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La santé et les politiques familiales dans le plan wallon de lutte contre la pauvreté

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 104 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 15/10/2015
    • de TROTTA Graziana
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine
    Si la lutte contre la pauvreté a toujours été au cœur de nos priorités, il lui manquait encore un véritable plan transversal permettant de mieux coordonner l'ensemble des actions existantes, permettant aussi de renforcer certaines d'entre elles voire d'en initier de nouvelles.

    C'est chose faite aujourd'hui puisqu'à l'initiative du Ministre-Président, le Gouvernement a présenté le 10 septembre dernier un Plan de lutte contre la pauvreté (PLCP) impliquant l'ensemble des Ministres, ce dont on ne peut que se réjouir.

    Ce plan rassemble 11 axes, dont un axe relatif à la santé et un autre relatif aux politiques familiales vous concernent tout particulièrement.

    Il s'agit d'enjeux très importants, car les inégalités sociales de santé demeurent une réalité, tout comme les inégalités familiales puisque les familles monoparentales, et en particulier les enfants de ces familles, sont plus exposés à la pauvreté.

    Je ne vais pas ici lister les actions prévues en la matière car elles sont multiples, surtout en matière de santé.
    Je souhaiterais surtout vous entendre sur les mesures qui seront prioritairement mises en place pour ce qui concerne votre domaine de compétences.

    Comment allez-vous procéder pour mettre en œuvre ces mesures ?
    Des objectifs et échéances ont-ils été fixés ?
    Quels moyens, notamment financiers, vous donnez-vous pour traduire les mesures dans la réalité ?
  • Réponse du 04/11/2015
    • de PREVOT Maxime


    Comme l'honorable membre le souligne très justement, le Plan de lutte contre la pauvreté n’a pas vocation à réinventer l’eau chaude ni à se superposer à des politiques déjà menées, mais bien à fédérer et à rendre transversale la Lutte contre la pauvreté, une des priorités de ce gouvernement.

    Je ne reviendrai pas plus en détail sur les bienfaits de la dynamique engendrée par le Plan, dont l'honorable membre me semble déjà convaincue. Celui-ci est comme elle le sait , piloté par le ministre-président.

    En ce qui concerne les matières relevant de ma compétence, je reprends la suggestion de ne pas toutes les lister pour mieux me concentrer sur celles qui seront prioritairement mises en place.

    Si par prioritaires l'honorable membre vise les projets qui verront le plus rapidement une concrétisation, je pourrais lui citer le Plan nutrition Santé qui sera présenté à l’automne et qui intégrera un volet de sensibilisation des secteurs plus précarisés, mais également le plan de soins intégrés en faveur des malades chroniques dont les premiers projets-pilote devrait être lancés dans le mois qui vient.

    Si, par contre, elle souhaite me faire mettre en évidence les projets les plus importants, c’est sans surprise que je citerai :
    1) la prise en compte des spécificités des familles monoparentales dans le futur modèle d’allocations familiales;
    2) le soutien à l’installation de médecins généralistes dans les zones en pénurie.

    Concernant la première priorité, nous revenons suffisamment souvent sur le sujet en commission pour que je ne fasse pas l’injure à l'honorable membre de rappeler que la Wallonie sera amenée à exercer pleinement la compétence en matière d’allocations familiales. Dans ce cadre, une réflexion de fond est menée afin de voir dans quelle mesure le modèle hérité de la première moitié du siècle passé est amené à évoluer avec la mutation de la société.

    Dans ce cadre, et c’est un engagement et une orientation que j’ai pris dès le début de la législature, la spécificité des familles monoparentales sera intégrée à la réflexion. Il s’agira d’identifier les caractéristiques des familles monoparentales et d’identifier les leviers d’action et acteurs pertinents pour les soutenir dans l’éducation de leurs enfants. Outre des montants, il peut s’agir d’informations, d’aide dans certaines démarches administratives liées à l’exercice du droit aux allocations familiales, …

    Quant au soutien à l’installation des généralistes dans les zones en pénurie, je rappellerai simplement que la première ligne représente le point de contact privilégié de la population avec le réseau de santé. Or c’est bien le médecin généraliste qu’on retrouve au « cœur du réacteur » de la première ligne. L’ensemble de la population wallonne doit pouvoir bénéficier d’un accès garanti à une première ligne de soins de qualité.

    On dénombre aujourd’hui 146 communes wallonnes en pénurie et parmi ces communes les 119 communes rurales de Wallonie sont plus particulièrement touchées.

    Les dispositifs existent, ils ne sont bien évidemment pas à eux seuls la solution à ce manque de vocations dont les causes sont multiples et situées à différents niveaux de pouvoir. Cela n’entame en rien ma volonté de recentrer et d’amplifier si nécessaire les dispositifs aux mains de la Wallonie pour répondre à cet enjeu majeur de santé publique.

    Quant à la question sur les moyens financiers, je rappellerai simplement que le ministre-président lui-même l’a souligné, il n’y a pas de budget spécifique lié au Plan de Lutte contre la pauvreté. Ce sont les budgets de chaque ministre fonctionnellement compétent qui permettent la réalisation des objectifs qu’il s’est fixés. L'honorable membre comprendra qu’isoler la part des allocations familiales réservées aux familles monoparentales n’est ni possible, ni pertinent à ce stade. Il en va de même pour l’exercice consistant à chiffrer le volet social du Plan Nutrition Santé.

    Cela ne m’empêchera pas d’essayer d’obtenir une augmentation des enveloppes destinées à plusieurs politiques visées dans le Plan lors des discussions budgétaires 2016 et je ne doute pas que l'honorable membre relaiera ces demandes vu son intérêt pour la matière.