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Le pacte pour la formation en matière d'emploi et d'innovations

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2015
  • N° : 33 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 26/10/2015
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Si les nouvelles technologies vont créer de nouveaux métiers, l’automatisation et, surtout, le phénomène plus récent de numérisation risquent aussi d’en détruire une bonne partie. De toute façon, on n’a pas le choix : si on reste avec l’industrie de nos parents, on disparaîtra.

    L’industrie belge a toujours poussé vers une automatisation et une robotisation des tâches pour une raison bien simple : les entreprises belges doivent pallier leur handicap salarial par rapport à leurs voisins. Ce sont surtout les travailleurs peu qualifiés qui ont fait les frais de cette forte automatisation dans notre pays. L’industrie manufacturière belge a ainsi perdu près de 40.000 emplois depuis 2008. D’après Agoria, 5.000 de ces pertes d’emploi seraient la conséquence directe du remplacement d’hommes par des machines, le reste étant dû à la crise, à la sous-traitance ou à la perte de compétitivité.

    On a ainsi créé de très nombreux emplois notamment dans la conception, l’ingénierie, la maintenance des nouvelles machines, …

    Dans ce même laps de temps (de 2006 à 2013), le nombre d’experts numériques (« digital expert ») est ainsi passé de 135.000 à 161.000 en Belgique, soit une croissance nette de 3.250 emplois par an. Il reste que cette phase rapide de numérisation de l’économie pousse un autre défi, celui de la formation. La Belgique est à la recherche de milliers d’ingénieurs, d’informaticiens,… On doit parfois recruter à l’étranger, car on ne trouve pas certains profils ici.

    Il me semble en tout cas que la notion de formation et de qualification – qui est un défi qui se pose en permanence – n’est pas suffisamment présente dans le débat relatif à l’innovation économique et technologique. En effet, il faudra préparer les travailleurs aux nouveaux défis et organiser en conséquence des formations bien ciblées, mais suffisantes en quantités.

    Le public ne saura pas le faire tout seul. Dans quelle mesure est-il alors prévu que le Gouvernement wallon s’accorde avec les patrons et les syndicats à travers un pacte pour la formation visant à actualiser et à adapter en permanence le profil et le savoir-faire des travailleurs – question d’améliorer la compétitivité des entreprises dans la mesure où elles innovent tout en augmentant la productivité de leurs équipes ?
  • Réponse du 02/12/2015
    • de TILLIEUX Eliane

    Le projet de pacte pour l’emploi et la formation a pour vocation de rassembler, dans un document déclaratif, les engagements conjoints des partenaires sociaux et du Gouvernement, quant aux actions que ceux-ci, individuellement ou collectivement, comptent entreprendre pour améliorer le fonctionnement du marché de l’emploi en Wallonie. D’emblée, les partenaires sociaux ont salué la volonté du Gouvernement de les associer, à travers ce pacte, aux principaux chantiers et enjeux qui traversent les matières de l’emploi et de la formation pour la législature.

    De commun accord, le Gouvernement et les partenaires sociaux ont fixé six thématiques prioritaires qui composeront la table des matières du pacte : la réorganisation des aides à l’emploi, la création de places de stages pour les apprenants de la formation professionnelle et en alternance, le renforcement de l’orientation professionnelle tout au long de la vie, les principes fondamentaux et la méthode de création d’un contrat d’insertion pour les jeunes, les principes fondamentaux et la méthode de réorganisation des incitants financiers à la formation continue des travailleurs et le renforcement des outils à disposition du dialogue social en Wallonie.

    La nécessaire évolution des compétences des travailleurs et des métiers dans les entreprises en fonction de l’innovation technologique figure non seulement, dans les priorités de l’axe 5 du Plan Marshall 4.0 consacré au numérique, mais elle est aussi au cœur de la thématique liée à la réorganisation des incitants financiers à la formation continue des travailleurs. Elle est en outre un enjeu essentiel dans les questions d’orientation professionnelle. Les réflexions des représentants des partenaires sociaux et du Gouvernement se poursuivent encore sur ces sujets, les priorités de travail ayant jusqu’à présent porté sur les aides à l’emploi, le contrat d’insertion et les stages en alternance.

    Par ailleurs, et comme évoqué ci-avant, afin de soutenir les entreprises et leurs travailleurs dans la transition technologique et numérique, le Gouvernement wallon a décidé de concentrer l’attention et les moyens du Plan Marshall 4.0, en liant notamment les priorités d’innovation et de formation, afin de soutenir l’objectif prioritaire de redéploiement économique et de création d’emplois.