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L'écart de santé entre les Régions

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 110 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 16/10/2015
    • de TROTTA Graziana
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Selon une récente étude (« Mapping the cause-specific premature mortality reveals large between-districts disparity in Belgium, 2003–2009 », Françoise Renard, Jean Tafforeau et Patrick Deboosere, mars 2015.) de chercheurs belges, bien que la mortalité prématurée (avant 75 ans) ait diminué en Belgique de 25 % entre 1993 et 2009, notre pays a le 3e taux de mortalité prématurée le plus élevé chez les hommes parmi l'Europe des 15 et le 4e chez les femmes.

    Fait particulièrement interpellant, on observe en la matière une grande disparité entre Régions. La Wallonie est particulièrement moins bien lotie que les autres Régions, et l'étude révèle également d'importants écarts entre arrondissements administratifs au sein même des Régions.

    L'étude note que la mortalité prématurée chez les hommes en Wallonie est de 40 % supérieure à celle observée en Flandre, et de 30 % chez les femmes.

    Ce clivage nord-sud en matière de mortalité prématurée concerne de nombreuses causes : maladies cardiovasculaires, diabètes, maladies mentales et neurologiques, maladies vasculaires cérébrales et liées à l'hypertension, maladies pulmonaires obstructives chroniques, décès liés à la consommation abusive d'alcool, accidents non liés au transport ou encore cancer du poumon.

    En Wallonie, les taux les plus élevés se rencontrent dans le Hainaut, et en particulier dans les arrondissements de Mons et de Charleroi.

    La santé est un phénomène complexe. De nombreux facteurs entrent en compte dans l'état de santé qui caractérise une personne ou une population : des facteurs environnementaux, socio-économiques ou génétiques, l'éducation, des habitudes culturelles, le style de vie (dont l'activité sportive), mais aussi les politiques publiques. Par conséquent, les auteurs estiment que ces différences devraient constituer un signal d'alarme requérant l'attention des gouvernements.

    Considérant que le Gouvernement wallon dispose de multiples leviers d'action en matière de santé, et considérant également le potentiel important d'amélioration de l'état de santé de la population wallonne, en particulier dans certains arrondissements, Monsieur le Ministre peut-il m'indiquer dans quelle mesure la politique qu'il mène en matière de santé tient compte de ce clivage particulièrement interpellant ?

    Au regard des résultats de cette étude, va-t-il prendre de nouvelles mesures pour contribuer à améliorer l'état de santé global des Wallons ?
  • Réponse du 05/11/2015
    • de PREVOT Maxime

    Il est exact que la Wallonie et les grandes villes en général sont moins bien loties en termes de santé. Les facteurs socio-économiques, le taux de chômage et de pauvreté ainsi que le passé industriel de la Wallonie sont pour une bonne part responsables de cette disparité entre régions. Le Hainaut est la région la plus pauvre du pays. Elle est également celle où la santé est la moins bonne et le taux de suicide le plus élevé.

    Dans le cadre de mes compétences en promotion de la santé, je veille à maintenir les acquis que la FWB a mis en place. Il s’agit notamment de poursuivre une politique basée sur l’ensemble des déterminants sociaux de la santé avec une vision globale des individus.

    Pour le moment, en promotion de la santé, il y a plus de 40 opérateurs financés pour divers programmes d’action (prévention des cancers, prévention des IST, prévention des assuétudes, prévention des maladies cardiovasculaires). Dans les axes de travail de ces opérateurs, on trouve l’interdisciplinarité et le partenariat.

    On sait que les actions locales sont les plus efficaces pour améliorer la santé des populations. Ainsi, il est important de travailler de manière concertée avec des acteurs locaux (CLPS, maisons médicales et autres professionnels de la santé, maisons de quartier, plans de cohésion sociale, épiceries sociales…).

    Je compte agir avec mes collègues sur des facteurs qui interagissent fortement avec l’état de santé des populations : accès plus aisé aux produits frais locaux (ex : fruits et légumes), habitat, qualité de l’environnement, etc.