/

La valorisation des boues dans les stations d’épuration

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 97 (2015-2016) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 14/10/2015
    • de DE BUE Valérie
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports, des Aéroports et du Bien-être animal

    Depuis de nombreuses années déjà, l’Intercommunale du Brabant wallon valorise les boues résultantes du traitement des eaux usées en engrais pour l’agriculture. Ainsi 97 % des boues issues d’une quarantaine de stations d’épuration sont valorisées dont 10 % sous forme de pellets.

    Cette utilisation présente plusieurs intérêts d’ordre économique et écologique. L’utilisation sous forme de pellets présente également des intérêts pratiques quant au stockage et à l’épandage pour les agriculteurs.

    Monsieur le Ministre prévoit-il de soutenir et étendre ce type de procédé en Wallonie ?

    En plus de l’impact écologique de la production, existe-t-il une étude de l’impact de ce type d’engrais sur les sols ?

    Que représenterait la valorisation des boues en Wallonie en terme de coût et d’impact écologique ?

    Quelle part de l’engrais épandu cela pourrait-il représenter ?

    Ce procédé pourrait-il s’envisager au niveau des systèmes d’épuration individuelle ?
  • Réponse du 03/11/2015
    • de DI ANTONIO Carlo

    L’épandage agricole des boues d’épuration n’est pas une pratique nouvelle. Il représente actuellement 46 % de la production totale de boues.

    Il est à noter que les normes de qualité à respecter pour l’épandage agricole en Wallonie sont, parmi les pays européens qui pratiquent la valorisation agricole, les plus restrictives d’Europe.

    Afin de respecter ces normes, particulièrement sous l’angle microbiologique, les boues sont le plus souvent chaulées, avant d’être stockées généralement en bord de champs. À ce jour, cette filière constitue la technique la plus simple et la moins onéreuse.

    Le séchage constitue une autre technique d’hygiénisation qui présente de nombreux avantages dont la limitation du transport, l’amélioration des conditions sanitaires d’exploitation, l’amélioration de l’attractivité de la boue pour les agriculteurs, la suppression des éventuelles nuisances olfactives, etc.

    Cependant, sauf contexte particulier, elle nécessite la consommation d’énergie primaire (du gaz dans le cas du sécheur de Basse Wavre) ainsi que des infrastructures de stockage pour les boues séchées.

    Ces éléments grèvent assez fortement l’intérêt financier de la filière.

    Afin d’évaluer parfaitement l’intérêt du séchage, sous l’angle financier, la SPGE a confié à l’ULg une étude visant à établir un bilan énergétique complet, en kWh et en euros. Les résultats seront connus courant 2016.

    L’intérêt agronomique des boues séchées est bien établi puisqu’en se réhydratant, les boues vont libérer progressivement ses éléments fertilisants et amendements. Bien que leurs boues présentent un intérêt agronomique incontestable, elles ne représentent qu’une part marginale des apports requis par les sols wallons, tant sous l’angle des matières organiques que des matières fertilisantes. Ainsi, si toutes les boues étaient valorisées en agriculture, elles couvriraient moins de 5 % des besoins en azote des sols agricoles wallons.

    Il y a lieu de signaler que d’autres procédés innovants en matière de valorisation des boues d’épuration sont à l’étude ou même en cours de réalisation. Ainsi, des serres solaires et géothermiques sont en cours de construction à Wasmuel.

    Celles-ci pourront traiter de l’ordre de 20.000 tonnes de boues dès fin 2016. La transposition de ce projet en région liégeoise est à l’étude. Par ailleurs, une autre étude est en cours sur l’utilisation de boues séchées de mauvaise qualité comme combustible dans une unité de cogénération.

    Quant aux boues issues des installations d’épuration individuelle, tout comme celles issues des fosses septiques, elles sont centralisées sur les sites des stations d’épuration collective et donc intégrées dans les filières de traitement collectives.