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La transition vers 100 % d'énergies renouvelables créatrices d'emplois

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 70 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 26/10/2015
    • de STOFFELS Edmund
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    Renoncer totalement aux énergies fossiles d'ici à 2050 au profit des énergies renouvelables créerait, sur le plan mondial, des millions d'emplois dans le monde et serait compétitif en termes de coûts, affirme Greenpeace dans un rapport paru récemment. L'investissement nécessaire pour parvenir à 100% d'énergies renouvelables en 2050 serait plus que couvert par les économies futures, en abandonnant le plus rapidement possible le charbon, le pétrole, le gaz et le nucléaire. Cette transition nécessite des investissements de 1.600 milliards de dollars (1.400 milliards d'euros) par an d'ici là, estime le rapport.

    Monsieur le Ministre a-t-il connaissance de ce rapport ? Partage-t-il ses conclusions ? La Wallonie est-elle sur la bonne voie afin de ne pas rater le train ? Le 100 % d'énergie renouvelable peut devenir un moteur économique, mais, avant cela, il faut du 100 % d'Utilisation rationnelle de l'énergie (URE).

    A court terme, les technologies nécessaires pour les énergies renouvelables augmentent légèrement le coût de la production d'électricité. Dans quelques pays, comme la Chine et l'Inde, le scénario 100 % est économique dès le départ et meilleur marché que les sources d'énergie conventionnelles d'ici à 2020. Pourquoi en Chine ou en Inde et pas chez nous ?
  • Réponse du 09/11/2015
    • de FURLAN Paul

    Si les conclusions de l’étude relayées dans la presse insistent surtout sur le volet production, une telle transition ne sera réalisable qu’en agissant également sur l’efficacité énergétique dans tous les secteurs et une meilleure maitrise des besoins.

    Comme l’envisage le scénario de Greenpeace, une telle transition doit se réaliser de manière progressive. Je tiens à rappeler qu’à l’horizon 2020, la Wallonie s’attache à contribuer à la réalisation des objectifs de l’Union européenne en matière d’énergie renouvelable et d’efficacité énergétique. Le nouveau cadre européen à l’horizon 2030 en cours de négociation, pensé dans une logique de diminution des émissions de gaz à effet de serre de 80 % à 95 % par rapport à 1990 à l’horizon 2050, nécessitera également des efforts supplémentaires de la part de la Wallonie.

    Vu les ressources budgétaires limitées, afin de développer des politiques de manière optimale, les bénéfices des différentes options doivent être mis en évidence au regard des coûts (amélioration de l’indépendance énergétique, création d’emploi, diminution des émissions de CO2, …), comme l’étude de Greenpeace s’attache à le faire. Cependant, les conclusions de l’étude sont adressées au niveau mondial. Il y a donc lieu d’être attentif dans la lecture au fait que la situation au niveau européen/belge/wallon n’est pas forcement similaire et au fait que plusieurs trajectoires sont possibles pour y parvenir (mix de technologie, …).

    Un des messages de l’étude consiste à dire qu’un système énergétique basé sur 100 % d’énergie renouvelable est faisable à l’horizon 2050 au niveau mondial. En 2012, une étude (« Towards 100% renewable energy in Belgium by 2050 ») belge réalisée par le VITO, l’ICEDD et le Bureau fédéral du Plan arrivait au même type de conclusion : celle d’une société 100 % renouvelable faisable techniquement, sur base des potentiels techniques liés aux différentes technologies renouvelables, et sans changement fondamental du paradigme économique actuel, mais au prix de changements importants. L’exercice est donc périlleux.

    Je rejoins cependant un des messages clés de l’étude mettant en avant l’opportunité de développer des activités économiques créatrices de valeur ajoutée dans le domaine de l’énergie.

    Malgré une électrification croissante, l’étude de Greenpeace met en évidence le rôle central de la chaleur renouvelable. Ces préoccupations sont aussi centrales au niveau des réflexions européennes. Concrètement, l’Union européenne devrait publier une stratégie chauffage et refroidissement fin 2015. Les objectifs de chaleur renouvelable sont bien pris en compte dans les objectifs belges à l’horizon 2020 et nous sommes en bonne voie pour les réaliser, avec en vue les objectifs européens à l’horizon 2030.