La maladie est également rapportée dans les pays d'Europe de l’est, d'où des animaux sont importés pour la chasse en Belgique.

    Il y a donc peu de cas jusqu’à présent, mais la tularémie est une maladie potentiellement émergente. Cette maladie est à déclaration dans les 3 régions du pays, dont la Région wallonne, ce qui permet de surveiller une éventuelle augmentation de cas.

    Aucune mesure préventive n’a été mise en œuvre pour l’instant. En effet, les cas déclarés sont assez dispersés géographiquement, ne permettant pas de cibler spécifiquement un territoire, et la transmission interhumaine n’est pas documentée. Si de nouveaux cas survenaient, il serait en effet tout à fait envisageable d’informer davantage les médecins de la province concernée sur la pathologie et d’aviser les groupes à risque comme celui des chasseurs.