/

L'intégration de ressortissants étrangers au sein de la fonction publique wallonne

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 15 (2015-2016) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 12/10/2015
    • de STOFFELS Edmund
    • à LACROIX Christophe, Ministre du Budget, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    On est loin des 10 %, le taux de ressortissants étrangers au sein de la population wallonne.

    Le Gouvernement wallon évoque des « initiatives visant à favoriser l’intégration des travailleurs étrangers au sein de la fonction publique wallonne ».

    La DPR stipule que le retard doit être rattrapé. Seulement comment faire si pendant quelques années, le Gouvernement wallon ne remplace qu’un départ sur cinq ?

    Dans des conditions pareilles, si on veut vraiment rattraper le retard, ne faudra-t-il pas n’embaucher pendant des années que des personnes d’origine étrangère ?

    Monsieur le Ministre pense-t-il que ce serait faisable ? Ou alors, s’agit-il d’un objectif à atteindre endéans des délais nettement plus longs qu’une seule législature ?

    Dans l’affirmative, puis-je lui demander d'esquisser le calendrier du rattrapage, du retard ?
  • Réponse du 03/11/2015
    • de LACROIX Christophe

    Tant le Gouvernement est sensible à l’intégration de tout un chacun et à la diversité en général, le critère relatif à l’origine d’un candidat à un emploi n’a pas lieu d’être posée. Pas plus d’ailleurs que l’origine de ses parents ou de ses grands-parents. De telles prises en considération préliminaires relèvent en effet d’une forme de partialité qui, selon moi, n’a pas sa place dans la Fonction publique. Seules doivent dès lors primer les capacités intrinsèques des candidats à l’emploi, car ni l’origine de nos aïeux, ni la terre de nos parents ne peuvent constituer un gage de nos talents.

    Pour ma part, je n’entends dès lors pas établir un quelconque objectif basé sur l’origine dont on peut clairement douter de la pertinence. En effet, dans un passé proche, mon homologue au Gouvernement de la Communauté flamande avait émis le souhait d’atteindre 10 % de ressortissants étrangers dans la Fonction publique flamande. Ce même gouvernement prévoyait en parallèle à l’horizon 2016 d’élargir la définition de « migrant » de sorte qu’un néerlandais par exemple pourrait être considéré comme « immigrant » alors que ce n’est pas le cas aujourd’hui.

    En ce qui me concerne, je ne vois aucun intérêt à définir un objectif porteur sur le plan médiatique si celui-ci nécessite de modifier les critères de définition qui permettent de l’atteindre plus aisément. Je n’ai dès lors aucune intention de duper le citoyen wallon avec de telles pratiques. Mon objectif est avant tout de garantir la neutralité en toutes circonstances et dans tous les domaines et plus particulièrement en matière d’accès à l’emploi au sein de la Fonction publique wallonne. Avec mon administration, je m’engage à ce que l’égalité des chances soit une réalité pour tous et qu’aucun critère subjectif ne vienne remettre en question les capacités d’un individu à exercer un emploi.

    Aussi, à l’exception des emplois comportant une participation, directe ou indirecte, à l’exercice de la puissance publique et aux fonctions qui ont pour objet la sauvegarde des intérêts généraux de la Région qui sont réservés aux citoyens de nationalité belge, la diversité doit s’exprimer au sein de la Fonction publique de la manière la plus large qui soit.

    En cette période de rigueur budgétaire, où nous sommes amenés à toujours faire mieux avec des moyens limités, où moins d’emplois seront disponibles et pour lesquels davantage de candidats voudront y prétendre, c’est plus que jamais les qualités et les capacités propres à chaque être humain qui devront primer, sans distinction aucune.

    Pour relever ce défi, j’ai pour objectif de faire de 2017 « l’Année de la Diversité au sein de la Fonction publique wallonne ». A cet égard, je compte notamment sensibiliser mes collègues du Gouvernement wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles à des politiques favorisant la diversité telle que notamment l’organisation de formations en faveur des immigrés pour les aider à surmonter les obstacles à l’emploi ou encore réexaminer la procédure de reconnaissance des diplômes étrangers.

    Dans ce même esprit, je souhaite également proposer un élargissement des procédures de sélection aux candidats ne disposant pas nécessairement du diplôme requis, mais qui, de par leur expérience acquise et leurs compétences, répondent au niveau et aux critères des emplois à pourvoir.

    En outre, en vue de favoriser l’égalité pour tous, j’entends également envisager, dans le cadre des plans de recrutement futurs, une campagne de communication à grande échelle pour la Wallonie, notamment via le réseau associatif, afin de pouvoir promouvoir au maximum l’inscription de candidats de tous horizons.

    Pour mener à bien ce projet d’envergure, j’ai sollicité la réactivation du « Réseau Diversité » de l’Administration wallonne afin que celui-ci murisse une première réflexion sur les pistes que j’ai soumises à son attention et me fournisse au travers de rapports réguliers des idées concrètes de mesures structurelles en matière de diversité.